C’est la course au NPD  

Par Meg-Anne Lachance

Les candidats pour la chefferie du NPD étaient de passage à Montréal pour leur premier débat.

Après les élections du printemps dernier, le Nouveau Parti démocratique (NPD) tente maintenant de redorer son image. La démission de Jagmeet Singh a laissé un vide à la tête du parti, convoité aujourd’hui par cinq personnes candidates à la chefferie. La semaine dernière, celles-ci ont multiplié les efforts pour séduire l’électorat québécois.  

Cinq personnes se sont affrontées en direct lors du premier débat de la course à la chefferie du parti. Heather McPherson, Rob Ashton, Avi Lewis, Tanille Johnston et Tony McQuail étaient de passage à Montréal le 27 novembre dernier.  

Le NPD avait choisi de tenir ce premier face-à-face entièrement en français, souhaitant ainsi réaffirmer son « engagement à dialoguer avec le Québec et les communautés francophones ». Si la plupart des personnes candidates ont fait l’effort de s’exprimer dans la langue de Molière, l’absence de maitrise de cette langue a rendu les échanges laborieux à suivre. Malgré tout, le débat a permis de dégager les grandes orientations des cinq personnes candidates. Le coût de la vie, la justice autochtone, l’importance du Québec, le rôle des travailleurs dans le NPD et l’avenir du parti étaient tous au programme.  

Avi Lewis  

Ancien militant politique et journaliste, Avi Lewis est familier avec le parti du NPD. Son grand-père, David Lewis, est l’un des membres fondateurs et un ancien chef du NPD fédéral, tandis que son père, Stephen Lewis, a déjà dirigé le NPD de l’Ontario.  

Pour cette campagne, le Torontois adopte une approche axée sur des idées ambitieuses et novatrices. Au sujet de l’augmentation continue du coût de la vie, son programme propose la création d’un réseau d’entrepôts subventionnés afin de réduire de 30 à 40 % le prix des articles d’épicerie. Ces centres alimentaires régionaux seraient chargés de cultiver, d’entreposer et de distribuer les produits.  

Le candidat s’attaque aussi aux enjeux de télécommunication, en mettant de l’avant un projet de réseau public national. Comme d’autres candidats du NPD, M. Lewis soutient que ses engagements seraient financés par un impôt sur la fortune de 1 % imposé au 1 % des plus riches de la population.  

Coconcepteur du manifeste Un grand bond vers l’avant, publié en 2015 et articulé autour de quinze propositions visant à éloigner le Canada des combustibles fossiles, Avi Lewis n’a pas hésité à critiquer les premiers ministres du Québec et du Canada, qu’il accuse tous deux de défendre la construction de nouveaux oléoducs.  

Heather McPherson  

Seule députée dans la course, Heather McPherson mise sur son expérience politique pour prendre la chefferie du parti. En tête de son programme figure la crise du logement qui touche l’ensemble du pays. Lors du débat, la députée d’Edmonton a été catégorique : « Il est temps de déclarer l’état d’urgence. » Heather McPherson soutient qu’une telle déclaration permettrait de débloquer des fonds fédéraux pour la construction de logements. Elle souhaite créer une société d’État chargée de bâtir des logements abordables, complétée par l’octroi de prêts à faible taux d’intérêt et par la construction additionnelle de maisons modulaires sur des terrains publics. Dans la même veine, elle propose aussi la création d’un fonds d’urgence pour lutter contre l’itinérance. 

Contrairement à ses collègues, la députée n’a pas eu recours à la traduction simultanée lors des questions des journalistes. Tout en reconnaissant qu’elle devait continuer à travailler son français, Mme McPherson a assuré avoir le Québec à cœur. « Notre parti n’a pas de chemin sans le Québec », a-t-elle affirmé.  

Rob Ashton  

Débardeur et dirigeant syndical, Rob Ashton se présente comme le candidat des travailleurs. Originaire de la Colombie-Britannique, il souhaite faciliter l’adhésion syndicale et mettre fin au pouvoir du gouvernement d’imposer une offre de convention collective.  

Tout comme Heather McPherson, M. Ashton réclame la construction d’un plus grand nombre de logements abordables afin de mettre un terme à la crise du logement. Son objectif est d’augmenter l’offre de logements sociaux de 20 % d’ici 2040.  

Autre volet important de son programme : la création d’un nouveau programme pour les travailleurs étrangers temporaires, garantissant l’accès à la résidence permanente, des permis de travail ouverts, la possibilité d’adhérer à un syndicat ainsi qu’une rémunération équitable.  

Tanille Johnston  

Travailleuse sociale et conseillère municipale en Colombie-Britannique, Tanille Johnston concentre son programme sur l’accessibilité. Gratuité de l’enseignement postsecondaire et revenu de base garanti : voilà deux mesures que Mme Johnston souhaite mettre en place. Elle promet également la gratuité de l’adhésion pour les membres du NPD.  

Membre de la Première Nation We Wai Kai, la conseillère municipale appelle aussi à une meilleure collaboration entre le gouvernement fédéral et les gouvernements autochtones. Elle dénonce le manque d’infrastructures dans les communautés des Premières Nations et réclame l’accès à de l’eau potable pour toutes ces communautés.  

Fluente en anglais et en liqʼwala, Mme Johnston affirme vouloir maîtriser le français. « Je sais ce que c’est que de voir sa langue menacée », a-t-elle confié. 

Tony McQuail  

Agriculteur biologique du comté de Huron, Tony McQuail fait campagne sur ses « 4 R » : représentation, régénération, redistribution et refonte.  

L’Ontarien revendique l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel, une étape qu’il juge essentielle avant d’aller plus loin. Il aspire à bâtir une économie solide, fondée sur une politique environnementale durable et prospère. Comme d’autres candidats et candidates, M. McQuail préconise la mise en place d’un revenu de base universel ainsi qu’un impôt sur la fortune, dans le but de financer un meilleur système de santé universel. Il plaide également pour le développement de logements abordables et communautaires.  

Bien qu’il ait déjà étudié le français, M. McQuail a éprouvé des difficultés à se faire comprendre lors du débat. « La joie d’un pays multilingue est source de grande diversité, mais aussi de grands défis », a-t-il indiqué.  

Le NPD choisira son prochain chef le 29 mars 2026, lors de son congrès annuel à Winnipeg.  


Source : NPD.ca

Meg-Anne Lachance
Cheffe de pupitre SOCIÉTÉ at Journal Le Collectif  societe.lecollectif@usherbrooke.ca   More Posts

Étudiante en politique, Meg-Anne a toujours été intéressée par les enjeux internationaux, sociaux et environnementaux. Après avoir occupé le rôle de journaliste aux Jeux de la science politique, elle a eu la piqûre des communications. Guidées par un sentiment d’équité, elle s’efforce de donner une visibilité aux actualités oubliées. Féministe dans l’âme, vous pourrez certainement retrouver cette valeur dans certains de ses textes!

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