Ven. Juil 26th, 2024

Par Jonathan Asselin

Ça paraît gros comme nom, « culture du viol ». Ça fait même peur. On ne veut absolument pas en faire partie. Ce sont les autres qui y participent; pas nous. Pourtant, j’ai quelque chose à dire, et je crois que ça frappe encore plus : la culture du viol est en chacun de nous.

Les gars, les filles, on l’a tous incorporée de différentes manières. Via les films qu’on visionne, « Ouais, poupée! », via certains médias qui sont établis et qui ne ressentent pas le besoin de peser leurs mots (salut Martineau!) et même dans certains groupes d’amis.

Comme toute tradition, ce n’est pas parce que ça existe, que ça a existé et qu’on le reproduit encore aujourd’hui que c’est pour autant acceptable. C’est comme une vieille habitude qu’on aurait gardée et dont il faut se purger. Des choses qui paraissent souvent évidentes, comme le consentement à une relation sexuelle, ne le sont pas pour tout le monde. C’est pourquoi de nombreuses associations étudiantes se sont ralliées derrière une campagne de grande envergure qu’ils ont coiffée d’un slogan simple, mais percutant : Sans oui, c’est non.

Un des objectifs de la campagne est de conscientiser la population au sujet du fléau qu’est la violence sexuelle. Et par violence sexuelle, on ne parle pas uniquement d’agressions physiques avec pénétration, on parle également de harcèlement, de gestes déplacés et malaisants, d’attouchements et d’autres façons de faire du tort à autrui en abusant de sa position hiérarchique ou de force physique.

Les organisateurs de la campagne organisent également plusieurs formations visant entre autres des employés de l’Université ainsi que les membres de plusieurs associations étudiantes. Ces formations leur sont fournies pour qu’ils puissent mieux réagir lorsqu’une personne dévoile qu’elle a été victime d’agression à caractère sexuel, le tout afin que ces personnes soient mieux encadrées et qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules vis-à-vis cette situation et qu’il existe des ressources plus spécialisées pour leur venir en aide.

Nicolas Delisle-Godin, président et porte-parole de la FEUS avec qui j’ai eu l’occasion de discuter, me faisait remarquer que, statistiquement, il y a de fortes chances que nous connaissions au moins une personne ayant été agressée sexuellement au cours de sa vie. En effet, un homme sur six sera agressé une fois dans sa vie, et une femme sur trois sera touchée par ce même problème au moins une fois après l’âge de 16 ans.

Il n’y a aucun doute là-dessus : je suis fier qu’une telle campagne ait lieu en ce moment à l’Université de Sherbrooke. Toutefois, une partie de moi – rêveuse, je l’accorde – souhaiterait qu’une telle campagne n’ait pas besoin d’être mise sur pied. Comme il ne sert à rien d’en rester à ce constat assez frustrant, il importe à chacun de faire sa propre part. La société et l’image qu’on se fait d’elle passent d’abord et avant tout par un changement individuel. C’est donc à chacun d’entre nous de prendre conscience de sa propre participation à la culture du viol – à quelque degré que ce soit –, et de nous assurer de changer notre propre manière de voir le monde. La responsabilité est à chacun d’entre nous d’en parler, et d’agir lorsqu’on est témoin d’une parole ou d’un geste violent.


Pour lire l’article de notre chef de pupitre campus, Jonathan Asselin, cliquez ici!

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