Mer. Avr 17th, 2024

ombre_douteChaque fin de session, c’est la même ritournelle : nous, étudiants et étudiantes, évaluons nos enseignants. Si nous avons enfin connu la révolution du web en ne remplissant plus nos évaluations sur papier, mais bien par le biais de la toile, nos commentaires vous paraissent-ils vraiment bien pris en compte? Cela est-il la meilleure manière de rendre compte du travail de nos professeurs?

Nicolas Ternisien

Si évaluer les professeurs lors de chaque session semble aussi commun que d’aller à l’épicerie, sortons de nos frontières et remarquons que c’est une pratique qui est encore très controversée. Faisons un grand saut en direction du vieux continent, en France par exemple, je m’humilie de constater que l’évaluation des professeurs par les élèves est un sujet tabou. De plus, lorsque le ministre de l’Éducation sous la présidence de Nicolas Sarkozy, M. Luc Châtel, présenta un projet s’apparentant à ce que nous avons au Québec, cela fut considéré comme une ultime provocation et le texte fut rejeté et débouté en intégralité par les associations de professeurs.

Levons nos verres à l’avance que le Québec détient dans ce domaine. Néanmoins, si à l’Université de Sherbrooke, nous pouvons nous claquer les bretelles en comparaison des universités françaises, qu’en est-il? N’avez-vous jamais eu vent que ces évaluations étaient aussi écoutées que la messe du dimanche matin? Moi, oui.

Bon, si nous reprenons rapidement le site web de l’Université, nous constatons que les commentaires adressés aux professeurs par les étudiants sont remis en bloc aux enseignantes et aux enseignants, ce qui leur permet logiquement d’avoir une rétroaction sur les cours qu’ils donnent. Pour autant, d’année en année, c’est bien connu, les étudiantes et étudiants se partagent des avis sur des professeurs et l’appréciation – tant positive que négative des manières d’enseigner – semble ne pas bouger d’un yotta. Je dois avouer que dans le cas de ma propre expérience, le constat peut être surprenant, mais j’ai avant tout tenté de recueillir l’avis d’autres étudiantes et étudiants afin de m’assurer que je ne suis pas le seul à penser que les évaluations de professeurs ne sont pas aussi efficaces qu’à ce qu’on pourrait s’y attendre.

Ainsi, Camille Dallaire, étudiante au baccalauréat en communication, rédaction et multimédia nous livre son opinion sur la question : « J’ai l’impression que les évaluations ne sont pas réellement utiles et la plupart des étudiants n’écrivent pas de commentaires ou ne les remplissent pas avec sérieux. Et je me pose la question à savoir si les profs reçoivent vraiment leurs commentaires, car il ne semble pas avoir de changement. »
Nous parlons peut-être que d’opinions et de ressenti, mais ce sentiment semble être plutôt répandu parmi la communauté étudiante. Quelle suite donner à ça?

Interrogée, la FEUS reconnait ne pas avoir de position sur les évaluations en tant que telles et par ailleurs, il faut savoir que se forger une opinion argumentée est d’autant plus difficile qu’il n’existe aucune donnée sur la qualité des dites évaluations. En contrepartie, la FEUS réaffirme qu’elle défend la qualité de l’enseignement et de la formation et qu’elle désire que les étudiantes et étudiants aient leur mot à dire sur ces dernières.

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