Sam. Juil 27th, 2024

Par Benjamin Le Bonniec

Mardi dernier, c’était le Gala de l’ADISQ, la grande réjouissance festive de la radio canadienne et de la musique québécoise. Et, comme un sacre annoncé, Jean Leloup a raflé tout sur son passage. De l’album rock de l’année pour À Paradis City à l’album de l’année pour les critiques, en passant par la chanson rock et les récompenses d’artiste et compositeur de l’année. Irréductible de la scène québécoise depuis près de trente ans, l’éclectique Leloup n’en finit pas de nous étonner, en éliminant toute la concurrence sur son passage. Certes, il s’agissait d’un triomphe présagé, sauf que le constat établi après cet évènement incontournable de la musique québécoise demeure l’immense fossé entre Monsieur Leloup et les autres.

Alors oui, on a vu les rockeurs de Galaxie récompensés, oui Marie-Pierre Arthur mérite la sienne, tout comme la surprise Philippe Brach, mais il persiste l’idée qu’ils sont tous trop loin du maître. La faute à qui, à quoi? L’animateur Louis-José Houde l’a évoqué par une phrase assassine: «Trouvez-le, Billy Spotify, et faites-y mal !». En effet, nous demeurons dans une époque subissant les menaces de diminutions des quotas de la musique francophone, la multiplication des plates-formes de musique en ligne menaçant quant à elles les fameux droits d’auteur. Ces raisons évoquées sont de véritables coups bas pour les artistes se battant chaque jour pour leur survie.

La soirée a vu également l’hommage offert à Dominique Michel ou encore les récompenses attribuées à Isabelle Boulay ou à Marie-Mai. Mais là, on est dans un autre monde, très loin des Leloup et consorts, si bien qu’on aurait pu se demander ce qu’elles faisaient là. Toujours est-il que cette bringue annuelle, avec tout le mérite qu’on lui porte, n’a pas révolutionné le milieu musical québécois. On aurait aimé plus de surprises, plus de coups de coeur. Au final, on se retrouve avec un léger copinage et peu de valeurs sûres pour l’avenir.

Qu’en reste t’il alors? Leloup apparaît comme le guide, celui que la nouvelle génération devrait suivre, tout en s’attachant à s’émanciper et s’écarter du chemin frayé par le porte-parole de la musique alternative québécoise. Il est l’un des seuls à avoir réussi la transition entre le circuit indépendant et celui des majors. Le milieu musical québécois regorge de musiciens talentueux, de Montréal à Québec, en passant par Sherbrooke, chaque jour de nombreux artistes québécois se produisent sur scène, mais peu sortent du lot. Quelle est donc la recette? Certainement qu’il faudrait la demander à l’ami Jean Leloup!


© Canoe.ca

Pour lire la critique de Benjamin Le Bonniec portant sur le film d’animation La guerre des tuques, cliquez-ici.

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