Ven. Juil 26th, 2024

Par Maude Robitaille

La plupart des étudiants au baccalauréat sortent des jupes de leur mère, quittent le nid familial pour la première fois, volent jusqu’à la lointaine contrée de Sherbrooke et se retrouvent confrontés aux défis de la vie d’étudiant universitaire. Leurs repas ne se font plus d’eux-mêmes et il en est de même pour leur lavage, leur épicerie, leur vaisselle… un vrai cauchemar! Sans compter les piles d’études et de travaux qui s’accumulent.

Imaginez maintenant un étudiant confronté à tout ceci, mais devant aussi gérer une vie familiale, un budget, une relation amoureuse. Il s’agit là de la dure réalité que doivent vivre les personnes de 30 ans et plus qui reviennent aux études après avoir été sur le marché du travail. Je me suis intéressée à la situation de ces héros des études universitaires qui allient je-ne-sais-trop-comment travail, étude et famille.

Après avoir travaillé pendant 16 ans à la radio, le futur quadragénaire Jean-Pierre Quirion est revenu sur les bancs d’école pour acquérir un baccalauréat. Avec deux enfants en bas âge à s’occuper, une vie conjugale à entretenir et des responsabilités financières à assumer, on peut se demander ce qui a poussé Jean-Pierre à mettre le pied dans l’engrenage des études universitaires. Idem pour Guylaine Fillion, une gentille graphiste, mère de trois enfants.

Qu’est-ce qui, outre l’éventuelle augmentation de salaire, peut pousser des individus à revenir ainsi sur les bancs d’école? Ce doit être si dur de jongler avec autant de responsabilités! Comment s’en sortent-ils?

Bien plus qu’une question d’argent, le retour aux études de ces deux adultes accomplis avait pour but de les aider à avoir une carrière plus intéressante. Ils partagent donc le désir de plusieurs étudiants universitaires : s’accomplir dans leur futur emploi.

Pour ce qui est du « comment », la réponse de Guylaine fut brève, mais claire : « La clé est l’organisation! » En effet, selon elle, une bonne gestion du temps est nécessaire à quiconque veut se lancer dans une telle aventure. Aux yeux de Jean-Pierre, l’aspect le plus difficile à gérer est l’horaire : « Les cours de 16 h à 19 h sont les pires. C’est à ce moment-là que mes enfants reviennent de l’école et que le souper doit être préparé. »

J’irais par contre un peu plus loin : ce défi est impossible à relever sans la passion. Ce petit feu sacré qui nous pousse à nous lever chaque matin pour affronter la vie, je l’ai retrouvé chez mes deux interviewés. Un amour inconditionnel de leur domaine et une soif d’apprendre sans borne émanaient d’eux! C’est sans aucun doute cette passion qui les a menés jusqu’où ils sont aujourd’hui.

Une autre question me chatouillait le palais tout au long de mes entrevues avec Jean-Pierre et Guylaine : et l’intégration? On peut facilement s’imaginer les difficultés sociales auxquelles peut être confrontée une personne de plus de 30 ans dans une classe où la moyenne d’âge est de 23 ans : se sentir comme le vieux, ne pas s’identifier à ses collègues, avoir des professeurs plus jeunes que soi… Pourtant, c’est justement l’aspect qui les a le moins affectés. Ils n’ont eu aucune difficulté à tisser des liens avec leurs collègues et se sont naturellement dirigés vers les personnes qui leur ressemblaient le plus. Comme quoi il suffit d’être soi-même pour se fondre dans la masse universitaire!

Je suis moi-même surprise par le positivisme de mon article. Je crois être tombée sur des personnes fortes qui ont été capables de bien gérer leur retour aux études. Il ne faut pas se méprendre, même avec beaucoup de motivation et d’énergie, concilier études, famille et travail demande beaucoup d’efforts. Il s’agit d’un véritable tour de force qui demande du temps et des sacrifices que tous ne sont pas prêts à vivre… Ceux qui réussissent peuvent être fiers de dire : défi relevé!

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