Lun. Juil 22nd, 2024

Par Anne-Sophie Bolduc 

Repoussés d’un an à cause de la pandémie, les Jeux olympiques (JO) de Tokyo ont finalement eu lieu cet été. Les mesures sanitaires et les quarantaines obligatoires n’ont toutefois pas été les seuls éléments à avoir attiré l’attention lors de ces jeux. En effet, la question de la représentation du corps féminin à l’écran a été soulevée, suscitant plusieurs réflexions quant à la manière dont sont perçues les femmes dans le domaine sportif. 

Cette année, le Comité international olympique (CIO) a modifié ses règles concernant les images filmées lors des différentes épreuves. Désormais, les caméramans ont comme directive d’éviter de faire de gros plans sur les parties intimes des athlètes, sur leurs vêtements ou sur leur apparence.  

Nouvelles règles plus qu’attendues 

Ce changement de façon de faire permet de prévenir l’exploitation de photos sur le web. Effectivement, des clichés d’athlètes féminines pris en pleine action, montrant la plupart du temps leurs fesses ou leurs seins, se revendent cher sur certains sites pornographiques. Puisque les femmes qui y figurent n’ont pas donné leur consentement avant leur publication, cela représente un crime passible d’amende.  

Cette récente politique a aussi pour but de restreindre l’hypersexualisation à l’écran, en se concentrant sur le sport plutôt que sur les corps de ceux qui le pratiquent. «L’attrait du sport et non l’attrait du sexe» est d’ailleurs le nouveau mantra du comité, selon Le Devoir.  

Vent de changement pour les athlètes féminines 

Plusieurs sportives professionnelles ont voulu s’impliquer dans cette initiative à leur manière en se présentant à leurs compétitions vêtues d’uniformes moins révélateurs qu’à l’habitude. C’est le cas de gymnastes allemandes, qui ont porté des combinaisons couvrant complètement leurs jambes pour leur participation aux qualifications des JO. Elles ont affirmé que ce changement leur permet d’être plus à l’aise pour pratiquer leur sport, puisqu’elles sentent leurs corps sexualisés dans un justaucorps traditionnel, relate La Presse.  

Avec la même idée de prôner leur confort plutôt que l’exhibition de leurs corps, des joueuses de handball de plage originaires de la Norvège ont réagi de façon similaire quelques semaines avant le début des Jeux olympiques, lors de l’EURO 2021. Leur geste n’a pas été apprécié, car elles ont reçu une amende de 1500 € pour avoir porté des shorts plutôt qu’un bas de bikini, comme le règlement du Guide de la Fédération internationale de Handball de plage l’indique. Cet épisode a provoqué une controverse, car les shorts sont acceptés pour les hommes jouant dans la même discipline. Plusieurs ont donc crié au sexisme. 

Sur la voie de la parité 

Malgré tout, 48,8 % des athlètes ayant participé aux Jeux olympiques de Tokyo étaient des femmes. Il s’agit d’un record dans l’histoire, qui sera, selon le comité olympique, battu lors des Jeux de Paris en 2024 afin de finalement atteindre l’égalité de la représentation des sexes.  

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.