Ven. Juil 26th, 2024

Par Roxanne Blais

C’est avec toute son assurance et son humour reconnu que Guy Nantel a accueilli une salle pleine jeudi dernier au Centre culturel de Sherbrooke. Une chose est certaine, son nouveau spectacle, Nos droits et libertés, ne manque pas de mordant!

Un rôle assumé

L’humoriste social politique n’a rien perdu de son ardeur! En effet, son spectacle Nos droits et libertés plonge directement les spectateurs dans une ambiance aux effluves de son précédent spectacle, Corrompu. Cette précédente prestation, acclamée et réprouvée, a vendu des milliers de billets et connu un immense succès. Les spectateurs qui ont aimé ce dernier se délecteront de retrouver Guy Nantel dans l’habituel costume de son personnage : d’une encre foncée. Son nouveau spectacle le présente en effet sans le corset de la perspective collective dans une formule revue et encore plus noircie.

De façon très directe, c’est en effet avec cette même énergie que l’homme nous présente plusieurs sujets d’actualité avec ses lunettes satiriques. Dénonçant parfois certains comportements et phénomènes, il n’hésite pas à exposer toute son artillerie en se moquant des conventions et du choc que celles-ci pourraient provoquer pour certains. À de nombreuses reprises, il se porte à la fervente protection de la liberté d’expression en évoquant certains événements qui ont parfois fait intervenir une tentative de censure dans notre société québécoise.

Au Québec, peut-on rire de tout?

Aucune censure, aucun mot remâché et un contenu qui fait sursauter par moment les oreilles inaccoutumées, le spectacle se libère des conventions du « ben voyons donc! Ça se dit pas des affaires d’même ». Il remet en question la notion même de la liberté d’expression et teste les barrières inconscientes qui peuvent clôturer l’humour. C’est une présentation de nos limites en tant que société qui pousse le spectateur à l’introspection, mais également à un certain lâcher-prise. Peut-on rire de tout? L’humoriste affirme que oui dans Nos droits et libertés, en abordant des sujets chauds et politiquement « correctisés » qui font jaillir les rires dans une symphonie désordonnée et abstraite.

La conviction et le point de vue qu’il nous offre sur ce qu’il appelle l’intelligence de l’humour et qui définit la capacité de tout un chacun à rire de tout s’avère rafraîchissant. D’accord ou pas, les spectateurs sont plongés pendant 1 h 30 dans un univers d’ironie où s’entrechoquent des opinions et des déclarations qui transpercent la raison pour se traduire par un rictus sur les lèvres et dans les yeux. Religion, politique, souveraineté, immigration, égalité des sexes, Nantel évoque ces sujets sur un ton qui provoque et qui laisse place à de nombreux débats sur la liberté d’expression.

C’est un rire sans étiquette et pur, qui ne se justifie pas, qui arrive sans que l’on puisse en déceler la provenance et qui déguerpit en laissant pantois. Voilà ce que nous offre le spectacle de Guy Nantel, la possibilité de repousser nos limites ensemble et de nous abandonner à une perspective du lâcher-prise : pas de place pour l’orgueil ou les cicatrices individuelles. Rions ensemble de nos bonheurs, mais surtout de nos malheurs, pour arriver à s’en détacher collectivement.

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