Mer. Avr 17th, 2024

edito-campus-option2J’avais envie de parler de l’instabilité et du changement qu’apportent les stages dans la vie des étudiants de l’UdeS. J’avais envie de chialer un peu sur le fait qu’il faille faire ses valises tous les quatre mois, parce que peu de stages sont offerts à Sherbrooke. Mais voilà qu’en me penchant sur le sujet, je constate toute la beauté cachée du régime coopératif de l’Université de Sherbrooke.

Par Alexandra Basque

Une préparation au marché du travail inestimable

Combien de finissantes et finissants se chercheront un emploi sans jamais avoir passé d’entrevues professionnelles? Grâce au système coopératif de l’UdeS, les étudiants sherbrookois se seront préparés au marché du travail, et ce, trois fois plutôt qu’une.

Les stages sont formateurs sur le plan professionnel : rédaction de CV, entrevues, rencontres d’employeurs et de professionnels, travail à temps plein, horaire, etc. Rien à redire là-dessus. L’université et le marché de l’emploi sont deux écoles bien différentes, tout aussi formatrices l’une que l’autre : les stages nous permettent de concilier les deux et de consolider nos apprentissages dans la pratique. Ils nous permettent de faire le pont entre ce qu’on nous enseigne à l’université et ce qu’on applique dans la vraie vie, sur le marché du travail.

Qui plus est, tout ce qui vient avec les stages est également fort enrichissant. J’insinue devoir se trouver un stage toutes les deux sessions, se trouver un logement, s’orienter dans une autre ville, s’approprier un horaire de travailleur, rencontrer toutes sortes de collègues, apprendre à travailler avec eux, etc. Tous ces à-côtés développent le sens de la débrouillardise et la capacité à s’adapter. Et le fait de répéter l’expérience trois fois n’est pas sans fondement; c’est justement l’instabilité et le changement qu’apporte cette séquence de périodes temporaires qui viennent chercher notre capacité à se r’virer de bord sur un dix cennes (en bon québécois!).

Je pousserais même la réflexion en disant que vivre trois stages (différents en général) reflète la réalité du marché de l’emploi de notre génération à petite échelle : rares sont les travailleurs qui garderont le même travail pendant 20 ans, plusieurs changeront d’employeurs à maintes reprises dans leur carrière. Encore une fois, au regard de cette dimension du marché du travail, le régime coop de l’UdeS nous prépare à celui-ci.

Une façon d’apprendre à s’adapter

Avant le premier affichage pour le stage de cet hiver, je m’étais donné comme objectif de postuler uniquement à des stages offerts à Sherbrooke ou en Estrie. Question de rester dans mon appartement, avec mes chats et mon amoureux. Or, devant le peu d’options, je me suis ravisée et j’ai postulé pour des postes à Montréal et dans les environs. J’ai ainsi ouvert mes horizons, tout en sachant que je devrais probablement déménager à l’hiver.

Les stages peuvent être une occasion de retourner chez maman et papa et de se faire gâter un peu. Aussi, c’est l’option la plus simple en qui concerne l’hébergement : pas besoin de se trouver une place où crécher et de se casser la tête. Il est possible de trouver un stage dans notre coin de pays et de revenir au bercail… à moins d’habiter à Saint-Clin-Clin-des-Meu-Meu!

D’un autre côté, les stages sont l’occasion par excellence pour explorer. Si c’est à ça qu’ils servent sur le plan professionnel et scolaire, pourquoi ne pas tenter l’expérience sur le plan personnel aussi? Faire l’effort de sortir de sa zone de confort, de s’exiler de Sherbrooke ou de sa ville d’origine peut être une occasion de se découvrir, de développer sa débrouillardise et d’acquérir de nouveaux outils. Les aventureux peuvent même pousser l’expérience un peu plus loin en partant en stage à l’étranger; ils seront servis!

Oui, avoir à sous-louer tous les quatre mois, c’est lourd, oui cette instabilité peut nous incommoder, oui le changement peut nous stresser, mais cet inconfort et ce va-et-vient valent la peine d’être vécus. Une fois sur le marché du travail, les étudiants issus du régime coop ne feront pas face à l’inconnu, ils connaitront la « game » et seront plus efficaces dès le départ. La période d’adaptation à la vie de travailleur sera peut-être moins longue, car à trois reprises ils auront pénétré le marché de l’emploi et auront fréquenté des professionnels de leur domaine.

Et si je vous disais que le régime coopératif de l’UdeS rendait ses étudiants plus intelligents? Parce qu’après tout, l’intelligence, c’est aussi, et surtout, la capacité de s’adapter à des situations et de les analyser.

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