Mer. Avr 17th, 2024

Par Émilie Lalonde

Fabien Cloutier n’écrit pas des mots pour gonfler la confiance de ceux qui en manquent. Non. Il se sert de son crayon pour érafler au passage les personnes mal intentionnées, pour exposer l’horrible vérité. Il ne tolère pas la fausse politesse et les discours vides. Dans son ouvrage Trouve-toi une vie, il utilise des régionalismes québécois pour présenter l’actualité de 2015.

Toutes les expressions démêlées

Fabien Cloutier est dramaturge, comédien et humoriste. Pendant plus d’un an, il a également assumé le rôle de collaborateur à l’émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit! Celle-ci a d’ailleurs été le point de départ dans l’assemblage de ce que l’homme appelle ses chroniques et sautes d’humeur. En effet, c’est avec sa verve habituelle qu’il a déconstruit les expressions familières du Québec à la radio, puis sur papier. Les auditeurs ont adoré l’exercice et n’ont pas hésité à y participer en envoyant une foule de courriels.

Toutes les villes au rendez-vous

Originaire de la Beauce, Fabien Cloutier a joyeusement glissé dans son livre quelques exemples du parler unique de son petit coin natal. Comme il le dit si bien : « Tu peux sortir un gars de la Beauce, mais tu peux pas sortir la Beauce du gars. » Il mentionne à quel point les décisions pleines de non-sens des politiciens et les émissions poubelles qui envahissent nos écrans l’« étchoeurent ». L’homme d’une déconcertante honnêteté a également puisé dans le patrimoine de plusieurs autres régions.

Ainsi « Je me sens comme une truite su’a sphalte » provenant de notre Sherbrooke bien aimé a fait son entrée dans l’une des cent quarante et une flamboyantes pages. Peut-être entendrez-vous cette phrase prononcée lors du prochain 5@8 par des étudiants en file pour une bière? Il semblerait qu’elle signifie avoir une soif intense.

Tous les Québécois sollicités

Cet ouvrage permet de présenter la richesse de notre langue, de faire rayonner l’effet incroyable que peut avoir un assemblage de mots et de chialer aussi. Juste un peu. Dans la conclusion, l’auteur interpelle directement son lecteur : « J’aimerais en plus que tu sois fier de toi que tu rentres chez vous pis que tu sentes que t’es allé au bout de toi. » Il y a donc un autre but caché. À travers ces écrits, Fabien Cloutier incite les gens à formuler leurs propres pensées.


Crédit photo © Samuel Cantin

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