Le nord de la Cisjordanie ciblé par l’armée israélienne  

Par Médéric Dens   

Les colons israéliens utilisent les tracteurs pour bloquer les rangs de campagne à Tammoun, blocages appuyés par l’armée israélienne.

Une opération militaire a été déclenchée par l’armée israélienne en Cisjordanie dans la nuit du 25 au 26 novembre dernier pour combattre des groupes armés palestiniens. Les combats se sont intensifiés dans la matinée, forçant des familles à quitter leur domicile. À ce jour, aucun décès n’est recensé, mais les Cisjordaniens et Cisjordaniennes craignent que la région devienne source de conflit.  

Le projet d’annexion de la Cisjordanie ne semble visiblement pas s’effacer du climat politique au Moyen-Orient. Sous prétexte de « vaste opération antiterroriste », Israël a ciblé certaines régions au nord de la Cisjordanie, notamment à l’aide de mitrailleuses lourdes et d’aéronefs. Des barrages ont été mis en place par Israël, entre autres à Tammoun, au sud de la Cisjordanie.   

Les répercussions de l’attaque en Cisjordanie   

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a enregistré un « pic historique » d’attaques orchestrées contre les colons cisjordaniens. Les organisations internationales, dont l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), craignent que ce ne soit qu’un début. Selon Amnesty International, ces attaques pourraient engendrer un enlisement des conflits armés au Moyen-Orient, région déjà mouvementée depuis le 7 octobre 2023 en Israël.   

À Hébron, en Cisjordanie, la place que prennent les colons israéliens inquiète de plus en plus les autorités locales. Depuis les attaques du 7 octobre, trois camps de réfugiés en Cisjordanie sont la cible de déplacements forcés. Ces déplacements sont vus comme des « crimes de guerre » et des « crimes contre l’humanité », selon la Human Rights Watch. Depuis janvier 2025, 32 000 réfugiés ont été déplacés de force, sans pouvoir retrouver leur domicile.   

Le gouvernement de Netanyahou contre l’UNRWA  

Depuis plusieurs mois, la relation entre le gouvernement israélien et l’UNRWA se détériore. D’un côté, l’UNRWA accuse Israël de ne pas considérer l’aspect humanitaire à Gaza, et, du côté israélien, on accuse l’UNRWA de ne pas être objectif dans ses prises de décision. Depuis la baisse des hostilités à Gaza, Israël maintient son blocage d’aide humanitaire, phénomène dénoncé par l’UNRWA et l’Organisation des Nations unies (ONU). Israël nie les accusations et met plutôt la faute sur la « désinformation » que véhicule l’UNRWA.   

Sur le réseau social X, le ministère des Affaires étrangères israélien a republié un message initialement publié par le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT). Dans ce message, il accuse notamment l’UNRWA de vouloir « obtenir de l’argent des donateurs, qui pourrait finir par tomber entre les mains du Hamas ».  

Le gouvernement israélien soulève également le fait que l’UNRWA gonfle son aide humanitaire, simplement par pure apparence : « L’aide humanitaire continue d’affluer à Gaza, sans entrave, sauf pour les agences de l’ONU infestées de terroristes. D’autres agences et organisations, non gangrenées par le terrorisme, ont pris le relais des opérations de l’UNRWA et acheminent des milliers de camions en coordination avec Israël ».   


Source : Getty Images

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