Élections municipales : les hostilités sont lancées à Sherbrooke

Par Olivier Boivin

Est-ce que l’arrivée d’un nouveau maire saura calmer le climat tendu des derniers mois à l’hôtel de ville ?  

Vous avez probablement tout récemment commencé à voir apparaître des pancartes électorales à Sherbrooke, que ce soit proche des quartiers résidentiels ou bien un peu partout dans les alentours du campus.  

En effet, le 19 septembre marquait le début de la période électorale à l’échelle municipale, et pour l’occasion, Le Collectif s’est donné comme mission de vous brosser un portrait des candidats qui se présenteront.  

Une candidate bien connue du public 

Cette candidate, qu’on pourrait qualifier de « vedette politique », est venue marquer son territoire en annonçant un an à l’avance son intention de briguer la mairie de Sherbrooke. Ayant siégé comme députée au fédéral pendant plus de dix ans, Marie-Claude Bibeau souligne son expérience, comme un atout essentiel pour rétablir un climat de confiance à l’hôtel de ville.  

Cette dernière mentionne avoir su régler une situation similaire lors de son arrivée au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke en 2008, où la gestion en matière de ressources humaines et financières était difficile. 

Selon l’ancienne députée libérale, le plus grand défi des quatre prochaines années sera de s’attaquer à la « désuétude » des infrastructures municipales, mentionnant au passage la volonté de lancer rapidement un « grand chantier ».  

Se vantant de son avance sur les autres candidats en matière d’expérience dans la gouvernance publique, Bibeau souhaite aussi imposer une meilleure division des responsabilités entre élus et fonctionnaires, en plus d’abolir les Commissions municipales ; une création de la mairesse sortante, Évelyne Beaudin, qui visait à prioriser le traitement de dossiers en comité plénier public plutôt qu’à huis clos.  

La mission de Vincent Boutin 

La deuxième fois sera-t-elle la bonne ? Après s’être retiré de la course à la mairie en 2021 pour des raisons familiales, Vincent Boutin a effectué son grand retour en politique municipale sherbrookoise en posant sa candidature comme maire.  

Également candidat indépendant, celui qui a agi en tant que conseiller municipal du district des Quatre-Saisons entre 2013 et 2021 souhaite principalement s’attaquer aux finances publiques. Pour ce faire, il a l’intention d’accélérer le traitement des dossiers en simplifiant le processus administratif, tout en ayant une meilleure considération pour le travail des élus et l’opinion des fonctionnaires. Il propose aussi de créer une Commission des finances qui permettra de trouver de nouvelles sources de revenus pour combler les déficits d’investissements dans les infrastructures.  

Vincent Boutin souhaite rassembler les opinions, en ramenant une proximité entre le maire, les élus et les citoyens, jugeant qu’une « distance » s’est créée au cours du dernier mandat.  

Ce dernier ne veut toutefois pas s’engager à faire « mille et une promesses qui vont changer la Ville à l’envers », préférant travailler à partir d’une planification stratégique adoptée unanimement au conseil municipal à l’automne 2024. 

Grâce à sa « pause » politique, Vincent Boutin a pu s’impliquer dans l’organisme de la Grande Table, en tant que directeur général. Il souligne que cette expérience lui aura permis de se rapprocher des milieux communautaires, économiques et politiques. 

Est-il trop tard pour sauver Sherbrooke Citoyen ? 

Produit de l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, Raïs Kibonge, représentant de Sherbrooke Citoyen, parti de la mairesse sortante, dit vouloir « aller plus loin » qu’être un simple rassembleur.  

Ce dernier s’engage avec les nouveaux membres du parti à continuer de se battre pour la crise du logement et les changements climatiques, affirmant vouloir « offrir des options pour permettre d’alléger le portefeuille ». 

Conscient de l’héritage difficile laissé par la mairesse, Raïs Kibonge souligne en entrevue à Radio-Canada que le parti prendra le temps de mieux structurer les projets proposés, en « ralentissant le rythme ».  

L’ancien conseiller du district du Lac-des-Nations a annoncé s’engager à moderniser les services municipaux, évoquant la possibilité d’autonomiser des services pour accélérer l’émission de permis de construction par la Ville.  

Le natif de Bukavu en République démocratique du Congo a aussi dévoilé son intention de créer un parc riverain au long de la rivière Magog et de la rive ouest de la rivière Saint-François. Ce projet permettrait d’améliorer l’attractivité du centre-ville et à la population de se réapproprier les berges, une promesse qui a d’ailleurs été tenue aussi par d’autres candidats dans la course.  

La « vision » de Guillaume Brien 

Guillaume Brien est le 4e candidat à se joindre à cette course pour la mairie de Sherbrooke, pour sa part avec le parti Vision Action Sherbrooke. Ce parti regroupant des élus aux différentes visions, représente une occasion « d’unir les forces pour concrétiser davantage de réflexions pour apporter des changements », a déclaré le candidat en entrevue.  

L’engagement phare de son programme reste de construire 2 500 logements par année d’ici 2033, dont 20 % seront des logements sociaux ; un projet qu’il qualifie « d’ambitieux », mais réalisable. 

Ce n’est d’ailleurs pas l’expérience qui lui manque dans ce domaine : détenant une maîtrise en gestion et développement des coopératives, Brien est depuis 2009 directeur général des coopératives d’habitation de l’Estrie. Il estime pouvoir lutter contre la crise du logement grâce à ses années de collaboration avec des entrepreneurs et sa connaissance en matière d’appels d’offres, qui lui permettra « d’accélérer la construction ».  

L’entretien des infrastructures et le développement économique sont deux autres éléments clés de la plateforme électorale du parti de Guillaume Brien.  

Comment et quand voter ? 

Le 2 novembre prochain est la date fatidique où les Sherbrookois et Sherbrookoises seront convoqués aux urnes. D’autres options s’offrent à ceux qui ne pourront se présenter à cette date précise, que ce soit via le vote par anticipation le 26 octobre ou par l’envoi d’un vote par anticipation avant le 31 octobre.   

Pour cocher toutes les cases vous permettant d’être éligible à voter, vous devez vous assurer d’être domicilié à Sherbrooke, être un citoyen canadien majeur qui réside au Québec depuis au moins six mois et être inscrit sur la liste électorale. 


Source : Ville de Sherbrooke

web.lecollectif@usherbrooke.ca   More Posts
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