Jeu. Avr 18th, 2024

Par Sarah Bernier

Le 25 septembre dernier, au cégep de Sherbrooke, avait lieu le débat VERT les élections mettant en vedette Gilles Bélanger (Coalition Avenir Québec), Guy Madore (Parti Libéral du Québec), Guillaume Rousseau (Parti Québécois), Sylvain Dodier (Parti Vert) et Christine Labrie (Québec Solidaire). Un débat intéressant à bien des égards, particulièrement lorsqu’il était temps d’élaborer, en plus de deux courtes phrases parfumées, leurs projets environnementaux.

Le programme de la soirée, qui se voulait plutôt officiel, s’est avéré insolite. En effet, deux sujets supplémentaires ont fait leur apparition à l’improviste.

CAQ, Vert quand c’est le temps

Premièrement, l’incapacité de la CAQ de créer ses propres projets environnementaux a retenu l’attention du public.  Les idées proposées semblent avoir été « empruntées » au programme du Parti Vert. À la surprise de plusieurs, le parti le moins réputé pour ses avancées écologiques encourageait, ce mardi soir, l’approvisionnement local. La solution exposée à la problématique du haut taux d’importation d’aliments en hiver s’avère être le financement et le développement d’un projet de serres. En réaction à cette proposition, le représentant du Parti Vert révoque cette idée en affirmant qu’il s’agit de celle de son parti. M. Bélanger a, à de nombreuses reprises par la suite, mentionné le fait que la CAQ faisait appel au travail d’équipe et à l’expertise du Parti Vert pour trouver des solutions à caractère durable. Promouvant la force du nombre, M. Bélanger définit l’aptitude de commandement comme étant l’ouverture aux idées de chaque parti. M. Dodier n’a pas manqué de rétorquer humblement qu’il y avait un écart entre les paroles et les actions du côté de la CAQ.

PLQ : plus qu’un problème technique

Deuxièmement, le micro dysfonctionnel du PLQ fut une distraction tout au long du débat. L’ajustement du son prenait plus de temps à M. Madore que l’élaboration de ses réponses. De ce fait, l’attention n’était que plus assidue lorsqu’il était temps pour les spectateurs de mieux évaluer les projets de QS et du PQ.

Le projet ferroviaire que suggère le PQ (Montréal-Sherbrooke-Boston) diminuerait la production de gaz à effet de serre de 10 000 tonnes par année. QS pousse le tout encore plus loin en souhaitant augmenter la fréquence de passage et en modifiant les horaires des transports en commun (par exemple sur la rue King à Sherbrooke) avec un budget de 165 millions de dollars.  Le parti Québec solidaire vise aussi la dissociation de la population québécoise de l’automobile. Le Parti Vert amène aussi son lot d’initiatives en proposant notamment la hausse de la bourse de carbone à 200$/tonne, ainsi que la taxation des gros véhicules.

Cap sur l’Estrie 

La protection du lac Memphrémagog a fait déblatérer. La polémique de la contamination par le déversement des produits chimiques non filtrés de l’usine municipale Coventy était au cœur du débat. Le représentant du PQ, ayant une formation en droit, a expliqué la complexité de l’enjeu dû à la multiplicité des acteurs. Les relations internationales et les partenariats seront essentiels, le Québec devra se faire modèle pour évoquer la crédibilité et pouvoir négocier avec ses voisins américains, lesquels ne reconnaissent pas cette source d’eau potable. Québec Solidaire ajoute qu’il faut continuer de se battre contre l’activité gazière et pétrolière, soulignant que le Québec possède plus de 175 000 lacs d’eau douce qui méritent d’être protégés et reconnus.

« On doit changer la manière de concevoir l’économie. L’environnement et l’économie sont indissociables. »

-Christine Labrie, Québec Solidaire

Un Québec progressiste

La CAQ et le PLQ proposent ce que les Québécois et les Québécoises entendent depuis des années, et ce, même si la situation environnementale s’est aggravée depuis. Chez les libéraux, on parle de l’abolition des bouteilles de plastique, l’achat de biens usagés et une meilleure gestion individuelle. On entend la même cassette depuis 2012. Pour la CAQ, on propose d’acheter localement et en vrac. Lorsque le droit de parole revint au PQ, QS et PV, on perçoit enfin plus de progrès et d’ambition. Ce ne sont pas les petites mesures temporaires qui vont changer le dogme : il faut faire un virage complet. L’économie ne doit plus être linéaire, on doit la rendre circulaire. On doit proscrire l’usage unique, purement et simplement.


Crédit Photo @ André Vuillemin, Spectre média

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