Par Elizabeth Gagné

L’autrice-compositrice-interprète sherbrookoise Félixe sera de retour dans sa ville natale le 11 décembre, à 20 h, sur la scène de La Petite Boîte Noire. Accompagnée de son groupe, elle présentera son plus récent album, Hier nuit, lancé le 28 mars dernier. En première partie, le projet Bonne nuit, chérie ouvrira la soirée avec son magnétophone, dans une nouvelle formule en duo.
Félixe s’est fait connaître en 2019 avec Prélude, un premier album marqué par une esthétique rock inspirée des années 90. Sa démarche évoque autant la douceur de Salomé Leclerc que la voix singulière de Marie-Pierre Arthur. En 2021, elle revient avec le microalbum Les jours peureux, où se côtoient guitares et mélodies pop. Puis, en 2025, elle dévoile Hier nuit, un projet plus intime.
Un album personnel
Après avoir exploré son côté plus rock and roll, Félixe revient à la guitare classique et plonge dans différentes syntonisations alternatives. Ses compositions, influencées par Adrianne Lenker et Joni Mitchell, sont guidées par l’instinct et le plaisir de jouer. Femme du rock libérée, Félixe compose et produit ses chansons comme les gens de sa génération : à temps partiel et avec souvent très peu de moyens à sa disposition.
Hier nuit aborde les contrecoups d’une rupture, le passage de la mi-trentaine sans enfant et le cheminement vers une nouvelle forme d’indépendance. Pour ce troisième album, Félixe redécouvre la joie pure de créer sans se soucier de ce qui suivra.
À quoi s’attendre sur scène
Sur scène, Félixe livre ses fragilités avec sincérité, sans jamais tomber dans la plainte. Sa voix claire et affirmée révèle parfois une énergie plus brute à la PJ Harvey. Entourée de ses musiciens et ses musiciennes, elle crée un univers sonore riche, où s’entrechoquent les sons des instruments.
Un mot de Félixe
« Hier nuit, c’est oublier les frontières entre moi et l’autre, celle qui parfois me surprend à me limiter dans mon terrain de jeu, explique l’autrice-compositrice-interprète. C’est un break-up amoureux, mais aussi un break-up avec mes façons de faire, qui souvent m’apportaient plus de questionnements que de réelle satisfaction d’avoir fait quelque chose qui me ressemble. Hier nuit, c’est aussi arrêter d’écouter les autres, qui pensent toujours savoir plus que moi ce qui serait bon pour moi — la femme, l’artiste, mais surtout la petite fille — parce qu’en choisissant de faire les choses à ma manière, c’est surtout elle que je choisis d’honorer : cette petite fille qui a juste envie de jouer avec sa guitare. Les gens pourront en penser ce qu’ils veulent, Hier nuit n’aura rien de bien grandiose pour bien du monde, mais, pour moi, il m’aura permis de renouer avec la raison première de faire de la musique : avoir du fun, jouer. »
Crédit : Camille Gladu-Drouin

Elizabeth Gagné
Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.
