Par Myriam Baulne
Teenage Witch, c’est le projet musical de la chanteuse et musicienne Sabrina Côté. Armée de son iPad et de son cœur de punk, elle crée sans relâche depuis quelques années, fidèle à son inspiration. En trois ans, Teenage Witch a réalisé 14 albums et micro albums, à saveurs shoegaze, lo-fi et post-punk, qu’elle a publiés sur YouTube. Incursion dans la vie d’une musicienne prolifique et hors du commun.
L’enfance de Sabrina est tourmentée et particulière. De la naissance jusqu’à l’âge de 11 ans, elle est élevée selon les croyances sévères et les dictats des Témoins de Jéhovah, à Drummondville. Heureusement, elle réussit à en sortir avant de commencer l’école secondaire à Sherbrooke, ce qui lui permet finalement d’écouter la musique qu’elle adore en toute liberté.
Toutefois, c’est l’achat d’un iPad qui lui permet de découvrir les outils de GarageBand et qui lui fournit l’étincelle qui la pousse à traduire son âme en MP3. Son amour de la scène et de la contre-culture l’amène à déménager à Montréal, ville qu’elle quitte et retrouve quelques fois avant de finalement s’établir à Saint-Hyacinthe ; un choix qu’elle fait pour prendre soin de sa santé mentale.
La santé mentale, c’est d’ailleurs une thématique que Sabrina aime aborder dans ses chansons, tout comme la drogue, l’amour, les sentiments impossibles et le monde qui l’entoure. « Il y a souvent un petit côté humoristique à ma musique, j’aime ne pas trop me prendre au sérieux. »
Elle fait d’ailleurs référence à un album entier qu’elle a composé à propos d’un garçon qu’elle n’a jamais rencontré, de sa chanson Stop Asking Me For Nudes, qui parle de ses déboires sur les sites de rencontres, et de High At The Museum, hommage à la fois où elle a décidé de consommer de l’huile de cannabis avant d’aller se promener au Musée d’Art contemporain.
À part son histoire, son talent et son habileté à produire à la vitesse de l’éclair, ce qui différencie véritablement Teenage Witch des autres, c’est sa méthode. « Ce que je fais, ça se rapproche un peu plus de l’art que de la musique. Tout ce que je fais, c’est un peu des démos, très premier jet, première chanson, première track », explique-t-elle. « Rien n’est retravaillé, c’est de l’art naïf, intuitif, instinctif. C’est moi, et c’est très inspiré. »
Sabrina commençait cette semaine des études en éducation spécialisée, car elle souhaite un jour pouvoir venir en aide aux jeunes qui, comme elle, se voient offrir un début difficile ; la suite logique à son art déjanté, mais guérisseur.
Ne manquez pas de vous abonner à sa chaîne YouTube et de découvrir son dernier album, Damoclès, paru le 27 janvier dernier !
Source photo @ Teenage Witch