Par Frédérique Richard
J’ai découvert le réalisateur et vidéaste Émile Roy, pas plus tard que ce printemps, dans le cadre de mon travail. Il produisait un documentaire portant sur l’écoanxiété. Un sujet qui, je dois l’avouer, m’a beaucoup touché par le passé. Par curiosité, j’ai regardé sa vidéo et, en l’espace de quelques secondes, j’ai succombé à son talent. J’admirais tant son travail que j’en avais des frissons.
Émile Roy est un jeune homme de 26 ans qui s’intéresse aux enjeux classiques de notre ère : l’anxiété, la rhétorique de la peur, l’immigration, les changements climatiques, l’amour moderne et bien d’autres sujets. Il utilise d’ailleurs son côté créatif afin de démystifier ces problématiques qui incombent à notre génération. Son médium de choix en vue de partager son art est la plateforme YouTube qu’il utilise depuis ses 15 ans.
Pour lui, l’art « doit pouvoir exister à la fois sur TikTok et dans un musée ». Sur son compte personnel, on y trouve des courts et moyens métrages sous forme de documentaires, ou même de docufictions. Sa mission est bien simple : « parler des sujets les plus viscéraux pour les gens […] et le faire de manière, j’espère, positive […] si c’est un documentaire sur les changements climatiques, il faut que j’apporte soit de nouvelles informations, soit des solutions, soit de l’espoir. Ça doit apporter quelque chose. »
La démarche artistique d’Émile est sensiblement la même d’une œuvre à une autre. Ce sont très souvent des documentaires où l’on y trouve une narration, des témoignages, des statistiques, une musique dramatique, une vulgarisation de diverses thématiques et des images à couper le souffle. Il est à noter qu’Émile fait presque tout seul, outre la captation d’image, puisqu’il se met même bien généralement en scène. Ce dernier attrait permet de donner un côté bien personnel à ses créations. Ainsi, chaque fois, cette recette en ressort gagnante.
Les récentes vidéos sur sa chaîne YouTube comportent deux moyens-métrages. L’anxiété au 21e siècle, une production de 2022 d’une durée de 50 minutes racontant l’impact que ce trouble peut apporter dans la vie de tout un chacun. L’œuvre a atteint plus de 181 000 visionnements. On y trouve également L’amour moderne, un docufiction de 56 minutes relatant les relations plutôt difficiles de notre génération, notamment depuis l’arrivée des applications de rencontre et de notre conception assez spéciale de l’amour, elle aussi typique de notre génération. Sortie depuis un mois, elle a déjà atteint 69 000 vues. Les deux moyens-métrages ont d’ailleurs respectivement pu être présentés au Théâtre Rialto et au Cinéma L’amour, tous deux à Montréal.
Outre ces deux films, Émile a également produit Répondre à l’anxiété (2023), L’Épidémie de la solitude (2024), La politique de la peur : Comment l’immigration est instrumentalisée autour du monde (2024), Comment renverser l’écoanxiété (2024) et Est-ce qu’il faut avoir des enfants pour l’environnement ? (2024). De toutes ces productions, ma préférée est de loin la dernière. Ayant le même âge qu’Émile, c’est une question que je me pose souvent et que j’entends aussi énormément dans mon entourage. Malheureusement, elle reste fréquemment sans réponse. Dans cette œuvre, Émile nous aide à comprendre différents concepts tels que l’impact d’avoir un enfant, la diminution des taux de gaz à effet de serre en presque vingt ans, la protection et l’instinct maternel, l’implication des énergies renouvelables, la baisse des naissances, l’espérance de vie, mais aussi le concept de fin du monde.
Avec beaucoup de recherche, Émile Roy réussit à nous faire comprendre des notions totalement floues au travers desquelles nous naviguons tous les jours, à l’aide d’images marquantes, de multiples exemples et d’une vulgarisation irréprochable.
Nouvelle façon de faire
Son talent sans faille lui a d’ailleurs permis de collaborer trois fois avec Oasis immersion, une galerie d’immersion ayant pour but de permettre aux esprits de se ressourcer et de repenser notre société. Ainsi en février 2020, il réalise sa première collaboration, Éloge de la résilience et de l’action, retraçant les bouleversements de l’année précédente. En septembre 2022, il produit sa deuxième exposition immersive en collaboration avec National Geographic nommée One World One Chance portant sur l’appel à l’action climatique. Finalement, en août 2023, il diffuse Élevons-nous face aux défis, un plaidoyer pour la biodiversité.
Les créations d’Émile Roy permettent à notre génération de trouver des réponses à nos questionnements et à se sentir moins seul dans notre quotidien. Avec l’arrivée du numérique, il a également su en tirer avantage en y publiant ses œuvres, là où son public cible se trouvait. Peut-être qu’Émile a également découvert la nouvelle façon d’être réalisateur en ces temps modernes.
Source : Facebook Émile Roy
