En cette semaine de la célébration de notre Québec, voici un petit historique de cette fête nationale ainsi que quelques moments qui ont marqué la province à travers les années de festivités.
Aux origines, la Saint-Jean-Baptiste se trouvait à être une fête païenne qui célébrait le solstice d’été, selon la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB). Puis, quelque part en Europe, à travers la religion chrétienne, on trouvait que l’occasion était parfaite pour célébrer le cousin de Jésus, le saint Jean Baptiste. Quelques centaines d’années plus tard, le patriote et journaliste Ludger Duvernay a fait revivre cette fête chrétienne pour donner, au peuple canadien-français, une fête nationale.
Le 24 juin 1834 a eu lieu le premier banquet de la Saint-Jean-Baptiste. À la suite des rébellions des Patriotes, plusieurs organismes sont nés afin de lutter contre l’assimilation des Canadiens français. En 1947, neuf de ces organismes se sont réunis en congrès à Sherbrooke afin de fonder la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec. Leur objectif consistait à élargir leur réseau et à « travailler à l’unification d’une pensée nationale ».
Aussitôt adopté comme drapeau national, le fleurdelisé est rapidement devenu un symbole pour le peuple québécois. Durant les années 60 et 70, la signification religieuse de la fête est remplacée par une célébration de la culture québécoise qui vient avec son lot de contestations. En 1977, le gouvernement de René Lévesque proclame que le 24 juin sera désormais connu comme étant la Fête nationale du Québec et devient jour férié. Depuis, la Fête nationale du Québec est une occasion de se ressembler afin de profiter des différents spectacles, des feux d’artifice et de célébrer notre richesse culturelle et notre territoire.
Le palmarès des moments forts de la Fête nationale du Québec
Pour la première fois, en 1975, la célèbre chanson de Gilles Vigneault, Gens du pays, a été chantée par Yvon Deschamps, Gilles Vigneault et Louise Forestier devant plus de deux millions de spectateurs, relate Radio-Canada. Ce serait sous l’initiative d’Yvon Deschamps, qui proposait de chanter Happy Birthday , que Gilles Vigneault, inquiet de la réaction du public, a proposé de composer une chanson pour la remplacer. C’est ainsi que Gens du pays est née.
En 1990, une manifestation a eu lieu sur la rue Sherbrooke à Montréal. Sur les pancartes, on pouvait lire : « Notre vrai pays, c’est le Québec ». Cette année-là, une foule monstre s’était amassée pour assister au traditionnel défilé de la Saint-Jean-Baptiste. Teintées par l’échec de l’accord du lac Meech deux jours plus tôt, les célébrations ont été nourries par cet évènement politique majeur de notre histoire. La flamme patriotique brûlait en ce 24 juin. Pour les plus nostalgiques d’entre nous, la soirée a été immortalisée par le discours enflammé du comédien Jean Duceppe : « à tous ceux et celles qui vivent avec nous, au Québec, qui veulent vivre au Québec, qui veulent rester au Québec, quelle que soit leur nationalité, nous les invitons à bâtir, avec nous, la nouvelle société du Québec, le “Québec nouveau” ».
Personnellement, mon moment fort a eu lieu en 2022 à Sherbrooke. Malgré le temps gris, nous étions au rendez-vous. Après avoir affronté la pluie lors du 5@8 en génie, nous nous sommes dirigées vers le parc Jacques-Cartier afin de voir les Cowboys Fringants. La pluie s’étant arrêtée, une foule s’était rassemblée devant la scène pour assister à la performance de Karl Tremblay. L’énergie qui s’en dégageait était irréaliste. Les drapeaux du Québec dansaient au rythme de la musique. Jamais, auparavant, je n’avais éprouvé un tel sentiment d’appartenance à la nation québécoise. À ce moment-là, le grand public n’était pas encore au courant de son cancer. Quelques semaines plus tard, Karl Tremblay annonçait sa maladie sur les médias sociaux. Avec son groupe et leur musique, il a créé un sentiment d’appartenance à tout un peuple à travers les années.
Témoignage des étudiants
Qu’est-ce que représente la Fête nationale du Québec pour les étudiantes et les étudiants de l’Université de Sherbrooke ? Pour certaines personnes, c’est l’occasion de se retrouver entre amis pour faire la fête et profiter des spectacles offerts durant cette journée. Pour d’autres, la Fête nationale représente la particularité et l’unicité du Québec. « C’est une occasion de mettre notre culture à l’honneur et de rêver à notre Québec libre ! », exprime Lé Bonneau.
Pour Rémi Brosseau-Fortier, « la fête nationale du Québec constitue le moment privilégié dans l’année où l’ensemble des Québécoises et des Québécois peuvent célébrer leur héritage, leur culture et leur identité unique dans le monde tout en regardant vers l’avenir. C’est aussi l’occasion de célébrer la richesse et la diversité de la société d’aujourd’hui qui façonne une conception inclusive de la citoyenneté québécoise ».
Gabrielle Goyet explique que cette fête est « la fierté d’être Québécoise, une opportunité de se rassembler, de célébrer ce qui nous rassemble et d’offrir une tribune aux artistes québécois et québécoises de chez nous pour festoyer tous ensemble ! ».
Pour Ismaël Lamoureux, président du BLOCUS, les rassemblements de la Fête nationale montrent que « le Québec forme une nation unie et inclusive. Une grande famille tissée serrée ! ».
Le militant indépendantiste Olivier Normandin, ajoute que lors de la Fête nationale, il prend un moment pour regarder en arrière. « De la conquête en passant par les Patriotes jusqu’à aujourd’hui, l’identité québécoise a survécu et a permis au français de subsister en Amérique du Nord ! »
Les activités et divertissements qui ont lieu aujourd’hui
En ce 24 juin, plusieurs activités sont offertes au courant de la journée ici, à Sherbrooke. De 13 h à 22 h, au centre-ville, des activités pour toute la famille vous attendent. Jeux gonflables, maquillages, caricatures, jeux d’adresse, chants de gorge, etc. Sur la Wellington, deux scènes seront montées aux extrémités de la rue. La présence de plusieurs artistes dont celle de Marjo, qui a reçu le prestigieux prix Artisan de la Fête nationale, nous accompagnera tout au long de la journée.
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Elizabeth Gagné
Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.