Mer. Avr 17th, 2024

Par Jade Bourgeois

Qui a dit que les contes étaient pour les enfants? Je n’en crois plus un mot! Le conte La passion selon Marie-Louise a été présenté à la Maison des arts de la parole de Sherbrooke.

Dès les premiers instants du spectacle, Diane-Marie Racicot, conteuse et comédienne, nous enchante avec sa voix magnifique. Elle entonne une jolie balade sur Les Escoumins qui plonge aussitôt le spectateur dans un autre monde : celui du Québec des années 1900. S’ensuit alors l’histoire de Marie-Louise Bouchard, de l’enfance à l’âge d’or. La conteuse incarne fabuleusement l’héroïne à travers une panoplie d’événements et d’émotions qui la forgeront, puis qui l’amèneront à vivre une histoire d’amour digne des plus grandes tragédies. Religion, secrets, amour et famille sont au cœur des thèmes exploités dans le récit, qui ouvre un pan de notre passé canadien dont on entend parler peu souvent. La musique de l’accordéoniste Catherine Dostaler ponctue les rebondissements et les moments plus poignants, ce qui ajoute encore plus de magie au spectacle. Malheureusement, la musicienne était absente pour la première fois le soir de notre visite, nous nous sommes donc contentées des enregistrements sonores.

La passion de Marie-Louise n’est pas qu’une autre histoire d’amour, c’est le récit véridique d’une femme qui a transgressé les règles de son époque pour vivre heureuse et à sa façon. Diane-Marie Racicot nous amène à l’essentiel et présente un personnage solide et inspirant, dont elle a voulu que l’on comprenne « les rêves, le besoin de liberté et de se sortir de l’étouffement ». La conteuse a écrit le spectacle en se basant sur des témoignages de la famille, mais aussi d’après la biographie de Marie-Louise Bouchard, rédigée par Claire Trépanier. L’envie de raconter le secret extraordinaire de l’héroïne est venue à Diane-Marie Racicot à travers ses propres souvenirs de jeunesse, dont celui d’une cheftaine de Jeannettes et d’un aumônier de camp de vacances qui ont vécu leur propre histoire d’amour, en cachette.

Le décor est simplement constitué d’une chaise en bois et d’un caillou, mais il sert efficacement la mise en scène. Passant de Marie-Louise à tous ceux qui l’ont côtoyé, madame Racicot nous fait croire à chacun des échanges des personnages grâce à ses expressions faciales et corporelles. Tantôt elle incarne le curé Joseph, tantôt la mère de Marie-Louise, et l’on n’y voit que du feu. Ajoutez à cela une petite salle intimiste sur la rue Wellington, et le tour est joué pour nous transporter longtemps en arrière, dans une bulle chaleureuse et hors de la réalité.

La Maison des arts de la parole promeut l’art du conte et de la poésie en organisant régulièrement des spectacles et des événements pour tous. Les prix sont modiques, profitez-en donc pour élargir vos horizons et redécouvrir ces arts de la parole qui resteront encore longtemps dans nos traditions. Pour les intéressés, il est possible de devenir bénévole et de contribuer à la valorisation et aux activités de l’organisme culturel.


Crédit photo © Maison des arts et de la parole

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