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Par Nora T. Lamontagne

Il suffisait d’une moyenne générale (cote Z) de 2,4, d’un cours obligatoire et d’un billet d’avion pour partir étudier à l’étranger. Mais le Département des lettres et des communications (DLC) limitera dorénavant à 19 le nombre d’étudiants qui pourront étudier ailleurs.

*L’auteure étudie en Communication, rédaction et multimédia et fait partie des 19 étudiants qui partiront en échange à l’automne 2015.

D’année en année, une vingtaine d’étudiants du DLC quittent le campus de l’UdeS pour poursuivre des études à l’étranger. Grâce à des ententes bilatérales dans le monde entier, ils ont l’embarras du choix : Angleterre, Nouvelle-Calédonie, Chine, Islande, Argentine, France…

Mais, à l’automne 2015, seul le tiers des étudiants qui souhaitait partir pourra effectivement le faire. Le DLC a reçu 47 demandes, mais n’autorisera finalement que 19 échanges, soit 7 en Communication-marketing et 12 au cheminement général en Communication, rédaction et multimédia, imposant un quota pour la première fois.

Le DLC prend cette décision à deux mois de la date limite pour déposer un dossier, alors que tous ont confirmé leurs choix de cours pour la prochaine session.

Atteindre l’équilibre

La décision départementale est motivée par un souci d’économie en cette période d’austérité budgétaire, mais aussi par une question d’équilibre : « s’il y a trop d’étudiants qui s’absentent à l’étranger, il faut qu’on ferme des cours, notamment à option. On n’arrive plus à proposer un menu de cours qui est intéressant pour ceux qui restent », explique Christian-Marie Pons, responsable du 1er cycle en Communication, rédaction et multimédia.

À l’automne 2014, deux cours à option donnés par des professeurs ont dû être annulés, faute d’étudiants inscrits. Une trentaine d’étudiants du DLC poursuivaient alors des études dans un autre pays.

Il faut aussi comprendre que les subventions gouvernementales sont attribuées en fonction du nombre d’étudiants à temps complet (EATC) physiquement présents à l’université. Les frais de scolarité qui s’appliquent lors d’une session à l’étranger ne représentent qu’une fraction de ce que l’Université perçoit pour un étudiant inscrit à temps complet.

Le Département parvient à absorber le départ d’un certain nombre d’étudiants, mais l’absence de 47 d’entre eux perturberait l’équilibre du programme, selon M. Pons. « C’est une décision qui nous crève le cœur, parce que c’est pas dans l’idéologie du programme et on savait que ça ne serait pas facile à accepter. On a vraiment regardé tout ce qu’on pouvait faire. », dit M. Pons, lui-même étudiant d’échange il y a 35 ans.

Un programme d’échange victime de sa popularité

 Le Département affirme avoir été incapable de prévoir cette explosion du nombre de demandes. Le premier indicateur a été la popularité du cours CRM 140,« Enjeux sociaux du multimédia », cours obligatoire pour tous ceux qui envisagent de partir à l’étranger pour leur dernière session.

Après un décompte en règle, le DLC réalise qu’il ne pourra pas autoriser le départ de 47 étudiants. Dans les jours qui suivent, 28 étudiants auxquels on refuse l’échange reçoivent un courriel de la part de la conseillère pédagogique les informant que leur dossier n’a pas été retenu. Christian-Marie Pons aurait souhaité annoncer la nouvelle autrement, mais la grande majorité des étudiants concernés par cette décision sont en stage.

Le choix des dossiers est fait selon la moyenne cumulative obtenue au 1er décembre. Alors qu’il suffisait d’atteindre une moyenne générale de 2,4 pour partir en échange, il faut dorénavant obtenir plus de 3,2, en Communication-marketing, pour faire partie des 7 élus.

Les étudiants sont outrés par la situation. « C’est un privilège qui nous est enlevé!  soutient Frédérique-Anne Brosseau, porte-parole d’un groupe d’étudiants qui fait des pressions pour révoquer la décision du DLC. On a investi du temps, de l’énergie dans ce projet-là… On comprend pas pourquoi l’administration s’est pas réveillée plus tôt. »

Certains étudiants préparaient leur départ depuis plus d’un an, en solo ou entre amis.

Ève Chamberland, étudiante en Communication-marketing présentement aux Îles vierges, estime injuste la décision du Département. Un meilleur anglais et l’expérience de nouvelles formes d’enseignement ne sont qu’une partie de ce qu’elle retire de son échange.

L’AGEEFLSH (Association générale des étudiantes et des étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines), tout comme Frédérique-Anne Brosseau, déplore une décision unilatérale du Département. Le responsable aux affaires académiques, Olivier Nakahonda, se dit prêt à appuyer toute plainte des étudiants auprès de la Faculté des lettres et sciences humaines.

Une rencontre du comité exécutif de la Faculté des lettres et sciences humaines devrait avoir lieu au début de la semaine prochaine pour discuter du sujet.

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