Mer. Juil 24th, 2024

Par Sébastien Binet

À ses débuts, la LFL n’était qu’un divertissement duquel on pouvait profiter lors des mi-temps d’événements sportifs. Elle a depuis progressé énormément. Autrefois appelée la Ligue de football en lingerie, le nom a depuis changé pour devenir la Ligue de football des légendes. Ce sport où football et sous-vêtements semblent faire bon ménage est en pleine expansion, mais beaucoup se demandent si cette ligue a vraiment sa place après tout le travail accompli pour les droits de la femme, maintenant que nous sommes en 2016.

Du football féminin fait pour les hommes

Cette ligue de football qui accueille aujourd’hui huit équipes est reconnue par plusieurs comme étant la ligue la plus compétitive pour le football féminin. Le problème, c’est que les participantes doivent laisser leur image personnelle au vestiaire pour devenir l’effigie d’une ligue qui n’éprouve que bien peu de respect pour son personnel. C’est du football, mais avant tout, c’est une machine à argent promotionnelle axée sur la beauté du corps de ces joueuses.

La LFL est, depuis sa création, une ligue qui tire sa popularité de l’image qu’elle dégage. La réalité est que les femmes dans le sport attirent généralement moins de spectateurs que les hommes, mais il est encore plus désolant de voir qu’elles doivent s’abaisser à ce niveau simplement pour arriver à faire tourner les têtes. Ces femmes sont des passionnées de football, et la ligue des légendes est la seule chance pour elles de jouer dans une ligue d’un calibre plus qu’acceptable devant des foules aussi importantes.

Des passionnées, il ne faut pas en douter

S’imaginer un sport où les participantes doivent jouer à moitié nues avec un minimum de protection est déjà assez démoralisant. Ajoutez à cela un propriétaire digne d’un séraphin et on obtient la recette gagnante d’une ligue en pleine expansion qui rapporte un maximum avec des dépenses plus que minimes. Des femmes passionnées d’un sport qu’il considère comme des objets et une ligue qui a à peine sept années d’expérience derrière la cravate et qui peut quand même se considérer comme une entreprise florissante? Étrange dira-t-on? Et bien pour ajouter au comble de l’incompréhension, cette ligue ne paie pas ses athlètes.

Une entreprise qui ne paie pas ses employées?

Le sport, qui était au départ un simple divertissement, s’est mis à attirer des foules de plus en plus importantes jusqu’à devenir une ligue à part entière. Malgré tout, le propriétaire de la LFL n’a jamais jugé bon de commencer à rémunérer son principal gagne-pain et même après autant d’années, il se défend en disant qu’il ne force personne à jouer et que la ligue ne pourrait pas survivre à ce genre de dépenses. Celle-ci serait encore dans une situation financière précaire malgré des contrats de télédiffusion et des billets d’entrée se vendant entre 20 et 60 $. Fait à noter, les joueuses ne peuvent pas non plus bénéficier d’une assurance maladie de la ligue et doivent donc assumer toutes dépenses liées à des blessures, qui soit dit en passant ne sont pas moins fréquentes que dans le football américain masculin.

Dans son ensemble, cette organisation est tout simplement une aberration sur toute la ligne, mais tant qu’il y aura des passionnées qui seront prêtes à endurer ce genre de conditions de travail, la ligue existera. Il reste maintenant à espérer que le bon sens gagnera sur la recherche du profit, mais donnons-nous une petite chance d’en douter encore.


Pour lire l’éditorial de notre Chef de pupitre au Sport, Sébastien Binet, cliquez ici!

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