Mieux écouter la science au sujet des changements climatiques 

Par Sarah Gendreau Simoneau 

La Chaire de recherche en diplomatie scientifique climatique : savoirs, technologies et gouvernance vise à rapprocher savoirs scientifiques et décisions politiques en matière de climat à l’international.

Devant l’urgence climatique, vaut mieux s’unir que se diviser. C’est pourquoi l’Université de Sherbrooke (UdeS) et l’Université Grenoble Alpes (UGA) se mettent ensemble pour créer la Chaire de recherche en diplomatie scientifique climatique, qui vise à rapprocher les savoirs scientifiques et les décisions politiques sur la scène internationale.  

C’est maintenant que la place des savoirs scientifiques dans la gouvernance internationale du climat doit être renforcée. Cependant, les données climatiques sont de plus en plus complexes, ce qui représente un énorme défi pour leur intégration dans les processus décisionnels. 

« On sent en ce moment un désabusement, un désengagement de la part des décideurs, surtout avec le momentum de la politique américaine qui percole jusque chez nous », affirme la professeure Annie Chaloux, cotitulaire de la nouvelle Chaire de recherche en diplomatie scientifique climatique : savoirs, technologies et gouvernance.  

La complexité des données climatiques crée une rupture du lien de compréhension entre la sphère politique, la population et le milieu scientifique. Un fossé est aussi creusé entre les pays riches et les pays en développement, en raison surtout de l’émergence rapide des technologies (intelligence artificielle, plateformes de données climatiques, technologies quantiques) qui façonnent l’accès aux données. 

Démocratiser les savoirs 

« Avec cette Chaire, notre ambition est de démocratiser les savoirs scientifiques pour élargir les espaces d’action. Les solutions sont là : en renforçant notre littératie collective, nous pourrons transformer cette connaissance en levier de gouvernance et stimuler des changements à la hauteur des défis climatiques », insiste Mme Chaloux.  

Pour créer ces leviers, la professeure Chaloux travaille de concert avec la professeure Amélie Favreau de l’Université Grenoble Alpes.  

« Bien que la science joue un rôle clé dans les décisions pour le climat, son influence reste contingente dans un contexte “multicrise” où la priorité climatique est contestée. Elle dépend autant des rapports de force entre acteurs étatiques et internationaux que de la manière dont les connaissances circulent et sont perçues dans l’espace public. Avec cette Chaire, nous pourrons comprendre les mécanismes qui sont des technologies à la fois un atout et une menace pour son impact dans la qualité des décisions », souligne Amélie Favreau, cotitulaire de la Chaire.  

Plusieurs expertises requises 

C’est plus d’une vingtaine de chercheuses et chercheurs qui composent l’équipe interdisciplinaire qui accompagnera les deux cotitulaires afin de comprendre comment les savoirs scientifiques sont produits, légitimés et utilisés dans les négociations climatiques internationales. Annie Chaloux et Amélie Favreau réunissent leurs expertises en sciences politiques et en droit et visent à promouvoir une diplomatie scientifique plus inclusive et efficace, capable d’intégrer une pluralité de savoirs et de favoriser un usage responsable des innovations technologiques dans les processus diplomatiques. De plus, l’équipe de la Chaire aspire à devenir un pôle de référence francophone en diplomatie scientifique climatique. 

La Chaire est financée pour une période de cinq ans. Son calendrier d’activités comprend entre autres de la vulgarisation de contenus en collaboration avec le Climatoscope 360 et Innovacs, à destination de publics variés (jeunes, diplomates, journalistes et organisations non gouvernementales). 


Crédit : Michel Caron

Sarah Gendreau Simoneau
Rédactrice en chef et directrice volet production, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE at journal Le Collectif  redaction.lecollectif@USherbrooke.ca  Web   More Posts

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous! 

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