Le régime coopératif à l’UdeS : apprendre en travaillant

Par Frédérique Maysenhoelder 

Émery Normand étudiant au baccalauréat en communication marketing lors de son stage chez RONA. 

À l’Université de Sherbrooke (UdeS), le régime coopératif est bien plus qu’une simple alternance entre études et travail : c’est une expérience formatrice qui lie la théorie à la pratique, tout en ouvrant la voie vers le marché de l’emploi.  

Dans le programme de communication marketing, cette formule unique permet aux étudiants et étudiantes de plonger dès la deuxième année dans le monde professionnel grâce à des stages rémunérés et encadrés. 

Une formation concrète et professionnalisante 

Le baccalauréat en communication marketing en régime coopératif comprend 84 crédits obligatoires et 6 crédits au choix, auxquels s’ajoutent trois stages de quatre mois effectués en entreprise. Ce parcours alterne entre sessions d’études (S) et stages (T), selon la séquence suivante : S-1, S-2, S-3, T-1, S-4, T-2, S-5, T-3, S-6. 

Cette structure offre à chaque personne étudiante la possibilité d’acquérir l’équivalent d’une année d’expérience professionnelle avant même la fin de ses études. Les stages, en plus d’être rémunérés, contribuent à réduire l’endettement étudiant et facilitent l’insertion sur le marché du travail. 

Alain Tremblay, directeur général du Service des stages et du développement professionnel à l’UdeS, rappelle que le régime coopératif est au cœur de l’identité de l’Université depuis longtemps. « Le régime coopératif, ça existe depuis près de 60 ans à l’Université de Sherbrooke. L’objectif, c’est de permettre aux étudiants de faire une vraie transition vers le marché du travail. » 

Il explique que son service agit comme un pont entre le milieu académique et le monde professionnel : « Le Service des stages et du développement professionnel, c’est à l’intersection entre les programmes, le marché du travail et les étudiants. Notre rôle, c’est de s’assurer que tout ce beau monde-là puisse se parler de manière à offrir de vraies opportunités. » 

Découvrir sa voie grâce aux stages 

Pour Béatrice Robichaud, étudiante en communication marketing, le choix du régime coopératif s’est imposé comme une évidence. « J’ai opté pour le programme COOP afin d’évaluer ce que j’aime et ce que j’aime moins sur le marché du travail et pour m’ouvrir des portes. Les contacts sont aussi très importants dans ce programme », explique-t-elle. 

Ses stages, trouvés principalement via Trivio, la plateforme interne de l’UdeS, lui ont permis d’explorer plusieurs facettes du domaine. Elle a notamment été responsable de l’organisation d’un souper-bénéfice annuel, un projet qu’elle a mené du début à la fin. Ces expériences se sont révélées déterminantes pour la suite. « Mes stages m’ont confirmé ce que je veux faire plus tard. J’ai appris ce que j’aime moins, ce qui me permet de me diriger vers un avenir et un emploi où j’ai envie d’être. » 

Béatrice souligne aussi le soutien constant du personnel du Service des stages, essentiel dans son parcours : « Le personnel est toujours disponible et cela m’a beaucoup aidée dans mes décisions. » 

Le parcours d’Émery Normand : apprendre en expérimentant 

Pour Émery Normand, également étudiant en communication marketing, le régime coopératif a représenté une belle occasion de tester différents milieux de travail. Il a réalisé deux stages, d’abord chez Premier Tech, puis chez RONA. Motivé par son intérêt pour la rédaction, la créativité et l’aspect persuasif des communications, il a choisi ce programme pour allier ses forces en écriture et son intérêt pour le marketing. « Les stages payés et le fait de sortir avec un diplôme et, ultimement, une année d’expérience dans mon domaine de travail, ont été des facteurs déterminants dans mon choix du régime coopératif », précise-t-il. 

Lors de son passage chez RONA, Émery a conçu une infolettre hebdomadaire distribuée à travers tous les magasins au Canada pour informer les équipes des changements sur le marché du bois d’œuvre. « J’ai fait la conception graphique et la structure derrière le tout pour automatiser la mise à jour des informations », raconte-t-il. 

Son expérience lui a également permis de mieux cerner ses attentes professionnelles. « J’ai appris que je m’ennuie rapidement si je dois travailler sur un même projet trop longtemps. Je préfère travailler sur plusieurs projets à la fois », confie-t-il. 

Même si certains aspects du processus de recherche de stage sur Trivio lui ont semblé perfectibles, notamment le court délai d’acceptation des offres, Émery reconnaît que ces expériences l’ont aidé à mieux se connaître et à affiner sa vision du monde des communications. 

Des apprentissages au-delà du travail 

Le régime coopératif n’enseigne pas seulement à travailler : il apprend à se connaître, à s’adapter et à saisir les occasions, comme le souligne Béatrice. « Il ne faut pas avoir peur de poser des questions en entrevue. Ce n’est pas seulement l’entreprise qui nous choisit : il faut aussi trouver le parfait match. » 

Alain Tremblay ajoute que le modèle sherbrookois se distingue par son accréditation nationale et son engagement envers la qualité de la formation. « Le régime coopératif de l’UdeS, c’est un programme accrédité au niveau national. On fait partie du mouvement Éducation coopérative et apprentissage en milieu de travail Canada. Au Québec, seuls l’ÉTS et les programmes de génie de l’Université Laval ont cette accréditation. » Cette reconnaissance implique des standards rigoureux. « Le cahier de charges nous oblige à démontrer tous les six ans la qualité de nos stages et de notre accompagnement. C’est ce qui fait notre force. » 

Une expérience distinctive à l’UdeS 

Au-delà du programme de communication marketing, le régime coopératif constitue l’un des éléments identitaires les plus forts de l’Université de Sherbrooke. Offert dans plus d’une cinquantaine de programmes, il permet à des milliers d’étudiantes et d’étudiants de terminer leurs études avec un bagage professionnel solide, une maturité accrue et souvent, une offre d’emploi en poche avant même la remise des diplômes. 

« Les entreprises embauchent nos étudiants non seulement pour le travail qu’ils accomplissent, mais aussi pour apprendre d’eux, notamment sur les nouvelles réalités comme l’intelligence artificielle », souligne Alain Tremblay. 

Véritable marque de fabrique de l’UdeS, le régime coopératif illustre parfaitement la philosophie de l’institution : former des diplômés compétents, autonomes et prêts à contribuer dès leur entrée sur le marché du travail. 


Crédit : Emery Normand

Frédérique Maysenhoelder
Frederique.Maysenhoelder-Gosselin@USherbrooke.ca   More Posts
Scroll to Top