Ven. Juil 26th, 2024

P15 www.lapresse.caLes études universitaires comme tremplin vers un avenir professionnel épanouissant et à la hauteur de vos capacités d’universitaires? Une douce vision qui attire, mais qui n’est pas pour tout le monde comme l’indiquent deux études de Statistique Canada.

Nicolas Ternisien

D’après moi, faire des études universitaires est un investissement sur l’avenir. Je ne compte plus le nombre de fois où je me rappelle, en fin de session notamment, que je dédie plusieurs années de ma vie à forger les conditions de ma vie future. Et en allant à l’université, nous nous disons que cette vie future sera plus à même de nous épanouir tant financièrement qu’intellectuellement. Certes, voici une vision idéalisée de ce sur quoi devraient déboucher les études universitaires, et c’est également ce que viennent démystifier deux études publiques de Statistique Canada.

Ces études font la lumière sur un phénomène inquiétant : la surqualification des nouveaux diplômés universitaires au Canada. Écrit par Sharanjit Uppal et Sébastien LaRochelle-Côté, l’article offert par Statistique Canada déplore qu’un bon nombre de jeunes diplômés universitaires se retrouvent être surqualifiés : ils exercent des professions qui ne requièrent pas un niveau universitaire, mais plutôt inférieur.

En vue d’illustrer le phénomène, les deux chercheurs estiment qu’un diplômé universitaire sur cinq, soit 18 %, serait surqualifié pour l’emploi qu’il occupe. Ce chiffre serait resté le même ces vingt dernières années, et ce, même si le nombre de diplômés universitaire a connu une forte augmentation. Si le chiffre est resté sensiblement le même, cela pourrait donner le sentiment que ce phénomène est contenu et finalement peu inquiétant, non?

Pas vraiment. Il ne s’agit pas d’un phénomène qui serait partagé sur l’ensemble des diplômés universitaires : nous ne sommes pas tous égaux. Et c’est bel et bien ce que montrent ces études en précisant que la proportion est d’autant plus grande chez les diplômés en sciences humaines (histoire, littérature et philosophie) où 32,5 %, soit un diplômé sur trois, sont considérés en situation de surqualification. Mais ce n’est pas tout, le taux de diplômés surqualifiés est également important dans les sciences sociales, du comportement et du droit : 24,7 %, et aussi dans le secteur du commerce, de la gestion et de l’administration publique : 21,7 %.

Quand bien même la surqualification n’a que peu changé au cours des vingt dernières années,  nous devons quand même nous alarmer du fait qu’un nombre non négligeable de jeunes diplômés exercent des professions qui ne respectent pas leurs capacités ou tout au moins exigent un niveau de scolarité inférieur à celui qu’ils se sont démenés à obtenir.

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