Par Alexia Santos

Le cirque de la Formule 1 avait un dernier arrêt à faire pour conclure la saison. C’est à Abu Dhabi, dans les Émirats arabes unis, au circuit de Yas Marina, que s’est déroulée une bataille entre trois pilotes talentueux.
Cette course, qui commence en plein jour et qui voit le soleil se coucher pour laisser place aux réflecteurs, était le terrain de jeu parfait pour une fin de saison épique.
Un rêve devenu réalité pour Norris
Lando Norris arrivait à Abu Dhabi avec une avance de douze points sur Verstappen et de seize points sur Piastri, eux qui le talonnaient au championnat des pilotes. L’objectif ultime pour Norris était d’en ressortir champion du monde et il est passé de la parole aux actes en se qualifiant deuxième lors de la séance de qualification. Cet emplacement sur la grille de départ le plaçait immédiatement derrière Max Verstappen. Même s’il a été devancé par Piastri au départ, Lando n’avait plus qu’à s’assurer une place sur le podium, quel que soit son rang, pour remporter le titre.
Le pilote britannique âgé de 26 ans, qui en était à sa septième saison avec l’écurie anglaise McLaren, a réussi à réclamer le titre le plus convoité dans le sport automobile : champion du monde. Après une saison haute en rebondissements et en émotions pour Norris, ce dernier décroche le championnat des pilotes avec 423 points, deux points de plus que le champion en titre Max Verstappen et treize points de plus que son coéquipier Oscar Piastri. Il s’agit d’un exploit et un soupir de soulagement pour le nouveau champion.
En effet, le périple de Lando Norris pour obtenir ce premier sacre en carrière n’était pas de tout repos. Il a fait son entrée en Formule 1 en 2019 à l’âge de 19 ans. À cette époque, McLaren n’était pas une écurie compétitive, mais était à la recherche de son identité. Autant que Norris ait grandi avec McLaren, McLaren a grandi avec lui, car c’est Norris qui a amené cette équipe à ce qu’elle est aujourd’hui : une écurie championne. Lando Norris a traversé les longues années de développement pour enfin voir la lumière au bout du tunnel en décrochant sa toute première victoire l’an passé à Miami. Ainsi, les succès ont continué de s’accumuler cette saison pour Lando comme le démontrent notamment ses victoires en Australie, à Monaco et chez lui, en Grande-Bretagne, notamment.
Ce qui rend également cette obtention du championnat du monde par Norris si spéciale, c’est qu’il s’agit du premier pilote McLaren à être couronné depuis Lewis Hamilton en 2008. C’était un Lando Norris à fleur de peau qui attendait les journalistes peu de temps après le dénouement du Grand Prix, qui venait de le sceller à tout jamais comme un champion du monde. « Oh, mon Dieu. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pleuré. Le chemin a été long. Avant tout, je tiens à remercier chaleureusement mes amis et mes parents. Je comprends un peu mieux ce que Max a ressenti. Je tiens à le féliciter, ainsi qu’Oscar. L’année a été longue, mais nous l’avons fait. »
Verstappen détrôné, mais pas abattu
Le quadruple champion du monde, Max Verstappen, a livré toute une bataille et a même donné chaud à Lando Norris par moments en resserrant l’écart de points entre les deux après chaque épreuve. Sachant qu’il avait 104 points de retard après son grand prix natal à Zandvoort, aux Pays-Bas, et qu’il a franchi la ligne d’arrivée à Abu Dhabi à seulement deux points de Norris, c’est une remontée fulgurante. Il a réussi à transporter les espoirs de Red Bull jusqu’à la dernière épreuve.
Ainsi, il a démontré non seulement à tout le paddock, mais aussi à toute la planète F1 qu’il est un pilote hors pair avec une aisance derrière le volant de sa Red Bull, capricieuse par moment, et avec une ardeur qui le pousse à aller hors des sentiers battus. Cette remontée qu’il a accomplie en solo avec une voiture en dessous des attentes démontre qu’il n’a peut-être pas décroché le titre cette année, mais qu’il demeure une menace indéniable. C’est un Max Verstappen serein et rempli d’humilité qui s’est présenté devant les médias après le Grand Prix d’Abu Dhabi. « Je n’arrêtais pas de regarder l’écran en espérant qu’il se passe quelque chose. À chaque ligne droite, je vérifiais s’il y avait du nouveau, mais rien. C’est la course, et ça ne me dérange pas plus que ça. Je ne regrette rien de ma saison. »
Une conclusion douce-amère pour Piastri
Le jeune prodige australien de 24 ans, coéquipier de Lando Norris, a tout de même fini la saison sur une note positive en terminant deuxième à Abu Dhabi et a terminé à seulement treize points de la conquête du championnat. Le pilote natif de Melbourne a vécu une année en deux temps. Il a eu la période où il semblait inarrêtable au bord de sa monoplace, ce qui lui avait permis de mener le championnat des pilotes. Cependant, au Grand prix d’Azerbaïdjan, tout a commencé à dégringoler pour celui qui en est à sa troisième saison seulement en Formule 1. Après que son équipier lui ait volé la première place du classement et que sa confiance ait atteint les profondeurs de l’océan, il a su faire preuve de résilience et de détermination pour finir la saison en force avec une deuxième place au Qatar. Cette victoire lui a redonné l’énergie nécessaire pour bien conclure le calendrier.
Bien que le titre lui ait glissé entre les mains, il a tout de même terminé avec seize podiums sur un total de vingt-quatre courses. Lors de son entrevue avec la presse après la course, Oscar Piastri a avoué être déçu du résultat final, mais pas de sa saison. « Enfin, évidemment, j’aurais préféré une fin un peu différente, mais je pense que cette année m’a énormément appris sur moi-même, en tant que pilote et en tant que personne. Alors, au final, il y a forcément un peu de déception, mais je suis très fier de ma saison et des leçons que j’en tirerai pour l’avenir. »
Source : Getty Images
