Par Médéric Dens

Quelques jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, c’est maintenant au tour de la Cisjordanie de sentir les pressions d’Israël. L’État hébreu doit désormais négocier avec les forces internationales, incluant les États-Unis qui, depuis la fin des hostilités en Palestine, maintiennent leurs efforts diplomatiques pour que le gouvernement de Netanyahou accepte la présence internationale sur son territoire.
Malgré une trêve mise en place depuis le 10 octobre grâce aux efforts diplomatiques américains, il n’aura fallu à Israël que neuf jours pour briser les conditions de ce cessez-le-feu. En effet, dimanche le 19 octobre, le gouvernement de Benjamin Netanyahou a affirmé avoir tué 45 personnes, en réponse à de potentielles attaques du Hamas, mais le cessez-le-feu est demeuré en place malgré tout.
Nombreux sont les efforts diplomatiques mis en place par les États-Unis afin que le cessez-le-feu soit respecté. Le jeudi 23 octobre, le vice-président américain J.D. Vance et le secrétaire d’État Marco Rubio étaient de passage afin de « réaffirmer l’engagement indéfectible de l’Amérique envers la sécurité d’Israël et s’engager avec ses partenaires pour mettre en œuvre le plan de paix historique du président Trump », selon le message publié par Marco Rubio sur son compte X.
Mais au moment où les hommes d’État se sont adressés aux médias, le parlement israélien, le Knesset, a voté en faveur d’un examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
La scène internationale craint la fin du cessez-le-feu
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) continue de déployer ses ressources humaines et matérielles en vue d’aider la Cisjordanie à se remettre de l’emprise israélienne. Selon les données officielles, l’UNRWA possède actuellement assez de réserves pour nourrir 1,1 million de personnes, réserves insuffisantes pour subvenir aux besoins des quelques 2,8 millions d’habitants. Toujours selon l’UNRWA, c’est plus de 1 000 Cisjordaniennes et Cisjordaniens qui ont été tués depuis les attaques du 7 octobre 2023.
Toujours auprès des organisations internationales, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) tient à rappeler l’interdépendance entre la survie de l’État palestinien et celui de la Cisjordanie, car « l’annexion croissante de la Cisjordanie se poursuit sans relâche, en violation flagrante du droit international. Cela doit cesser. L’avenir de Gaza et celui de la Cisjordanie ne font qu’un ».
Présent à Kiryat Gat, Marco Rubio s’est ouvert sur la possibilité d’appui international sur le territoire israélien, mais seulement si l’État hébreu accepte de collaborer avec ces potentiels pays : « Il y a de nombreux pays qui ont proposé de le faire (…), il faudra que ce soient des personnes ou des pays avec lesquels Israël se sente à l’aise ». Qualifié d’« ami extraordinaire d’Israël » par le premier ministre israélien lui-même, Rubio continue de croire que la Cisjordanie « ne sera pas annexée par Israël ».
Source : Getty Images
