Par Olivier Boivin

Tout adepte de hockey connaît le grand gardien de but Ken Dryden, et son décès en date du 5 septembre 2025 a fait ressurgir ses exploits sportifs pour une énième fois : six coupes Stanley en huit années d’activité, un Conn Smythe, le trophée du joueur le plus utile des séries, en poche avant même sa saison recrue, et ce ne sont pas les lauréats qui manquent. Le légendaire cerbère des Canadiens de Montréal n’aura pas uniquement laissé sa marque dans l’Histoire du hockey.
Le natif d’Hamilton a connu une carrière avec le « bleu blanc rouge » (1971-1979) entrecoupée par une courte retraite dans l’idée d’y finir son barreau. Ses études supérieures l’auront mené à une carrière d’avocat, de politicien, d’écrivain et à une carrière de professeur à l’Université McGill en 2012 alors qu’il était âgé de 65 ans.
Une 2e fausse retraite
Il prend sa retraite d’hockeyeur définitivement en 1979. En 2004, l’ancien joueur du Canadien est recruté par le Parti Libéral du Canada. Élu comme député et ministre du Développement social, Ken Dryden a contribué à laisser sa marque au sein de la société canadienne. « Rares sont les Canadiens qui ont tant donné ou qui se sont autant distingués pour notre pays ». Ces propos du Premier ministre Mark Carney, tenus le 8 septembre dernier, décrivent la personne qu’était Dryden, aussi qualifié d’homme d’une « énorme gentillesse » par plusieurs.
Quand l’engagement dépasse les quatre murs du stade
Des milliers de professionnels sportifs ne sont que de passage. Quelques-uns marqueront les annales, en réécrivant les livres des records. Ken Dryden a laissé un héritage au-delà du sport tout comme Kareem Abdul-Jabbar. Ce dernier a utilisé sa notoriété en tant qu’étoile du basketball pour contrer le racisme institutionnel aux États-Unis. Motivé par le Dr. Martin Luther King Jr. après l’avoir rencontré en 1964, Abdul-Jabbar dévouera sa vie post-basketball à sa lutte pour la justice sociale, l’éducation et l’égalité des Afro-Américains. Il se verra même décerner le poste d’ambassadeur culturel américain à l’échelle mondiale en 2012 par la secrétaire d’État Hillary Clinton.
Plusieurs de cette dernière catégorie sont des symboles en tant que tels dans leurs sports respectifs. Jackie Robinson (baseball), Mohammed Ali (boxe) et Willie O’Ree (hockey) ont tous dû briser des barrières raciales pour paver la voie aux futurs athlètes afro-américains.
Dryden n’est pas le seul sportif à s’être lancé dans le domaine de la justice. Alan Page, ancien joueur de la NFL, a troqué ses crampons contre un maillet pour mener une carrière de juriste après ses années de football. Ce dernier deviendra même juge à la Cour Suprême du Minnesota.
Ken Dryden est donc loin d’être le seul à s’être impliqué socialement dans son après-carrière au sein du monde du sport. Les sœurs Williams, Colin Kaepernick et Billie Jean King sont d’autres noms qui ont aussi retenu l’attention pour leur engagement hors-terrain.
Source : Archives La Presse Canadienne