Abolition du PEQ : l’inquiétude et la colère des immigrants s’expriment à Montréal 

Par Grégoire Bouley 

Des manifestants marchent à Montréal pour contester l’annulation du PEQ, le 17 novembre 2025 à Montréal.

Le lundi 17 novembre, plusieurs manifestations ont eu lieu au Québec pour dénoncer l’abolition du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). À Montréal, c’est la place de la Paix et le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) qui ont été le théâtre des rassemblements. D’autres groupes se sont également mobilisés devant l’Assemblée nationale, à Québec.  

Ces manifestations, menées par des personnes immigrantes, des étudiants internationaux et leurs alliés, visaient à dénoncer ce que plusieurs perçoivent comme une injustice du gouvernement. 

Inquiétudes et revendications 

Le PEQ a été définitivement supprimé le 19 novembre. Jusqu’alors, il représentait l’une des principales voies d’accès rapides à la résidence permanente pour les travailleurs qualifiés et les étudiants internationaux installés au Québec. Sa disparition suscite une grande inquiétude, car elle bouleverse les plans de nombreux individus qui avaient bâti leurs projets de vie autour de ce programme. 

Selon les informations relayées par les organisateurs et les associations étudiantes, plusieurs étudiants internationaux se disent inquiets et en colère. La vice-présidente de l’Union étudiante du Québec, Audrey Fortin, a indiqué que de nombreux étudiants lui avaient écrit pour faire part de leurs craintes. Ils affirment avoir placé leur confiance dans un cadre migratoire qui leur promettait la possibilité de s’établir au Québec, et voient aujourd’hui cette perspective s’effondrer. 

Les manifestations de Montréal ont mis de l’avant des messages forts : on pouvait lire sur des pancartes des phrases comme « Nous ne sommes pas de passage, nous faisons déjà partie du Québec » ou encore « Nous avons travaillé pour le Québec, respectez nos efforts ». Ces slogans expriment clairement le sentiment de trahison vécu par les protestataires, qui soulignent que leur contribution économique, sociale et culturelle est déjà bien réelle. 

Avec la disparition du PEQ, la seule voie d’accès à la résidence permanente devient désormais le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ). Ce dernier fonctionne par un système de tirages au sort, ce qui introduit un degré d’incertitude beaucoup plus élevé. Pour plusieurs personnes immigrantes, cette incertitude est lourde de conséquences : impossibilité de planifier leur avenir, risques liés à leur statut temporaire, et crainte de devoir quitter un milieu dans lequel elles se sont intégrées depuis parfois plusieurs années. 

Les manifestants exigent du gouvernement du Québec non seulement l’annulation de la suppression du PEQ, mais aussi une rencontre formelle avec les personnes immigrantes afin de mieux comprendre leurs réalités et les obstacles auxquels elles sont confrontées. Ils demandent également la mise en place d’une clause de droits acquis. Celle-ci permettrait à toutes les personnes déjà présentes au Québec et engagées dans des parcours conformes à l’ancien cadre du PEQ de bénéficier du programme tel qu’il leur avait été présenté. 

Pour beaucoup, au-delà d’un simple programme, le PEQ représentait la possibilité d’une vie meilleure et d’un projet d’établissement durable au Québec. 


Source : yellow19172 sur X

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