Mer. Avr 17th, 2024

Par Jonathan Asselin

C’est rendu assez difficile de parler d’amour sans tomber dans le cliché. Pourtant, ces quétaineries semblent indémodables. Il y a dix ans, on recevait des chaînes de courriel de nos tantes ou de nos amis, lesquelles devaient être rediffusées à quinze personnes pour avoir un signe de l’homme ou de la femme de notre vie; à vingt-cinq personnes pour que ladite âme sœur nous embrasse; à tous nos contacts pour qu’elle cogne à notre porte dans les prochaines minutes et nous fasse la grande demande.

À l’ère Facebook, on ne les compte plus, ces images ou historiettes qui nous dictent comment devrait être l’homme parfait/la femme parfaite. Souvent, c’est la même personne qui pollue ton newsfeed jour après jour. Par chance, on peut rester « ami » tout en masquant ce genre de publications. Mais, il s’en glisse toujours une de temps en temps. Au cours des derniers jours, je suis tombé sur l’histoire (probablement inventée dans le but d’avoir quelques milliers de « j’aime ») d’une femme sans âge et sans nom qui semblait nouvellement célibataire. On y décrivait l’homme parfait.

À travers la description de l’homme parfait, on pouvait comprendre que la femme voulait un homme présent à tous les moments de sa vie, qui allait être gentleman et allait lui offrir des fleurs et des chocolats de temps en temps. Jusqu’ici, ça ne va pas si mal. Mais lorsque la description continue, on se rend compte que c’est presque d’un esclave dont elle rêve. Je veux dire : un homme qui pile sur ses principes et intérêts personnels afin de la combler de joie. Il arrêterait sa partie de NHL pour lui céder le téléviseur afin qu’elle regarde son émission – et il resterait avec elle tout ce temps, le sourire aux lèvres. Il ne ferait pas de cas de ses flatulences et accepterait les poils renaissants sur ses jambes. Il la laisserait hurler lors de ses crises et lui ouvrirait les bras lorsqu’elle aurait terminé. Il la câlinerait le matin et le soir, au lit comme dans la douche. Il lui tiendrait la porte ouverte… what the fuck!?

Le prince charmant ne viendra pas (même chose pour la princesse qui n’attend qu’un baiser)

J’avoue que je ne comprends sans doute pas l’amour de la même manière que les autres. Par contre, ma conception de l’amour est bien loin de celle-là. Premièrement, l’homme parfait ou la femme parfaite n’existent pas. Un professeur de psychologie m’a fait comprendre que, dans n’importe quelle relation amoureuse, on n’est jamais avec « la meilleure personne », mais avec « la moins pire qu’on connaisse jusqu’à présent ». C’est plate, je sais. Just get over it. Deuxièmement (et je pense que c’est plus important), vivre et laisser vivre. Depuis la maternelle que je sais que le cube ne passera jamais dans le trou en forme de cercle. Si tu es une personne qui n’aime pas les poils de jambes, n’oblige pas les autres à se raser pour autant. Et si tu ne supportes pas, regarde ailleurs/touche pas/va-t’en.

Je pense que l’amour est infiniment plus grand qu’une simple « relation amoureuse ». Dans une relation, il finit par y avoir des redondances, des choses qui énervent. L’amour, il ne se restreint à rien. Tu peux aimer quelqu’un gratuitement. Faire des choses pour cette personne sans rien attendre en retour. Tu peux tenir la porte ouverte pour quelqu’un, mais l’amour, je crois que c’est lorsque la personne à qui tu as ouvert la porte te dit merci et que, la prochaine fois que vous arriverez devant une porte, elle ne s’attende pas à ce que tu l’ouvres à nouveau pour elle. J’ai appris aussi qu’il ne fallait pas chercher l’amour, mais d’abord se chercher soi-même. Comme la mitaine qui manque pour compléter la paire, c’est souvent lorsqu’on cesse de la chercher qu’on la trouve dans un endroit le plus banal ou extraordinaire qui soit.


Pour lire l’article du Chef de pupitre au Campus, Jonathan Asselin, cliquez ici!

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