Par Olivier Boivin

Deux membres de la Garde nationale américaine, déployés à Washington D.C. près de la Maison-Blanche, se trouvaient dans un état critique après avoir été atteints par balles le 26 novembre dernier. Le tireur, qui aurait agi seul, a été identifié comme étant un ressortissant afghan. L’événement est survenu après l’annonce de Donald Trump sur les questions migratoires aux États-Unis.
Ces informations ont été confirmées en conférence de presse par le directeur du FBI, Kash Patel. Ce dernier a essayé de contrôler l’affaire, alors que plus tôt en après-midi, le gouverneur de la Virginie-Occidentale, Patrick Morrisey, avait affirmé sur les réseaux sociaux que les deux militaires avaient succombé à leurs blessures. L’individu qui a ouvert le feu a lui aussi été blessé et transporté à l’hôpital. Les autorités n’ont toujours pas été en mesure d’identifier le motif de son crime au moment d’écrire ces lignes. La fusillade serait survenue près de la station de métro Farragut West, selon des propos récoltés auprès de témoins par de multiples médias américains.
Le suspect, du nom de Rahmanullah Lakanwal, avait travaillé avec les forces armées américaines en Afghanistan, avant d’être exfiltré en sol américain en 2021. Ce dernier s’était amené dans le cadre de l’opération « Allies Welcome » mise en place par l’administration Biden. Elle visait à aider les Afghans qui avaient collaboré avec les Américains à fuir le pays à la suite de la prise du pouvoir des talibans à Kaboul. Selon le réseau Fox News, l’homme de 29 ans avait travaillé avec l’armée américaine et la CIA en Afghanistan.
CNN a aussi affirmé, selon des sources policières, que le suspect ne coopérerait pas avec les enquêteurs, en plus de ne détenir aucun papier d’identité en sa possession au moment de son arrestation.
Trump blâme l’immigration
Le président américain rappelle à son électorat que l’immigration est la « plus grande menace pour la sécurité nationale ». Dans la foulée de cet événement, Donald Trump a rapidement qualifié cet acte comme relevant du terrorisme, promettant de renforcer ses politiques anti-immigration. Selon lui, cette affaire serait une autre preuve démontrant que l’administration Biden aurait laissé rentrer « sans contrôle » des citoyens afghans aux États-Unis pendant son mandat. « Nous traduirons l’auteur de cette attaque barbare en justice, rapidement et sûrement », a insisté Donald Trump.
Le président américain s’est d’ailleurs donné comme mandat de « réexaminer le cas de chaque étranger entré dans le pays en provenance d’Afghanistan sous Biden ». « Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’expulsion de tout étranger de quelque pays que ce soit qui n’a pas sa place ici ou qui n’apporte aucun avantage à notre pays », a indiqué Trump.
Plus tard en soirée, Donald Trump est revenu à la charge, citant sur son réseau Truth Social que « l’animal » qui avait tiré sur les soldats de la Garde nationale « paiera un prix élevé » pour ses actions. Le vice-président, J.D. Vance, a réagi à son tour, déclarant que la critique de l’accueil sans contrôle des réfugiés afghans en 2021 lui a valu le qualificatif d’être raciste, mais qu’aujourd’hui, cette position se révèle être une « véritable prise de conscience ».
En fin de journée, l’USCIS (United States Citizenship and Immigration Services), l’agence fédérale américaine responsable de l’immigration, a annoncé sur les réseaux sociaux suspendre immédiatement et pour une période indéterminée le traitement de toute demande d’immigration concernant des ressortissants afghans. Cette mesure sera maintenue jusqu’à ce qu’un nouvel examen des protocoles de sécurité et de vérification soit effectué.
Présence militaire dans les grandes villes américaines
Ce drame survient alors que, depuis le mois d’août, des centaines de militaires de réserve ont été déployés au cœur de la capitale américaine à la demande du président Trump, et ce, même si les autorités locales démocrates s’y opposent. L’objectif du chef d’État américain se voulait de « nettoyer la capitale, qui était envahie par des gangs violents ».
La Maison-Blanche rejette le blâme de cette plus récente fusillade « motivé politiquement » sur l’opposition démocrate, qui aurait « diabolisé » les soldats en critiquant le déploiement de la Garde nationale et en accusant Trump d’abuser de ses pouvoirs.
Donald Trump a déjà procédé au déploiement de la Garde nationale dans plusieurs autres grandes villes, dont Los Angeles et Memphis. Reste à voir si le président des États-Unis se servira de cet évènement pour se justifier d’un déploiement plus agressif dans plusieurs autres métropoles américaines. Le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a annoncé que Trump avait ordonné le déploiement de 500 membres supplémentaires de la Garde nationale dans les rues de Washington, s’ajoutant aux 2200 soldats qui y patrouillent déjà. « Les éléments de la journée ne font que renforcer notre détermination à faire de Washington un endroit sûr », a ajouté Hegseth en lien avec l’annonce de ces nouvelles mesures.
Rappelons que dernièrement, une juge avait conclu que le déploiement de la Garde nationale était illégal, suspendant toutefois l’entrée en vigueur de son jugement pour laisser le temps à l’administration d’aller en appel.
Source : Evan Vucci Associated Press News
