Le Service des sports et de l’activité physique de McGill ferme 25 programmes sportifs   

Par Émilie Oliver 

Le 20 novembre dernier, l’Université McGill annonçait sa décision de fermer 25 équipes et clubs sportifs. Malgré les réactions passionnées de la communauté, l’université ne semble pas vouloir reculer.

Le 20 novembre dernier, l’Université McGill annonçait sa décision de fermer 25 équipes et clubs sportifs. Des sports par équipe et individuels, autant chez les hommes que chez les femmes : les coupures ont été nombreuses, et, pour le moment, s’annoncent définitives.  

Dans son communiqué officiel, le Service du sport et de l’activité physique de McGill mentionne que les évaluations ont été faites en premier lieu à l’interne, et par la suite, à l’externe. Les deux constats menaient à la même conclusion : la structure actuelle n’est plus viable.  

Une décision calculée  

Selon le communiqué officiel, les « conclusions des deux audits ont mis en évidence des défis persistants liés à l’espace disponible, aux contraintes budgétaires et aux capacités limitées en ressources humaines ». Le Service des sports ne pourrait plus « gérer ou soutenir efficacement le même nombre d’activités sportives ou équipes sportives tout en maintenant les normes d’excellences attendues à McGill ».   

Parmi les critères d’évaluation figuraient notamment le nouveau modèle sportif du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), la viabilité concurrentielle, les bassins de recrutement et les besoins en ressources. Parmi les équipes qui ne seront pas de retour l’an prochain, on compte notamment les deux équipes de badminton, d’escrime, de sports forestiers, de ski de fond, de voile, de patinage artistique, de golf, de tennis et d’athlétisme. Chez les femmes, ce sont les équipes de rugby, de hockey sur gazon et de la crosse qui sont dissoutes. L’équipe de baseball masculin cesse d’exister également.  

« Ce que nous avons constaté, c’est que plusieurs de nos équipes n’ont tout simplement pas ce qu’il faut pour réussir, peut-être parce que nous sommes tout simplement trop gros », a déclaré Perry Karnofsky, directeur des services, des programmes de mieux-être et des opérations des installations à McGill, en entrevue avec la Montreal Gazette.  

Contexte budgétaire difficile à McGill  

En février dernier, l’Université McGill annonçait que son déficit budgétaire s’élevait à 15 millions de dollars. Le mois suivant, elle annonçait la fermeture de 100 postes afin de faire des économies. Ces coupures s’installent donc dans des mesures d’austérité qui ne datent pas d’hier à l’Université McGill.  

Évidemment, une université anglophone à Montréal attire beaucoup d’étudiants canadiens provenant de l’extérieur du Québec, mais la hausse de frais de scolarité pour ces derniers a eu un impact sur les revenus de McGill. Les restrictions nationales sur l’admission des étudiants étrangers affectent également la fréquentation des universités du Québec.  

Des réactions émotives de la part de la communauté  

Les réactions à cette annonce furent nombreuses. Plusieurs nomment leur incompréhension au sujet des décisions et dénoncent qu’il y a d’autres manières de sauver des coûts que d’abolir plus de la moitié des équipes sportives d’une institution.   

Des pétitions circulent notamment pour ramener plusieurs programmes, dont ceux de rugby et d’athlétisme, pour n’en nommer que deux. Au moment d’écrire ces lignes, les pétitions comptaient 6814 et 1051 signatures respectivement.  

D’ailleurs, le double champion olympique André De Grasse s’est prononcé à ce sujet, décriant notamment l’abolition des programmes d’athlétisme. « Ce qui se passe à McGill a des répercussions partout au Canada, a-t-il déclaré. Lorsqu’une université de premier plan coupe un programme comme celui-ci, cela envoie le mauvais message aux athlètes actuels et futurs ainsi qu’aux dirigeants universitaires du pays. »  

« L’athlétisme a toujours été l’un de nos sports les plus diversifiés et inclusifs, et il mérite d’être protégé, pas éliminé. J’espère vraiment que ma voix, ainsi que celles de milliers d’autres personnes, aidera l’université à renverser sa décision. »  

Des organismes tels qu’Athlétisme Canada ont également réagi à la nouvelle. On peut maintenant lire sur sa page Instagram une déclaration qui déplore la décision du Service des sports et de l’activité physique de McGill :  

« Les répercussions dépassent largement un seul programme universitaire. Cela affecte l’ensemble de l’athlétisme canadien, le développement des athlètes et l’accès à des compétitions et à des installations d’entraînement de haut niveau au Québec et partout au pays. Étant l’une des trois seules pistes intérieures inclinées au Canada, cette décision prive des athlètes de partout au pays d’importantes occasions. Nous exhortons fortement l’université à revoir cette décision — Athlétisme Québec et Athlétisme Canada sont des partenaires prêts à s’asseoir avec l’université et à aider à trouver des solutions pour rétablir le programme. »  

McGill ne reculera pas  

Malgré les nombreux retours de la communauté, rien ne semble indiquer que le Service des sports et de l’activité physique revienne sur sa décision. En réponse aux retours de la communauté, le Provost et le vice-recteur principal aux études, M. Christopher Manfredi, ont rappelé dans un communiqué que la décision, bien qu’elle ait été difficile à prendre, était nécessaire et sera définitive.  

Il ajoute notamment que cette décision permettra d’élargir les espaces disponibles pour les sports récréatifs, tout en maintenant l’excellence des programmes de sports universitaires. Il mentionne également que cette solution permettra à un nombre plus grand d’étudiants de bénéficier des avantages que procurent le sport et l’activité physique. Il reconnaît également que l’Université McGill est consciente que le sport est au cœur de la vie étudiante. « De ce fait, nous avons la responsabilité de fournir des services et des installations de haute qualité à tous les étudiants et étudiantes qui contribuent à son financement », explique-t-il dans son communiqué du 27 novembre dernier.   


Source : McGill Athletics

Émilie Oliver
Cheffe de pupitre SPORTS ET BIEN-ÊTRE at Journal Le Collectif  sport.lecollectif@usherbrooke.ca  Web   More Posts

Sportive depuis son plus jeune âge, Émilie a à coeur la santé, le sport et le bien-être. Elle a obtenu son baccalauréat en communications appliquées en 2021 tout en étant étudiante-athlète auprès du V&O Rugby. Elle poursuit ses études au certificat en langues modernes. 

Fervente des sports émergents, elle s’efforce de porter l’attention de la communauté étudiante vers les nouvelles disciplines, tout en mettant en lumière les sports établis et populaires. Elle est fière de pouvoir mettre son grain de sel à la section Sports et Bien-être depuis déjà quelques années. 

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