Un possible accord entre Kiev et Moscou qui fait réagir 

Par Médéric Dens  

Steve Witkoff et Marco Rubio, secrétaire d’État américain, lors des discussions sur un possible plan de paix à Genève, le 23 novembre dernier. 

Après avoir proposé un plan de paix pour résoudre le conflit israélo-palestinien, le président américain Donald Trump met en place tous les moyens pour résoudre la guerre opposant la Russie et l’Ukraine. Les attaques fusent d’un côté comme de l’autre, tandis que l’Union européenne prend un pas de recul dans les négociations, de quoi faire sourire le président russe Vladimir Poutine. Les implications de Steve Witkoff, chargé des négociations, soulèvent la colère de certains élus, et laissent planer un doute quant aux intentions américaines.  

Dans quelques mois, le conflit russo-ukrainien atteindra son 4e anniversaire. À ce jour, plusieurs propositions de plan de paix ont été faites à l’égard de l’Ukraine et de la Russie, sans toutefois être en mesure de respecter les demandes de Kiev et de Moscou. Voilà que les États-Unis continuent d’exercer leur rôle d’intermédiaire en proposant un plan contenant 28 points.  

Les pressions exercées par Vladimir Poutine sur Donald Trump auront visiblement été réussies. D’abord, ce plan implique que l’Ukraine cède l’intégralité du Donbass à la Russie, région importante pour l’Ukraine. Cet accord implique aussi la réduction considérable de la taille de son armée, déjà affaiblie depuis l’invasion russe. Ensuite, un autre point a soulevé des questionnements, notamment en provenance des États européens : l’interdiction pour l’Ukraine d’intégrer l’OTAN.  

Avant même le début du conflit, l’Ukraine avait déjà pour objectif d’intégrer l’OTAN, ce qui lui aurait permis d’obtenir une assistance immédiate de la part des autres membres, en utilisant l’article 5 stipulant « qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque contre elles toutes ». Interdire à l’Ukraine l’entrée à l’OTAN augmenterait ainsi ses chances de subir une autre invasion dans les années post-Trump.  

Une réunion téléphonique qui place Steve Witkoff dans l’embarras  

C’est Steve Witkoff, fidèle contributeur du Parti républicain et ami de longue date de Donald Trump, qui agit à titre d’intermédiaire dans les négociations d’un potentiel plan de paix. Son rôle dans les négociations est toutefois contesté, lui qui a rencontré fréquemment des diplomates russes, sans l’assistance de traducteurs ou encore de diplomates américains, pratique peu courante dans le monde diplomatique. De plus, un rapport publié récemment par Bloomberg est venu entacher sa réputation, mais aussi celle de l’administration américaine.  

Ce rapport mentionne un appel passé entre Witkoff et Yuri Ushakov, conseiller de Vladimir Poutine en matière de politique étrangère. Dans cet appel, on peut entendre Witkoff recommander formellement à Ushakov de féliciter Donald Trump pour son rôle dans le conflit israélo-palestinien, et exercer une pression sur le président américain pour que les intérêts russes soient mis de l’avant lors de la mise en place d’un plan de paix.  

Ce rapport divise les élus républicains. D’un côté, Don Bacon, membre de la Chambre des représentants, a demandé au président américain de retirer Witkoff des négociations. Quant à Donald Trump, les propos employés par Witkoff font selon lui partie d’un processus « standard » des négociations, alors que Ushakov et Vladimir Poutine refusent de répondre aux questions concernant cet appel.  


Source : Getty Images

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