Les jeunes de moins en moins portés vers l’alcool 

Par Sarah Gendreau Simoneau 

Dans mon article du 13 octobre dernier, j’ai abordé la question de la prise de conscience des dangers associés à la consommation d’alcool et de l’étiquetage sur les bouteilles de boissons alcoolisées similaire à celui sur les paquets de cigarettes. Pour continuer sur le sujet de la consommation d’alcool, saviez-vous que les jeunes tendent de moins en moins vers celle-ci et préfèrent les produits sans alcool 

Depuis quelque temps, les boissons sans alcool ou à faible teneur en alcool gagnent en popularité au Canada chez toutes les tranches d’âge, mais particulièrement chez les jeunes de la génération Z qui seraient plus portés à réduire leur consommation d’alcool. 

Cette génération, composée des jeunes nés entre la fin des années 1990 et 2010, boit 20 % moins que la génération précédente, selon un rapport de Berenberg Research. Il semblerait que ce soit une tendance qui suit aussi les autres générations, puisque le rapport montre également que la génération Y boit moins que la génération X et les baby-boomers. 

Ce qui pousse les jeunes à consommer moins que leurs prédécesseurs ? Inflation, mode de vie plus sain, changements de valeurs et tendances sobres sont quelques-uns des arguments soulevés par les principaux intéressés.  

Des chiffres qui parlent 

L’Institut de la statistique du Québec a dévoilé, en 2024, qu’il y a 10 % moins de consommation chez les jeunes du secondaire entre 2015 et 2023. Dans un rapport de l’Association pour la santé publique du Québec, on mentionne que 49 % des membres de la génération Z disent toujours garder leur image en tête quand ils boivent de l’alcool et 41 % associent l’alcool à la vulnérabilité, à l’anxiété et à l’abus. 

En effet, plusieurs personnes craignent d’être « cringe » en buvant, donc la portée sur les réseaux sociaux d’un comportement les freine beaucoup. Le mouvement #MeToo en a refroidi plusieurs également, donc la peur de franchir des limites questionnables de ce qu’ils et elles peuvent faire sous l’influence des produits alcoolisés. La pandémie a isolé beaucoup des personnes de cette génération aussi, donc elles ont moins tendance à sortir au bar, par exemple. La hausse du coût de la vie n’aide pas non plus à encourager les jeunes à boire. Avec le coût des aliments à l’épicerie et les loyers de plus en plus chers, l’alcool est relayé en bas des priorités pour bien des gens.  

La sobriété a la cote et plusieurs modèles d’artistes ou de créateurs et créatrices de contenu sur les réseaux en font la promotion, comme Gab Bouchard, Safia Nolin, Lysandre Nadeau et Magali Saint-Vincent. 

De plus, les plus jeunes ont une perception différente de la consommation d’alcool et des risques qui y sont associés. Il y a aussi une norme sociale qui a évolué chez les jeunes : c’est plus facilement accepté de ne pas boire. Il n’y a peut-être pas la même pression sociale à consommer qu’il y avait chez les plus vieux. La génération Z ne voit pas l’intérêt de se saouler, ils veulent juste avoir quelques consommations et avoir du fun sans nécessairement être en état d’ébriété. 

Les produits sans alcool ont la cote 

Avant, les gens qui ne buvaient pas d’alcool n’avaient pas beaucoup de choix dans les bars. Maintenant, on trouve partout une grande variété de boissons sans alcool pour que tout le monde se sente inclus. D’ailleurs, 41 % des consommateurs et consommatrices de boissons sans alcool ont entre 21 et 34 ans.   

Les spiritueux sans alcool se sont multipliés sur les tablettes des magasins et même à la Société des alcools du Québec (SAQ) au cours des dernières années pour répondre à la demande croissante. En 2020, seulement une vingtaine de produits de cette catégorie étaient offerts sur ses tablettes. Aujourd’hui, les personnes consommatrices peuvent choisir parmi plus de 100 produits. 

Le marché des boissons sans alcool est le seul secteur en expansion, tandis que les ventes de spiritueux et de bière sont en baisse, comme l’a observé la distillerie Noroi, où les boissons sans alcool représentent désormais 80 % des ventes. 

À la SAQ, le phénomène du sans-alcool n’a rien d’anodin. Le rapport annuel de l’entreprise publique pour l’exercice financier 2023-2024 fait état d’une tendance positive, avec une augmentation globale des ventes en litres de 36 % par rapport à l’année précédente. Les ventes de prêts à boire en canette de cette catégorie ont pour leur part connu une croissance de 49 % alors que du côté des boissons alcoolisées, on remarque une légère décroissance. 


Source : Sansorium

Sarah Gendreau Simoneau
Rédactrice en chef et directrice volet production, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE at journal Le Collectif  redaction.lecollectif@USherbrooke.ca  Web   More Posts

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous! 

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