Élections présidentielles au Cameroun : exclusion et rebondissements

Par Médéric Dens 

Paul Biya, président sortant, s’est présenté aux urnes le 12 octobre dernier pour exercer son droit de vote.

Les résultats des élections présidentielles camerounaises du 12 octobre dernier sont toujours ambigus. Alors que l’ancien président semble assuré de sa victoire, un député de l’opposition affirme avoir remporté la course. Le Conseil constitutionnel, chargé d’annoncer les résultats, conserve présentement ce climat de suspense, alors qu’un autre candidat est exclu des élections dans ce qu’il juge comme une « manœuvre politique illégale ». 

Les Camerounais et Camerounaises ont dû se rendre aux urnes pour décider qui sera leur prochain chef d’État, le 12 octobre 2025. Le président actuel, Paul Biya, s’est adressé aux médias en affirmant avoir remporté les élections, pour un huitième mandat consécutif. Paul Biya, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, est présentement âgé de 92 ans et occupe son poste depuis 1982.  

M. Biya misait sur un vent de jeunesse camerounaise pour conserver le pouvoir, ayant notamment fait des dizaines de discours empathiques au regard de leur situation. « Le chômage des jeunes est un fléau qui affecte votre région, mais aussi toutes les autres […] Nous continuerons à proposer des idées nouvelles pour l’insertion socio-économique de notre jeunesse », a-t-il mentionné lors d’un discours présenté dans la région nord du pays.  

Issa Tchiroma Bakary, candidat d’opposition, fait toutefois réagir au Cameroun en affirmant également avoir remporté les élections dans ce qu’il qualifie de « victoire claire », tout en quémandant à Paul Biya d’accepter le choix populaire. Le président sortant s’oppose fermement à ces propos et considère le geste de monsieur Bakary comme « illégal », considérant que le Conseil constitutionnel ne s’est toujours pas prononcé sur les résultats.  

Un candidat illégalement exclu des élections ? 

Mais cette chicane du résultat n’est pas la seule surprise des élections. Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC-CRM), a été bizarrement exclu des listes électorales, lui qui avait tout de même obtenu 14,23 % des voix populaires aux élections de 2018.  

La raison qui explique son exclusion réside en une « pluralité d’investitures », alors que plusieurs candidats de son parti auraient été ajoutés à la liste électorale. Une situation jugée illégale aux yeux d’ELECAM, organe chargé de réguler et encadrer les élections. Maurice Kamto rejette de toute pièce ces accusations et a même saisi le Conseil institutionnel pour contester cette décision, ce à quoi sa demande a été rejetée.  

Dans un communiqué publié sur la page du parti politique de Maurice Kamto, on peut lire le message suivant : « Le pouvoir a décidé d’écarter un candidat ciblé, de violer la Constitution, de conférer à un ministre l’autorité illégale d’exclure un citoyen. Le CRM n’acceptera pas que le CPDM (parti du président sortant) choisisse qui peut ou ne peut pas être candidat. Ceux qui ont pris cette décision illégale devront la retirer, car cela ne restera pas sans conséquences ».  


Source : AP/SIPA

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