Un super typhon ravage le sud de l’Asie

Par Grégoire Bouley

L’astronaute américain Jonny Kim photographie le super typhon depuis la Station spatiale internationale.

Le supertyphon Ragasa poursuit sa trajectoire sur le sud de l’Asie avec des vents dépassant les 200 km/h, déchaînant la mer sur la côte sud de la Chine, après avoir fait des dégâts importants à Taïwan et aux Philippines. 

Le lundi 22 septembre, le typhon (qui tire son nom du mot philippin signifiant « mouvement rapide ») Ragasa a frappé le nord des Philippines, où il aurait causé la mort d’au moins sept personnes. Le lendemain après-midi, il traversait le détroit de Luçon, entre le sud de Taïwan et le sud des Philippines, faisant une dizaine de morts supplémentaires.  

Par ailleurs, à Taïwan, l’effondrement d’une digue à l’est de l’île a entraîné la rupture d’un réservoir majeur dans le comté de Hualien. L’accident a provoqué la mort de 14 personnes, fait des centaines de blessés, provoqué la disparition d’une centaine de personnes et libéré 68 millions de tonnes d’eau, inondant notamment la commune de Guangfu. 

Chine continentale 

De plus, des vagues géantes ont renversé des bateaux de pêche, causant de nombreuses victimes parmi les marins en Chine continentale. Plusieurs grandes villes, dont Shenzhen et Zhuhai, ont été totalement paralysées : écoles fermées, commerces et marchés suspendus, transports publics interrompus. Ainsi, près de deux millions de personnes ont été évacuées préventivement. Pékin a même débloqué l’équivalent de 49,2 millions de dollars pour financer les secours. 

Hong Kong  

La tempête est passée à une centaine de kilomètres au sud de Hong Kong, épargnant la ville du pire scénario. Malgré tout, le niveau d’alerte maximal avait été déclenché. Le mercredi 24 septembre au matin, la mégapole de 7,5 millions d’habitants s’est retrouvée à l’arrêt : l’aéroport international a annulé tous ses vols, et environ 900 personnes ont trouvé refuge dans des abris temporaires. Les Hongkongais s’étaient précipités plus tôt dans la journée dans les supermarchés, vidant ainsi les rayons pour avoir des provisions chez eux, au cas où le typhon aurait bloqué la ville plus longtemps. Le supertyphon a également causé des pluies torrentielles, augmentant le niveau de la mer de plus de trois mètres dans certaines zones, selon le service météorologique local. L’île reste en état d’urgence, avec des infrastructures endommagées et des milliers d’habitants privés d’électricité.  

En effet, l’Observatoire météorologique local a mesuré des vents soutenus atteignant 220 km/h au centre du typhon. Hong Kong classe, rappelons-le, les cyclones dont les vents soutenus atteignent au moins 185 km/h comme supertyphons, afin d’inciter les habitants à redoubler de vigilance face aux tempêtes les plus violentes. 

Un phénomène lié au changement climatique  

Ragasa se distingue par son intensité exceptionnelle et sa rapide intensification, deux caractéristiques directement liées au réchauffement des océans. De plus, depuis six mois, la région a connu deux signaux d’alerte de niveau 10, provoquant des vents supérieurs à 118 km/h. Les précipitations sont également deux fois plus intenses que lors des typhons des décennies passées. Ainsi, les scientifiques avertissent que de tels supertyphons pourraient devenir de plus en plus fréquents. 

Le sud de l’Asie est déjà particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles, typhons, inondations et tsunamis par exemple. Par conséquent, sa fragilité est accentuée par les changements climatiques. 


Crédit : Jonny Kim

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