Par Frédérique Maysenhoelder

Le Centre culturel de l’Université de Sherbrooke donnait le coup d’envoi de sa programmation 2025-2026 le 8 septembre dernier avec une soirée de lancement qui a fait vibrer la salle Maurice-O’Bready. Animé par Marie-Soleil Michon et mis en scène par Maxime Charbonneau, le spectacle de lancement a donné un avant-goût à une saison où se côtoieront humour, chanson, théâtre, danse et cirque.
« Il ne faut jamais sous-estimer la culture », a lancé Michon en ouverture, donnant le ton à une soirée où les générations se sont croisées. Les spectateurs et spectatrices ont entendu les témoignages de Suzanne, fidèle abonnée depuis 40 ans, et de Jeanne, 5 ans, nouvelle abonnée, déjà passionnée. Cette diversité reflète parfaitement l’esprit recherché par le Centre culturel.
Des numéros qui ont marqué les esprits
Le spectacle de lancement a été ponctué de performances remarquées, dont celle d’André-Philippe Gagnon qui a conquis le public en interprétant We Are the World. La Fondation Margie Gillis a ensuite offert une démonstration de danse contemporaine remplie d’émotions, avant de céder la scène à Patrice L’Écuyer.
L’improvisateur, comédien, animateur et intervieweur sera en spectacle au Centre culturel les 29 et 30 mai 2026 avec son nouveau one-man-show, intitulé Après seulement 32 ans d’absence. Patrice L’Écuyer revient sur son parcours :
« Âgé de seulement 4 ans, j’étais déjà attiré par les arts de la scène et je rêvais d’être comédien. À l’adolescence, j’ai commencé à faire du théâtre. Je faisais beaucoup de petites productions et j’avais énormément de difficulté à gagner ma vie, ce qui m’a permis de garder les deux pieds sur terre et de comprendre que le succès, ça ne vient pas de toi, ça vient du monde autour et des chances qu’on te donne. Je suis toujours resté très ‘groundé’ pendant ma carrière. Il n’était pas question que je fasse autre chose que ça, je n’y pensais même pas. Après 10 ans comme comédien, je me demandais si j’allais continuer à faire ça tellement ce n’était pas payant, mais finalement j’ai commencé l’animation. »
Louis Therrien-Galasso, directeur de la programmation et du développement culturel, explique la réflexion derrière ce spectacle d’ouverture : « L’année dernière, le Centre culturel de l’UdeS célébrait son 60e anniversaire. Pour souligner ça, on a voulu lancer la saison avec un spectacle mis en scène qui est d’abord une vitrine sur notre programmation à venir. Mais au lieu d’avoir une formule plus traditionnelle d’extraits de spectacles qui s’enchaînent, on s’est associé à un metteur en scène nommé Maxime Charbonneau, qui est excellent pour créer des liens entre les artistes et qui donne lieu à des moments uniques. »
Enfin, il évoque le retour des artistes internationaux et les temps forts de la saison : « Depuis la pandémie, il était difficile d’avoir des artistes internationaux, donc il y a un retour cette année avec des spectacles comme Nos matins intérieurs, un spectacle de jonglerie très dynamique. Nous accueillerons aussi le Soweto Gospel Choir, un chœur de 30 chanteurs qui se produira le 2 décembre avec son concert PEACE. Lauréat de plusieurs prix Grammy® et Emmy®, ce chœur revient en Amérique du Nord pour présenter un programme réjouissant de chants de liberté sud-africains et des classiques internationaux. Encensé par Nelson Mandela, Desmond Tutu, Barack Obama et Oprah Winfrey, le Soweto Gospel Choir enchante le public avec ses rythmes envoûtants, ses harmonies riches, ses costumes éclatants et son énergie contagieuse. Un spectacle parfait pour toute la famille ! »
Quelques spectacles phares à ne pas manquer
Parmi les nombreux rendez-vous au cours de la saison, le public attend notamment Alain Choquette – Entre histoires et illusions le 8 février 2026, un spectacle où l’illusionniste mêle magie, récits historiques et numéros inventifs pour tous les âges. Le chanteur Sylvain Cossette revient avec sa Tournée Rendez-Vous 25e anniversaire le 9 avril 2026 à la salle Maurice-O’Bready, reprenant ses grands succès ainsi que des classiques revisités.
Alexandre Poulin sera au Centre culturel le 22 novembre avec son spectacle La somme des êtres aimés. Avec son plus récent spectacle, l’artiste met en lumière un univers musical empreint de nostalgie et d’émotions, explorant des sonorités inspirées des années 70, guitares douze cordes, pianos et flûtes, enrichies d’harmonies vocales. Il partagera ses nouvelles chansons ainsi que ses pièces, alimentées de petites histoires, comme il aime si bien le faire.
Le 30 octobre, Maxime Landry et Annie Blanchard seront au Centre culturel avec le spectacle Le country de nos idoles. Ils expliquent leur démarche : « Le spectacle Le country de nos idoles était déjà prévu lors de notre spectacle précédent Jolene and the Gambler. Un hommage aux cowboys du Québec et à nos idoles d’ici comme la famille Daraîche, Renée Martel et Patrick Norman. C’est tellement la musique qu’on a dans le cœur et qu’on écoute depuis longtemps. La sélection des artistes a été facile : on voulait rendre hommage aux artistes d’ici. C’est la musique qu’on écoutait quand on était enfant avec nos familles. Pour nous, quand on parle de la famille Daraîche, c’est ça le country de nos idoles. Notre mission depuis plusieurs années est de continuer à faire rayonner ces pionniers-là. »
Le 6 juin 2026, Pierre Hébert montera sur scène avec son spectacle Grandiose, une réflexion humoristique et sensible sur les expériences qui façonnent l’aspiration à la grandeur.
Pour le théâtre, des œuvres comme AM de Kim Thúy, présentée le 28 octobre 2025, ou Hosanna ou la Shéhérazade des pauvres, attendue le 20 janvier 2026, promettent d’interroger et de bouleverser les spectateurs. Ces titres ne sont qu’un échantillon d’une programmation qui mêle genres, émotions et talents d’ici et d’ailleurs.
Un lieu qui rassemble et innove
Le Centre culturel continue de séduire : les abonnements ont bondi de 8 %, avec un tiers de nouveaux spectateurs. Pour son public, il met en avant des produits locaux, bières du Boquébière, café William, produits de l’Usine-École Siboire, et des espaces rénovés.
Avec cette rentrée festive, le Centre culturel de l’UdeS s’affirme comme un carrefour artistique, où les talents d’ici rencontrent les influences du monde, dans une ambiance qui séduit autant les personnes habituées que les curieuses.
Source : Alexis Brousseau
