Manifestation anti-immigration en Angleterre 

Par Grégoire Bouley

Des manifestants agitent les drapeaux de l’Union Jack et de St George’s England lors du rassemblement « Unite The Kingdom » sur le pont de Westminster près des Chambres du Parlement le 13 septembre 2025 à Londres, en Angleterre. 

« Unite The Kingdom », la grande marche anti-immigration organisée par le militant d’extrême-droite Tommy Robinson, a rassemblé des centaines de milliers de personnes contre l’immigration à Londres. Ce dernier a qualifié la marche de « démonstration d’unité patriotique comme on n’en avait jamais vue auparavant ». « Aujourd’hui marque le début d’une révolution culturelle en Grande-Bretagne. C’est notre moment », a-t-il ajouté. Face à eux, une contre-mobilisation plus réduite a défendu l’inclusion et la solidarité.

Une manifestation historique  

Ce rassemblement s’est déroulé le samedi 13 septembre dernier. Les manifestants se sont regroupés dans les rues au sud de la Tamise, avant de se diriger vers Westminster, siège du Parlement britannique. Selon différentes estimations, l’événement aurait attiré entre 150 000 et plus d’un million de participants et participantes. Les manifestants exprimaient leur opposition à la politique migratoire du gouvernement, dénonçant notamment l’accueil des demandeurs d’asile dans des hôtels et d’autres structures temporaires. Pour de nombreux observateurs, cet épisode illustre la capacité de mobilisation des groupes hostiles à l’immigration, mais aussi le risque de radicalisation que représente leur discours. « La révolution a commencé, vous ne pouvez pas l’arrêter », déclarait Robinson en s’adressant au Premier ministre et au gouvernement travailliste au pouvoir. 

Les manifestants arboraient le drapeau du Royaume-Uni ainsi que la croix rouge et blanche de Saint-Georges, symbole de l’Angleterre. Récemment, le drapeau de Saint-Georges est devenu un symbole à double sens. S’il reste largement utilisé lors d’événements sportifs pour afficher la fierté nationale, il a aussi été récupéré par certains groupes d’extrême droite lors de manifestations. Dans ces contextes, il a souvent servi de signe de rejet des immigrés et des minorités, donnant au drapeau une connotation raciste et identitaire qui continue de susciter des débats. À l’origine, ce drapeau n’a rien de raciste.  Il représente simplement l’Angleterre et reste largement utilisé dans un esprit sportif ou patriotique. 

Durant la manifestation, des pancartes étaient brandies avec des slogans tels que « Renvoyez-les chez eux ». Certains participants brandissaient également des pancartes avec la tête de Charlie Kirk, militant américain d’extrême droite et allié de Donald Trump, assassiné plus tôt dans la semaine lors d’un rassemblement dans une université en Utah. « Celui-ci est pour toi, Charlie Kirk », a ajouté Robinson, dans l’une de ses nombreuses références. 

En réaction, des contre-manifestations ont été organisées par des associations, des syndicats et des collectifs citoyens. Ces derniers brandissaient des slogans tels que « Refugees Welcome », visant à défendre des valeurs d’inclusion et de solidarité. La coexistence de ces deux dynamiques, rejet de l’immigration d’un côté, défense des migrants de l’autre, contribue à accentuer la polarisation politique et sociale. La contre-manifestation, organisée par Stand Up To Racism, aurait rassemblé environ 5 000 participants. 

Parmi les autres intervenants à l’événement de Robinson figuraient Elon Musk (par liaison vidéo), le politicien français d’extrême-droite Éric Zemmour, ainsi que Petr Bystron du parti Alternative für Deutschland (AfD), tous connus pour leurs positions anti-immigration et d’extrême-droite. 

Tensions en fin de journée 

Les marches se sont déroulées dans le calme pendant plusieurs heures, mais en fin d’après-midi, les deux camps se sont affrontés en lançant des objets sur le rassemblement rival. La police a dû recourir à la force pour empêcher une brèche dans une clôture de contrôle des foules. Près de 26 policiers ont été blessés lors de la manifestation, dont quatre grièvement. 

Le Premier ministre Sir Keir Starmer a publié sur X : « Nous ne tolérons pas les agressions contre les policiers dans l’exercice de leurs fonctions, ni que des personnes se sentent intimidées dans nos rues en raison de leurs origines ou de la couleur de leur peau. » 


Source : GettyImages  

web.lecollectif@usherbrooke.ca   More Posts
Scroll to Top