Dessine-moi la recherche : la science sous forme de bande dessinée 

Par Frédérique Maysenhoelder

Vernissage de vulgarisation scientifique Dessine-moi la recherche : planches à partager à la Bibliothèque Roger-Maltais.

À l’Université de Sherbrooke (UdeS), la recherche se met en bulles. Le mercredi 3 septembre, l’Agora de la Bibliothèque Roger-Maltais accueillait le vernissage de Dessine-moi la recherche : planches à partager, une exposition de planches scientifiques destinée à rendre la science plus accessible et plus créative. Porté par l’Acfas en collaboration avec l’Université de Sherbrooke et le Centre culturel, ce projet a invité chercheurs et chercheuses, de la maîtrise et du doctorat, à relever un défi peu commun : transformer leurs travaux en bandes dessinées. « Pour moi, c’est cher de parler de la recherche. Cela m’anime depuis plusieurs années. L’exposition est une belle manière, différente, de partager les savoirs », a déclaré le recteur Jean-Pierre Perreault lors de l’inauguration de l’événement. 

La vulgarisation scientifique sous un nouveau jour 

À travers une série de planches à partager, Dessine-moi la recherche propose une vulgarisation scientifique ludique et participative. La vice-rectrice, Anne Lessard, y voit « un exercice de créativité dans un lieu accessible à tous, où la population peut s’approprier les connaissances en recherche ». Chantal St-Louis, directrice générale de la Bibliothèque et des archives, rappelle que « l’exposition restera en place jusqu’au 16 octobre, laissant le temps au grand public de découvrir ces créations uniques ». 

Audrey-Maude Falardeau, coordonnatrice de projets à l’Acfas, précise : « L’exposition Dessine-moi la recherche : planches à partager découle directement de l’activité du Vulgarisathon de l’Acfas, qui est une activité de formation et d’accompagnement à la vulgarisation scientifique pour la relève en recherche. Le principe du Vulgarisathon, c’est d’accompagner ces personnes chercheuses pendant quelques mois pour qu’ils créent leur projet de vulgarisation scientifique de A à Z, de l’idée à l’exposition. L’exposition Dessine-moi la recherche : planches à partager qui est disponible à la bibliothèque Roger-Maltais, c’est pour le 4e Vulgarisathon de l’Acfas composé de 11 étudiants chercheurs et chercheuses de partout à travers la province, de différents domaines de la connaissance. Chaque personne a publié trois planches de bande dessinée avec une planche de présentation de leurs projets. » 

Un tremplin pour la relève

Multipliant déjà les ateliers de formation et les Journées de la relève en recherche, cette initiative de l’Acfas constitue un tremplin supplémentaire pour la nouvelle génération de scientifiques francophones. « Nous célébrons la relève en recherche. Aujourd’hui, nous approfondissons ce lien naturel qui nous unit par le vernissage de Dessine-moi la recherche. En trois mois, des chercheurs ont relevé un défi colossal, soit la création de bandes dessinées scientifiques. Notre mission commune : faire rayonner la recherche scientifique en français. Pour la relève, la communication scientifique représente un véritable tremplin », souligne Laura Bartert, doctorante en sciences du langage à l’UdeS et membre Relève du Conseil d’administration de l’Acfas. 

Sophie Montreuil, directrice générale de l’Acfas, ajoute : « Le soutien à la relève en recherche, il est primordial dans notre organisation et l’a toujours été. On se donne une vocation particulière qui est d’outiller les jeunes chercheurs et chercheuses. Nous soutenons la recherche en français, c’est ce qui fait notre particularité. La plupart de la recherche à l’échelle mondiale se fait majoritairement en anglais à environ 90 %. Notre mission première, c’est de dire qu’il est important que la recherche soit en français et une des façons de le faire pour nous, c’est de mettre de l’avant les recherches en français et d’encourager la relève à le faire notamment en offrant des bourses et en organisant des projets comme Dessine-moi la recherche. » 

L’expérience vécue par Isabelle Bruneau 

Parmi les participantes, Isabelle Bruneau, doctorante en éducation et chargée de cours à l’UdeS, raconte son expérience. Elle insiste sur l’apprentissage personnel qu’elle en retire : « Au cours du processus de création de ma bande dessinée, j’ai appris à simplifier. Il faut être capable de rendre les choses simples, claires et accessibles, donc réduire à l’essentiel et aller au principal afin d’avoir un message qui porte. Je n’ai pas tout mis en textes, l’image vient compléter. Il y a quelque chose de magique dans cette écriture-là. » 

Pour elle, ce travail est « un peu comme redevenir débutant. Moi je ne savais pas dessiner des “bonhommes” et pourtant j’ai réussi à créer un chapitre entier de thèse en bande dessinée. » Cette expérience lui a permis de « rendre un discours scientifique interactif et ludique » et de « découvrir un nouveau langage pour parler de recherche au-delà du milieu académique ». 

Un lieu propice à la créativité 

Ce n’est pas anodin si le lieu de l’exposition choisie est celui de la Bibliothèque Roger-Maltais. Les étudiants et étudiantes peuvent venir y travailler, et, peut-être, être tentés de s’inscrire à la 5e édition du Vulgarisation de l’Acfas. « Quand j’ai vu le thème Dessine-moi la recherche, je me suis dit “Oh, wow ! ça évoque chez moi la créativité.” La bibliothèque est un bel endroit pour effectuer cet exercice de vulgarisation scientifique. C’est un lieu accessible pour tout le monde, la population en général peut s’approprier les connaissances en recherche », conclut Anne Lessard. 


Source : Université de Sherbrooke

Frédérique Maysenhoelder
Frederique.Maysenhoelder-Gosselin@USherbrooke.ca   More Posts
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