Par Meg-Anne Lachance

L’année 2025 est synonyme de changements pour l’Université de Sherbrooke. Après plusieurs mois de campagne, c’est finalement le Professeur Jean-Pierre Perreault qui est devenu recteur, le 20 mars dernier. Dans l’effervescence de la rentrée, Le Collectif s’est entretenu avec le Professeur Perreault pour t’aider à mieux connaître ton nouveau recteur.
C’est avec un bagage rempli d’expériences et de connaissances qu’arrive Jean-Pierre Perreault à son nouveau poste.
« Je me suis toujours impliqué aussi comme étudiant. Pour moi, c’était important […] j’ai aussi toujours eu un attachement à ce que l’environnement soit remarquable, soit stimulant pour mes étudiants et étudiantes. »
Débutée en 1993 à la Faculté de médecine et des sciences de la santé à titre de professeur, la carrière de Jean-Pierre Perreault a rapidement évolué. Directeur de programme, puis doyen associé au développement de la faculté et vice-doyen à la recherche et aux études supérieures, Pr Perreault devient finalement vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de 2017 à 2025.
À ce poste, il travaillera d’arrache-pied pour faire de l’Université de Sherbrooke un acteur important dans la recherche. En plus de son excellent travail, sa plus grande réussite reste, selon lui, au sein même du campus : « Pour moi, une de mes fiertés, c’est que toutes les facultés, maintenant, ont une culture de recherche qui leur est propre. Ça, c’est important. »
Une candidature soudaine, mais solide
« Ce n’était pas prévu pour moi de devenir recteur. Je ne travaille pas comme ça. Je prends un mandat, je mets la pédale au plancher, puis je me pose la question, qu’est-ce que je vais faire ? », confie Pr Perreault.
Avec un profil semblable à son prédécesseur, le Professeur Pierre Cossette, Jean-Pierre Perreault était loin d’envisager prendre les rênes de l’Université : « Sachant que j’avais déjà 30 ans de fait à l’Université, je me préparais plus à aller prendre une position à l’extérieur. »
Malgré le soutien de plusieurs personnes de son entourage, c’est après une discussion avec un collègue retraité que l’idée s’est concrétisée, explique-t-il. « Ça s’accumulait. Jusqu’à tant que ce soit un retraité qui me dise “Jean-Pierre, tu n’as pas une obligation de prendre la job, mais tu as une obligation de réfléchir à la job”. »
« Je suis ensuite allé consulter quelques personnes sur le campus, que je savais étaient des gens critiques, même certains critiques à mon égard et c’est ça que je voulais ! Je ne voulais pas me faire dire “t’es beau, t’es fin”, puis “vas-y”. Je voulais parler de contenu. Puis, après avoir consulté ces quelques personnes-là, je me suis dit : ah oui, ça va, on y va. »
« J’ai voulu déboulonner les mythes, si tu veux, autour de la candidature de Jean- Pierre Perreault pour construire, en fait, ce que devient Horizon 2030 », raconte le recteur de lui-même.
Comme le dit son nom, Horizon 2030 établit les priorités de l’Université pour les cinq prochaines années. Avec ce plan, Jean-Pierre Perreault tient à établir un plan clair et concret pour le futur de l’UdeS.
Composé de différents « chantiers », le plan Horizon 2030 prendra tout son sens grâce au travail de plusieurs comités. Exemple de ce travail, la création d’un comité portant sur la représentation et la notoriété de l’institution.
« Au Québec, il y a environ 350 hauts fonctionnaires, sous-ministres, etc. Quand à l’Université de Sherbrooke, je pense qu’on en a 16 ou 17 seulement », présente Pr Perreault.
Pour lui, ce n’est pas assez : « Ça veut donc dire qu’on n’est pas autour de la table quand on prend les décisions. Alors comment on fait pour pallier ça ? Comment on fait pour être plus présent dans les décisions ? C’est une université exceptionnelle, l’Université de Sherbrooke, mais il faut beaucoup mieux se positionner », estime le recteur.
Accompagné de la secrétaire générale et vice-rectrice à la gouvernance institutionnelle et à la sécurité, Marie-Pierre Allard, le recteur siégera au comité sur la représentation et la notoriété de l’institution afin de répondre aux questionnements mentionnés plus haut.

La communauté étudiante à coeur
« Dans Horizon 2030, on a décrit un certain nombre de chantiers : l’international est là, l’enseignement est là, la recherche et l’innovation, la représentation de notoriété, la gestion… donc toute une série de chantiers pour venir capter et permettre à la communauté de réfléchir ce qu’on veut comme université. »
Mais comme l’explique lui-même le recteur, pour arriver aux changements, tout le monde doit être impliqué, spécialement la communauté étudiante.
« Je vais le dire haut et fort tout au long de la rentrée, je veux que les gens s’impliquent. C’est comme aller voter dans une élection provinciale ou fédérale, vous êtes 32 000, exprimez-vous ! C’est sûr que je ne vais pas aller vous contester tous les jours sur tout, mais il y aura des moments. »
Justement, chaque comité des chantiers d’Horizon 2030 inclura la communauté étudiante, une excellente façon de mettre de l’avant les enjeux étudiants.
« Il y a des endroits où je peux vous donner un coup de pouce, tant mieux. Si on supporte financièrement les stages dans plus de disciplines, si on peut offrir des stages-courbes dans plus de disciplines, c’est une manière de vous supporter. »
« Je pense que je peux me mettre dans une position où, tout en faisant avancer l’Université, je fais avancer la cause étudiante et j’ai toujours eu cet objectif, continue Pr Perreault. Je voudrais que tous les étudiants et étudiantes puissent avoir du support de ce qu’iels voient en ce moment. »
Inspiré de sa propre expérience en tant qu’étudiant, Jean-Pierre Perreault espère être vecteur de changement et d’écoute.
« J’ai milité quand j’étais étudiant. J’aurais voulu que l’Université de Montréal soit davantage proche de la communauté étudiante, un peu moins basée sur le matricule seulement. Maintenant c’est à mon tour, et si je peux prendre une posture différente, je vais le faire avec plaisir. »
Crédits : Michel Caron

Meg-Anne Lachance
Étudiante en politique, Meg-Anne a toujours été intéressée par les enjeux internationaux, sociaux et environnementaux. Après avoir occupé le rôle de journaliste aux Jeux de la science politique, elle a eu la piqûre des communications. Guidées par un sentiment d’équité, elle s’efforce de donner une visibilité aux actualités oubliées. Féministe dans l’âme, vous pourrez certainement retrouver cette valeur dans certains de ses textes!