Au coeur des médias de l’Université de Sherbrooke

Par Julien Moslener

CFAK met à disposition de la communauté étudiante un studio de direct et un studio de balados.

À l’Université de Sherbrooke (UdeS), les médias étudiants ne se contentent pas que de diffuser l’information : ils reflètent une communauté, une culture, un engagement. Que ce soit derrière un micro à CFAK 88.3, la station de radio étudiante, ou dans les pages du Collectif, le journal étudiant de l’Université, des dizaines de personnes étudiantes s’investissent bénévolement pour créer du contenu original, stimulant et très enrichissant.

Derrière les rideaux, les équipes de production travaillent d’arrache-pied pour informer, et former.

CFAK : créer sa voix de A à Z

La radio étudiante CFAK, située au coeur du Campus principal, dans le pavillon E1, offre bien plus qu’un micro : elle donne carte blanche aux étudiants et étudiantes qui souhaitent produire leur propre émission ou balado. « N’importe qui peut s’impliquer à CFAK. Il suffit d’avoir la passion de la radio ou du balado », affirme Alexandre Tardif, le directeur de la programmation.

L’équipe accompagne les recrues de A à Z, que ce soit pour élaborer un concept d’émission, apprendre les bases techniques ou assurer la diffusion. « Même avec zéro expérience, on s’adapte à leurs besoins. On les aide à créer un contenu qui leur ressemble. »

Depuis quelques années, CFAK a remarqué une évolution : moins d’émissions traditionnelles, mais une forte montée du balado filmé, avec des projets plus recherchés et professionnels. Certaines émissions sont même devenues des vitrines de talents locaux, comme Game on: l’expérience football, ou encore Des bulles familiales, deux balados menés par des étudiants qui gagnent en notoriété session après session.

Une radio accessible

Pour celles et ceux qui hésitent à se lancer dans un projet complet, CFAK propose aussi des émissions « stations » dont Le Neuf, Le Douze et Le Seize, un format encadré où les personnes étudiantes peuvent collaborer ponctuellement en réalisant des chroniques, des entrevues ou des capsules. « C’est une façon plus légère de toucher à la radio, sans avoir à porter une émission au complet. Ça rend l’expérience plus accessible à toutes sortes d’horaires. »

En plus de la formation technique, CFAK devient souvent un tremplin vers l’implication communautaire ou le journalisme. L’expérience pratique s’adapte aux intérêts de tous et toutes, que ce soit l’animation, la technique, le montage, ou même la couverture d’événements, comme les élections, les conférences de presse, les spectacles, etc.

Et quand on demande au directeur de la programmation ce que CFAK apporte aux personnes étudiantes, la réponse va droit au but : « Tout ce que tu veux apprendre. On s’ajuste à tes objectifs. Tout est possible, même devenir chroniqueur politique si tu le veux. »

Le Collectif : former, informer et refléter le campus

Du côté de l’écrit, c’est Le Collectif, le journal étudiant de l’UdeS, qui poursuit sa mission d’information et de formation. Sa rédactrice en chef, Sarah Gendreau Simoneau, résume bien l’esprit de l’équipe : « Notre rôle, c’est d’informer la communauté universitaire sur les enjeux qui la touchent, tout en accompagnant les gens qui veulent apprendre à rédiger des articles journalistiques. »

Chaque année, le Journal accueille une dizaine de personnes collaboratrices, bénévoles ou salariées, qui signent des textes sur l’actualité, la culture, l’environnement, le sport ou encore la vie sur le campus. Critiques de films, entrevues, comptes rendus de conférences, textes intemporels ou ancrés dans l’actualité : la diversité de sujets est grande, et les angles sont toujours adaptés à un public étudiant.

Une formation terrain, sans barrière

La rédaction du Collectif offre un accompagnement complet aux nouveaux collaborateurs et aux nouvelles collaboratrices : comment structurer un article, mener une entrevue, couvrir une conférence de presse, rédiger à partir d’un communiqué ou d’un courriel, bref rien n’est laissé au hasard.

Et pas besoin d’avoir un profil en communication : « On a des gens en politique, en droit, en gestion, en génie même, qui écrivent pour nous. Il n’y a pas de limite. L’important, c’est d’avoir l’envie d’apprendre. »

En plus d’écrire pour les éditions papier et Web, les personnes collaboratrices peuvent aussi proposer des projets spéciaux, des séries d’articles, ou explorer des sujets qui les passionnent. « J’aime quand les membres de l’équipe apportent des idées qui donnent une vraie couleur au Journal. Ça le garde vivant. »

Résister à l’ombre des géants du Web

Mais tout n’est pas simple pour Le Collectif. Comme tous les médias canadiens, le journal étudiant est confronté au blocage de ses publications sur Facebook et Instagram par Meta. « Avant, on partageait nos articles sur Facebook ou nos événements en stories sur nos pages. Maintenant, on ne peut plus. Il faut que les gens sachent qu’on existe, qu’on a un site Web. »

Malgré ces obstacles, l’équipe a redoublé d’efforts pour maintenir sa visibilité. LinkedIn, étonnamment, est devenu l’un des canaux de diffusion les plus efficaces. « Depuis deux ans, on a augmenté notre portée, et on a même percé un peu dans le milieu des journaux étudiants. On sent que ça bouge. »

Une culture de la transmission

Au coeur de CFAK comme du Collectif, ce qui revient toujours, c’est l’humain, le lien avec la communauté étudiante et l’enthousiasme de quelqu’un qui prend confiance, qui réalise son premier article ou son premier balado. « Ma partie préférée, c’est de voir des projets évoluer, des personnes étudiantes qui partent de rien et qui finissent par aller sur le terrain, mener des entrevues partout dans la région », affirme la rédactrice en chef du Collectif. « Quand ils continuent leurs projets même après la session, renchérit Alexandre Tardif de CFAK. C’est ça, les petites victoires. »

Et quand on demande ce qu’ils diraient à quelqu’un qui hésite encore à s’impliquer? La réponse vous rassurera : « C’est super accessible. Ça fait peur, écrire un article ou parler dans un micro, mais on est là pour t’accompagner du début à la fin. Il n’y a pas de barrière. »

Des médias étudiants pour un campus vivant

Dans un monde mené par les algorithmes et les contenus éphémères, les médias étudiants rappellent l’importance de l’information locale, de l’engagement, de la création collective. Ils permettent à des personnes étudiantes de toutes les disciplines de prendre la parole, de se faire former et de bâtir leur voix de demain.

Sur un campus, s’impliquer dans ses médias, c’est aussi s’impliquer dans sa communauté étudiante.

Source : CFAK

web.lecollectif@usherbrooke.ca   More Posts
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