Mer. Mai 8th, 2024

Par Sandrine Mary

À l’aube de la grande valse des déménagements du 1er juillet, de nombreuses personnes se retrouvaient toujours sans domicile un peu partout à travers le Québec. C’est une véritable crise du logement qui s’accentue au fil des ans. Les personnes élues du Québec ne s’entendent pas quant à la solution à prendre, et les impacts se font de plus en plus ressentir sur la communauté étudiante sherbrookoise.

Avec une hausse moyenne des loyers disponibles de 14 % à Montréal, 18 % à Sherbrooke et jusqu’à 24 % à Trois-Rivières pour l’année 2022-2023, se reloger n’est pas mince affaire. Ce contexte d’inflation mêlé au manque croissant de logements entretient la pauvreté et complique la précarité des personnes en situation d’itinérance.

Legault, Duranceau, et le projet de loi 31

Dans une récente allocution, François Legault, le premier ministre du Québec, a abordé la crise du logement avec confiance : « J’ai quatre 1ers juillet d’expérience et ça s’est bien passé ». Cependant, il reconnaît que des mesures supplémentaires doivent être prises avec les villes pour augmenter l’offre de logements.

Dans ce contexte, France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l’Habitation, a déposé le projet de loi 31, visant à résoudre la crise en accélérant les processus de construction de logements abordables. Si ce projet présente une plus grande protection des locataires, il va également contribuer négativement à l’augmentation des loyers, en autorisant le refus des cessions de bail. Le projet a été accueilli froidement par la majorité des personnes locataires de la province.

Des citoyens sherbrookois ont d’ailleurs manifesté ce 14 juin dernier aux côtés de l’Association des locataires de Sherbrooke pour demander le lancement d’une commission d’enquête sur le logement, et des actions concrètes de la part de Québec. La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, a invité les personnes étant toujours sans habitation à entrer en contact avec le Service d’aide à la recherche de logement de la ville.

Le Cégep de Sherbrooke et l’UdeS ne sont pas épargnés

Frappé de plein fouet par cette crise du logement caractérisée d’« historique » par les élus, l’enseignement supérieur doit s’adapter à la situation. Au Cégep de Sherbrooke, les 220 logements proposés sont déjà complets et plus de 200 autres élèves se retrouvent sur une liste d’attente. Les 700 chambres des résidences de l’Université de Sherbrooke sont également toutes louées et autant de personnes étudiantes attendent avec espoir d’en acquérir une.

Comme le déplore Christine Labrie, députée de Québec solidaire pour Sherbrooke, aucune subvention ne sera accordée par la province pour la construction de nouvelles résidences à Sherbrooke. De cette manière, Québec espère notamment disperser les futures personnes cégépiennes vers des établissements d’enseignement moins fréquentés. Pourtant, elle ne fait que mettre en péril l’avenir scolaire de nombreux jeunes.

L’Université de Sherbrooke lance un appel à la solidarité auprès de la population sherbrookoise afin de trouver des logements à prix raisonnables pour les personnes étudiantes qui arrivent à la session d’automne 2023. Envie de venir en aide à la future communauté universitaire ? La plateforme gratuite Uni-Logi vous permet de proposer une chambre ou un appartement à louer.


Crédit image @Association des locataires de Sherbrooke

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