Mer. Mai 15th, 2024

Par Alexandre Ménard 

Un peu plus d’une semaine après les élections au Sénégal, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye a prêté serment. En tant que candidat de l’opposition, il est sorti vainqueur avec une nette majorité contre le candidat du gouvernement Amadou Ba. Le parcours ne s’est toutefois pas avéré sans tracas, Faye ayant été incarcéré durant onze mois, puis libéré de prison, en pleine campagne électorale. 

Lors de la cérémonie dans la capitale du Sénégal, Dakar, le politicien de 44 ans a déclaré que le résultat des élections montrait un désir urgent de changement. Il a affirmé qu’il rétablirait la stabilité dans le pays et assurerait la croissance économique.  

En voie de devenir démocratie stable 

Pour la première fois dans l’histoire de ce pays d’Afrique de l’Ouest, un nouveau président a donc été élu dès le premier tour. Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote dimanche soir, les décomptes avaient déjà donné une nette avance à Faye. Pour remporter l’élection présidentielle dès le premier tour, il fallait obtenir la majorité absolue des voix. L’élection pour la succession du président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, était considérée comme déterminante pour ce pays d’environ 18 millions d’habitants.  

Certains membres éminents de la nouvelle opposition, comme l’ancienne première ministre Aminata Touré, se sont déjà montrés prêts à former une alliance. Des politiciens expérimentés pourraient ainsi faire partie du nouveau cabinet, écrit l’institut d’analyse Pangea-Risk. La relation entre Faye et son nouveau premier ministre, Ousmane Sonko, sera un indicateur clé de la stabilité politique. Elle pourrait être mise sous pression si Faye affaiblissait certaines de ses promesses de campagne. Dans le programme électoral, les deux hommes avaient annoncé qu’ils s’engageraient pour une meilleure administration sans corruption, pour réaliser la « souveraineté du Sénégal » et pour « plus de prospérité pour tous ». La candidature de Faye se fonde donc sur « l’idéologie d’un panafricanisme de gauche ». 

Perspectives internationales 

Le changement de pouvoir rapide et pacifique a été salué par beaucoup, dans le pays et à l’étranger, comme une « victoire de la démocratie ». Au cours des trois années précédentes, plusieurs manifestations ont fait de nombreuses victimes dans ce pays habituellement considéré comme stable. Elles ont d’abord été dirigées contre une troisième candidature présumée du président, puis contre l’emprisonnement de Sonko et de Faye, et enfin contre le report du scrutin à une date postérieure au mandat de Macky Sall. 

Lundi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu au téléphone avec Faye et a souligné le « fort intérêt pour un approfondissement du partenariat entre les deux États ». Plusieurs autres États font également des affaires avec le Sénégal, dont la Chine, la Turquie, l’Inde et plus récemment la Russie. Reste à voir quel impact aura l’élection de Faye sur ces relations, et si la démocratie sénégalaise continuera sa solidification. 


Source: Facebook Bassirou Diomaye Faye

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