Ven. Mai 10th, 2024

Par Elizabeth Gagné 

Avec le printemps à nos portes, j’ai eu envie de vous faire voyager vers de jolis paysages où vos papilles gustatives sentiront le besoin de se rafraîchir à l’aide d’un cidre de pomme bien froid. Le plus merveilleux dans tout ça, c’est que vous n’avez pas à aller très loin. Je vous amène donc dans ma région natale, la Montérégie, afin de vous faire découvrir une de mes adresses préférées : la cidrerie Petit et Fils. 

Situé sur le Chemin de la Montagne à Mont-Saint-Hilaire, le verger Petit et Fils fait partie du panorama de mon enfance. Impossible de manquer cette grange imposante d’un vert forêt décorée de pommes géantes lorsqu’on a 8 ans, en plus des odeurs alléchantes de tarte et de chausson aux pommes qui en émanent. Je me rappelle les animaux de ferme, les tours de tracteur et la cueillette. Rendue adulte, mon activité préférée est de loin celle de la dégustation de cidre.  

Bonheurs gustatifs 

Pour vous donner soif, voici les quelques produits que j’ai pu déguster lors de mon dernier passage en mars. Oui, la dégustation se fait à l’année!  

Dans la catégorie des cidres pétillants, le meilleur vendeur reste La Fameuse, avec sa robe rosée obtenue grâce à la chaire rose de la pomme de Geneva. On a dans la bouche un cidre pas trop sucré ni trop sec. Un bon cidre passe-partout qui a remporté à maintes reprises la médaille d’or dans différentes compétitions au Canada. Un autre cidre qui m’a bien surpris par son arrière-goût de noisette est Le Costaud. Non pétillant, on ressent bien le goût de l’alcool en bouche. Avec une teneur de 10 % en alcool, ce cidre se consomme très bien en digestif et mérite son appellation de costaud. Le Brut est un cidre à grosse bulle qui, une foi en bouche, nous rappelle le champagne. Préféré de ma mère, il est préférable de le servir froid pour qu’il ne mousse pas. Vieilli sur le lit, on le laisse au contact des pelures de pommes pour qu’il développe son goût sec et unique.  

Mon plaisir coupable est sans conteste le cidre de glace La Palette. Liquoreux, on le boit en digestif avec quelques glaçons. On retrouve des arômes un peu plus complexes d’ananas, de caramel, d’abricot et de vanille. C’est un vrai dessert en bouche. Pour obtenir un cidre de glace, la cidrerie utilise un processus de froid. Elle congèle le jus de pommes pour le faire fondre afin de récupérer le concentré sucré du jus. Finalement, ce concentré de jus est bouilli, puis fermenté pour obtenir ce cidre de glace.  

Nouveautés 

Depuis quelques années, la cidrerie s’est lancée dans la confection de cidre un peu plus dans le style « cooler » et « seltzers ». On retrouve du cidre de la marque St-Hill aux framboises, poires, pommes et melons d’eau concombres qui se vend en paquet de quatre dans des bouteilles en verre de style bière. Dans la marque Rabaska, on retrouve des cidres qui nous font penser un peu plus à la bière. Mon préféré, le Rabaska classique, est fait avec la Cortland et la McIntosh. On y retrouve un bon goût de pomme et un breuvage qui n’est pas trop sucré ni trop sec. Dans la même marque, on peut déguster le Rabaska rosé, le Rabaska brut, le Rabaska Pêche Abricot ainsi que le Rabaska fût de chêne avec un goût boisé vieillit en fût de chêne. Les trois petits nouveaux, de la marque St-Hill ont été conçus pour être des cocktails prêts à boire. Le Mojito Fizz peut se boire seul ou agrémenté d’un quartier de lime et de feuilles de menthe. Le Mango Fizz quant à lui peut s’accompagner de quelques morceaux de mangue et enfin, le Spritz Fizz, peut être servi avec un quartier d’orange et d’une branche de romarin.  

Autres suggestions 

Après ou avant votre dégustation, je vous conseille fortement de bruncher à la Crêperie qui se situe dans le même bâtiment pour vous délecter de leurs fameuses crêpes dans une ambiance chaleureuse et rustique. Lorsque votre ventre sera rempli et votre âme réchauffée, n’oubliez pas d’aller prendre l’air et de vous arrêter pour profiter du magnifique panorama qui vous offre une vue à couper le souffle sur les grandes plaines agricoles de la Montérégie où l’on peut même apercevoir le stade olympique. Un détour qui veut la peine.  

Le verger Petit et Fils, c’est également une histoire de famille depuis le premier pommier planté en 1869 par l’arrière-grand-père Petit qui aurait défraîchi la terre à main nue. Du grand-père qui profitait de ses contacts pour éviter les descentes et cacher ses barils de cidre dans le verger. Du grand-oncle qui devait jouer de ruse pour échapper au curé du village, dans le temps de la prohibition, horrifié devant ses péchés non repentis. La légende raconte qu’il se buvait plus de cidre, dans la région, qu’il ne se mangeait de pommes. De la grand-maman qui était jadis la goûteuse officielle de la cidrerie et qui animait des soirées bien arrosées. Du père au verbe enflammé qui pouvait discuter des heures de temps et qui aurait presque mis le feu au verger en laissant tomber sa pipe sur le sol lors d’une chaude journée d’été. De la maman qui déplaçait de l’air et qui se serait jetée sur ses pommiers lors d’une tempête historique afin de les maintenir au sol. Bref, c’est une famille fière de son histoire.  

Pourquoi recommander un verger de pommes au printemps alors que la saison des pommes est en automne? Rien ne vous empêche d’y aller à l’automne, c’est magnifique! Surtout si vous aimez l’achalandage, le trafic et les couples qui se prennent en photo. D’ailleurs, je n’ai rien contre ceux qui pratiquent ce rituel saisonnier. Mais selon moi, il n’y a pas de plus beau moment dans l’année que quand les pommiers sont en fleurs. Pour avoir la paix et profiter pleinement des dégustations ainsi que du paysage, allez-y au moment où les arbres fleurissent.  


Crédits: Elizabeth Gagné

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