Ven. Juil 26th, 2024

Par Yedidya Ebosiri

Initialement détectée au Royaume-Uni, la variole simienne affecte actuellement près de 800 personnes à travers le globe. Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) écarte l’idée d’une pandémie naissante, la propagation virale est néanmoins scrutée par la santé publique de la trentaine de pays concernés par la flambée des cas.

Parmi ces derniers, l’Angleterre, suivi de l’Espagne et du Portugal, recense le plus grand nombre d’individus infectés. En mai dernier, l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) constatait la multiplication des cas confirmés. Selon les données du groupe de chercheurs Global Health, le sol canadien est lui aussi hôte de la variole simienne. Sur les quelque 97 personnes touchées par la maladie, 90 cas se trouvent actuellement au Québec d’après l’Agence de la Santé publique du Canada. L’Allemagne, mais aussi la France, rapporte un niveau de contagion conséquent.

C’est une première : à l’exception d’une épidémie aux États-Unis en 2003, jamais l’OMS n’a observé un si grand nombre de cas dans les nations du nord. Si l’Occident s’étonne devant cette contamination récente, certains pays n’en sont pas à leur première rencontre avec le virus. Au Nigeria ou encore au Cameroun, la présence ostensible de la variole du singe est signalée depuis longtemps par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. En effet, le virus a une tendance au développement dans les zones tropicales.

« Petite vérole »

Orthopoxvirose simienne, variole simienne, petite vérole : les termes pour désigner cette maladie infectieuse sont manifestement variés. Considérée comme une forme bénigne de la variole, la contagion est d’abord causée par la consommation de viande d’animaux infectés. Insuffisamment cuite, cette viande transporte le virus dont la transmission interhumaine se fait par contact physique étroit et prolongé. À cet égard, les fluides comme la salive, mais aussi les vêtements ou les draps d’une personne infectée sont source de contamination.

L’éruption cutanée, symptôme caractéristique de la maladie, est en fait la seconde phase d’infection. La première est dite invasive puisqu’elle s’accompagne de maux de tête, de fièvres et de ganglions enflés. Sachant que la période d’incubation oscille entre 5 et 21 jours, un porteur du virus peut le transmettre avant l’apparition des premiers symptômes; c’est d’autant plus vrai lorsque les fameuses lésions cutanées surgissent.

Si la virulence des symptômes semble préoccupante, notons que le taux de mortalité de la souche ouest-africaine ne dépasse pas 1 %. Les hospitalisations sont rares, car les signes diagnostiques se dissipent rapidement. Cependant, force est d’admettre qu’il existe des complications insolites.

Juguler la stigmatisation

Pour les membres de la communauté LGBTQIA+, l’éclosion de la variole simienne évoque une amertume anxiogène : « Certains ont vécu la crise du VIH. Ils nous ont laissés mourir pendant des années, » rappelle Vincent Francoeur, psychothérapeute torontois, dans un article de Radio-Canada. Souvent décrite comme une « maladie homosexuelle » dans les médias, l’enjeu de la stigmatisation est vivement dénoncé. Selon les dires des leaders communautaires, le virus de la petite vérole accentue celui de l’homophobie.


Crédit image @National Cancer Institute

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