Ven. Juil 26th, 2024

Depuis février dernier, un projet de librairie indépendante se concrétise lentement dans un local de la rue Wellington NordRalenti dans ses efforts par la pandémie de coronavirus, l’homme à l’origine du projet, Sylvain Descours, n’a toutefois jamais perdu de vue son objectif : selon ses souhaitsla librairie Appalaches devrait ouvrir ses portes au début du mois d’octobre 2020. 

Par Myriam Baulne 

Dans les années2000, Sylvain Descours étudie les métiers du livre à l’université, d’abord en France, puis en Espagne. Il effectue ensuite des stages dans divers milieux, dont des bibliothèques et des librairies. Le milieu de la littérature le passionne, mais surtout, c’est le côté humain qui l’inspire à élaborer son propre projetÀ ce moment déjà, l’idée d’ouvrir une librairie indépendante germe dans sa tête. Le métier de libraire le fascine, et c’est cette profession méconnue du domaine littéraire qu’il désire mettre à disposition des passionnés de lecture sherbrookois. «En tant que libraire, on est un peu un tampon entre l’objet culturel (le livre) et le client», explique M.Descours. «C’est un métier dynamique. C’est génial, le contact avec les clients et les professionnels du milieu, qui se disent contents de l’ouverture d’une nouvelle librairie indépendante. C’est stimulant.» 

La plus belle ville du monde 

Jusqu’à janvier dernier, M.Descours travaillait au Marché de la Gare, où il a fait la découverte de la riche culture sherbrookoise et de ceux qui la consomment. Mais après avoir vécu sept ans à Montréal et passé une grande partie de sa vie en Europe, pourquoi choisir Sherbrooke pour y enraciner son projet, qui demande à naitre depuis vingt ans? «Sherbrooke, c’est la plus belle ville du monde!», dit-il en riant. «Il y a une demande à Sherbrooke pour une autre librairie. C’est fou qu’il y ait si peu de librairies indépendantes à Sherbrooke, avec le bassin de la population. Il y a plus de librairies indépendantes à Rouyn-Noranda!»  

M.Descours dit aussi être excité par l’enthousiasme du peuple sherbrookois : depuis sa création au mois de juin et malgré son activité clairsemée, la page Facebook de la librairie Appalaches a déjà cumulé plus de 350mentions j’aime et de nombreux commentaires. Les amateurs d’événements culturels le savent déjà: Sherbrooke est un nid pour les amoureux de musique et de littérature. Il n’y a pas meilleur endroit pour une librairie indépendante qu’au centre-ville, pas très loin d’ailleurs du Tourne-Livre, un libraire-disquaire d’occasion qui roule depuis plus de vingt ans, ou encore du magasin Musique Cité situé sur la rue King Ouest, dernier disquaire indépendant de Sherbrooke et un repaire pour les mélomanes depuis… 1958! Ici, on apprécie la valeur des spécialistes passionnés et de leurs précieux conseils. La preuve est là : nos libraires et disquaires indépendants font partie intégrante du décor sherbrookois depuis des décennies. 

L’industrie du livre : plus forte que jamais 

Selon M.Descours, l’industrie du livre se porte étonnamment mieux qu’il y a sept ou huit ans. «À cette époque, ça aurait été plus difficile de se lancer dans un tel projet. Il y avait beaucoup d’incertitudes avec l’apparition du livre numérique.» Avec le temps, les ventes d’ouvrages numériques n’ont finalement pas été concluantes, et les livrels n’ont pas pris la place du livre papier, loin de là. Grâce au soutien immanquable des clients fidèles, les librairies indépendantes ont généralement très bien survécu au confinement après l’éclosion de COVID-19, mieux même que certaines grosses compagnies. 

M.Descours explique que les grandes chaines ne constituent pas vraiment un risque au métier de libraire : «Il y a de plus en plus de bébelles chez Renaud-Bray et Archambault, le livre est moins présent. » Les gens viennent en librairie pour des conseils, ce qui n’est souvent pas la force des chaines de magasins, puisque ceux qui travaillent dans les librairies commerciales ne sont pas tous des libraires!

Un espace culturel fait main 

En février 2020, les dés sont jetés. C’est le début d’une belle aventure. Sylvain Descours fait appel à ses amis libraires à Montréal, à la population sherbrookoise, à ses contacts du domaine culturel et même à des amis ébénistes et soudeurs. Il reçoit d’ailleurs l’appui de nul autre que notre cher David Lessard-Gagnon, libraire passionné et visage familier à la Coop de l’UdeS depuis 2012, qui nous quittera très bientôt pour se joindre à l’aventure de la librairie Appalaches.  

C’est une recette faite avec amour et qui incite à la collaboration : au 88, rue Wellington Nord, on pourra discuter, lire, découvrir et partager dans un local vibrant de passion et garni de meubles fabriqués à la main. «Je ne veux pas que la librairie ne serve qu’à vendre des livres! Je veux l’inscrire dans le paysage culturel à Sherbrooke : lancements de livres, résidences d’artistes, événements littéraires, coin lecture, mezzanine, espace jeunesse. C’est la mission de la librairie, d’offrir un service culturel, un endroit pour jaser et acheter des livres. Parce que le livre, c’est ça. C’est un objet qu’on vend, mais c’est un objet culturel aussi.»  

Sylvain Descours souhaite établir éventuellement une programmation annuelle régulière et indique avoir déjà quelques pistes de collaborations, avec la formation de folk littéraire Excavation & Poésie et les Correspondances d’Eastman, par exemple. «La librairie est en démarrage. Elle va se nourrir des demandes des clients et ce sera nourrissant pour tout le monde,» s’exclame M.Descours. 

Une chose est sûre, la librairie Appalaches sera un endroit joli et agréable où il fera bon partager et découvrirLes premières commandes de livres sont arrivées la semaine dernière et tout semble en place pour une ouverture au début du mois d’octobre. Le local sera situé juste à côté dBelle & Rebelleune boutique indépendante adorée defashionistas sherbrookoises et propriété de Kim Paré Gosselin, conjointe de M.Descours. Une ouverture entre les deux commerces est d’ailleurs possiblement à prévoir : un coin lecture pour petit pendant que maman magasine? On aime ça! 

Suivez le développement du projet sur la page Facebook @librairieappalaches. 

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Directrice générale pour le Journal Le Collectif

Diplômée du baccalauréat en traduction professionnelle à l'Université de Sherbrooke depuis août 2021, Myriam travaille au journal depuis l'automne 2018. D'abord comme correctrice, elle a ensuite tenté sa main aux postes de cheffe de pupitre des sections campus (hiver et été 2020) et culture (automne 2020 et hiver 2021) avant d'obtenir le poste de directrice générale en avril 2021.

Amoureuse du journal et de son équipe, Myriam se fait un plaisir de pratiquer sa tâche de correctrice encore à ce jour et de mener Le Collectif et ses journalistes plus loin, session après session.