Jeu. Mar 28th, 2024

Par Elena Naggiar

Le mercredi 9 novembre avait lieu le premier souper-conférence du comité EUMC de l’Université de Sherbrooke au bistro-cinéma La Capsule. Un événement sobre, mais fort révélateur de la situation des réfugiés à travers le monde.

Madame Christine Hudon, doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines et coprésidente du Comité local EUMC-UdeS, a ouvert la soirée avec un discours révélant les prémisses de la création du comité. C’est d’ailleurs à l’automne dernier que l’idée de parrainer un étudiant réfugié a fleuri dans son esprit. Avec la conjoncture sociale de l’époque et les remous sur les réfugiés qui dominaient l’actualité, madame Hudon a décidé que l’Université de Sherbrooke devait contribuer à changer le monde une vie à la fois. C’est ainsi qu’est né le projet institutionnel de l’EUMC à l’UdeS.

Il faut savoir que l’EUMC existe depuis 1920 et agit dans le but de bâtir un monde plus équitable et plus durable par l’entremise de sa mission qui est de promouvoir l’éducation dans le monde. Il y a plus de 60 comités EUMC à travers le Canada, qui accueillent tous un étudiant réfugié par année. L’implication du parrainage comporte deux importants volets : le premier consiste en une prise en charge financière complète de l’étudiant et le deuxième consiste en un travail d’accompagnement pour faciliter l’accueil et l’adaptation de l’étudiant dans sa nouvelle ville, son nouveau campus, son nouveau pays. Avant qu’un réfugié n’arrive en sol canadien, celui-ci est accompagné et guidé par des gens de l’EUMC présents au camp dans le but d’aider le futur étudiant à s’acclimater à la nouvelle routine et au nouvel environnement qui l’attendent.

À l’Université de Sherbrooke, le parrainage du premier étudiant réfugié a été possible notamment grâce à la Fondation FORCE, qui a voté l’an dernier un budget de 40 000 $ sur deux ans pour l’accueil de réfugiés sur le campus. Le premier étudiant parrainé vient d’un camp de réfugiés du Malawi, mais il est d’origine burundaise. Il a entamé des études à la FLSH, mais il doit consacrer davantage de temps sur l’apprentissage de la langue française (bien que celui-ci sache parler six langues différentes). La formation qu’il a reçue au camp a été grandement bénéfique pour son adaptation à Sherbrooke. Sebina Jankovic, coprésidente du Comité local EUMC-UdeS, affirme qu’avant même son arrivée au pays, l’étudiant savait ce qu’était le Québec, le sirop d’érable, qu’il faisait froid en hiver, il connaissait l’Université de Sherbrooke ainsi que les différents pavillons et il avait même un réseau d’amis burundais créé par l’entremise de Facebook.

Le Comité local EUMC-UdeS est donc un facilitateur pour le nouvel arrivant. Ce sont les membres du comité qui s’occupent d’aller chercher l’étudiant à l’aéroport, qui l’hébergent dans les premiers jours suivant son arrivée (avant qu’il ne soit placé en résidence), qui lui montrent les épiceries, les pharmacies et les services offerts à l’étudiant. Aussi, durant les premiers temps, la directrice des services financiers de l’Université rencontrait l’étudiant chaque semaine pour l’aider à gérer son budget, car l’étudiant parrainé dispose d’une allocation qu’il doit gérer lui-même afin de favoriser son autonomie. C’est d’ailleurs l’objectif du comité de l’UdeS, car l’année prochaine, l’étudiant ne sera plus parrainé et il devra subvenir à ses besoins par lui-même. Le parrainage est d’une durée d’un an et l’étudiant dispose de 20 000 $ pour tout (frais scolaires, vêtements, soins, logement, nourriture, etc.). Celui-ci doit cependant répondre à un critère, soit celui de mener des études universitaires.

Il va bientôt y avoir une assemblée générale dans laquelle les membres du Comité local EUMC-UdeS exposeront ce qu’ils recherchent dans leur comité exécutif, leur vision face à ce projet, mais aussi dans laquelle les membres souhaitent recevoir les idées de la communauté étudiante pour assurer la pérennité du EUMC à l’Université de Sherbrooke.


Crédit photo © Elena Naggiar

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