Jeu. Avr 25th, 2024

La communauté estrienne demeure dans l’ombre par rapport aux mesures de déconfinement progressif qui sont lentement mises en place par le gouvernement. Tout semble incertain. Dehors, les gens font la file à l’extérieur des commerces, un masque au visage, tandis que des employés désinfectent tout sur leur passage. La vie reprend cependant son cours tranquillement, les voitures reviennent meubler les routes et les autobus se remplissent peu à peu tandis que de plus en plus d’employés sont appelés à regagner leurs postes. Les universités demeurent cependant dans l’ombre alors que la situation requiert des accommodements parfois difficiles de la part de la part du personnel formateur et des étudiants. Que peut-on attendre de la session d’automne ?

Par Myriam Baulne-Goulet

 

Une situation difficile à prévoir

Le 14 mai dernier, le premier ministre François Legault assurait qu’il ferait tout en son pouvoir pour permettre le retour en classe des élèves du secondaire et des étudiants des cégeps et universités à l’automne. Il soulignait alors que la présence en classe est importante pour le développement social des adolescents et des jeunes adultes, en plus d’être une source de motivation importante pour plusieurs dans la poursuite de leurs études. Comme l’enseignement à la maison est moins que favorable pour de nombreux élèves et étudiants, M. Legault craint une hausse du décrochage scolaire, mais indique qu’en ce moment, on ne peut exclure qu’une partie de ces études soit effectuée à distance après l’été.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, avait également tenté de rassurer les parents sur Facebook un peu plus tôt. « La possibilité que les cours se poursuivent exclusivement à distance pour les élèves du secondaire à l’automne n’est qu’un scénario parmi plusieurs autres. Ce n’est pas du tout le plan A, et aucune décision n’est prise encore », écrivait-il.

 

Une première au Québec

Au début de la semaine, l’Université McGill, l’Université Laval, l’Université du Québec à Trois-Rivières et l’Université de Montréal annonçaient leur plan d’offrir une session d’automne 2020 qui se déroulera toute ou majoritairement en ligne. Elles ont cependant assuré que tous les cours qui sont normalement offerts à l’automne auront lieu, comme prévu. Les recteurs et institutions encadrant ces établissements d’enseignement ont signifié leur désir de mener à bien ce virage en fournissant de nombreuses ressources à leurs communautés enseignantes et étudiantes. Il est fort probable que de nombreuses autres universités emboîtent le pas à ces établissements et choisissent d’offrir une session d’automne à distance afin de protéger et d’accommoder leurs enseignants et étudiants autant que possible.

 

Une session hybride à l’UdeS

Le 5 mai dernier, l’Université annonçait le début de la reprise graduelle de ses activités administratives et de recherches en présentiel sur les campus. Elle signifiait également son intérêt pour la reprise de la plupart des activités pédagogiques en présentiel au trimestre d’automne. « Nous voulons permettre au plus grand nombre possible d’étudiantes et d’étudiants de faire un maximum d’activités et d’expériences en présence sur nos campus. Les activités pédagogiques pourront se faire selon une approche hybride, combinant séances en présence et séances à distance, en empruntant des formes et des modalités diverses. Celles-ci s’appuieront sur les forces de notre université tout en respectant les directives de santé publique et les consignes sociosanitaires gouvernementales, telles qu’elles s’appliqueront à l’automne. »

Il paraît d’une importance capitale que les campus soient rouverts aussi rapidement qu’humainement possible, puisque la vie universitaire ne se limite pas qu’aux études et que tous ne possèdent pas les capacités financières, technologiques ou psychologiques appropriées pour étudier à distance. Les cours en présentiel sont un élément important pour favoriser la réussite étudiante, tout comme le sont le sens de communauté, le partage, les activités sociales et le sentiment de sécurité qui accompagneront la réouverture des campus.

Un parcours adapté

L’organisation d’une session hybride demandera de nombreuses accommodations et une planification serrée, réalisée en fonction des programmes et de chaque activité pédagogique, des campus et du profil de la population étudiante concernée. Le but est ainsi de permettre aux cours qui proposent peu de modalités alternatives au présentiel (on peut ici songer aux cours qui requièrent du matériel très dispendieux peu accessible à la maison, par exemple), d’avoir lieu en présentiel, tout en limitant la présence en classe lorsque possible.

Bien entendu, l’Université appuiera le personnel dans cet exercice de planification et prévoit notamment l’ajout de ressources pédagogiques et technologiques à disposition des formateurs, des employés et des étudiants. Des mesures sont également discutées afin de permettre aux étudiants de l’Université du troisième âge de suivre leurs cours à distance, tout en les encadrant dans ce processus qui peut paraître effrayant ou inconnu pour la plupart d’entre eux. L’important est de permettre à tous de continuer un parcours éducatif stimulant dans la convivialité, le confort et la sécurité.

 

Rien de certain

La situation demeure difficile à présager. Rien n’est coulé dans le béton, tout peut encore changer rapidement, tant sur le campus que dans les rues. C’est pourquoi Le Collectif vous somme de rester à l’affût. Consultez vos courriels régulièrement et surveillez les articles de votre journal étudiant et de vos quotidiens favoris. Écoutez les nouvelles et la radio. Nous sommes dans une situation unique qui nous demande d’être attentifs, de nous impliquer et de demeurer patients. La situation est pluvieuse, mais l’arc-en-ciel est visible. C’est en y mettant du nôtre que nous arriverons à vite retrouver notre campus adoré !

Si la détresse vous gagne, sachez que vous n’êtes pas seuls et que de nombreuses ressources sont à votre disposition, que le campus soit ouvert ou pas. Consultez le https://www.usherbrooke.ca/srh/covid-19/aide-psychologique/#c300746-2 pour des conseils qui vous permettront de respirer et de retrouver l’équilibre ! N’oubliez pas qu’en cas d’urgence ou d’inquiétude pour votre santé mentale ou celle d’un proche, vous pouvez composer le 811 pour obtenir un service de consultation gratuit et confidentiel en tout temps, ou encore le 1 866-277-3553 pour rejoindre le centre de prévention du suicide (ouvert 24/7). N’ayez pas peur de demander de l’aide : on est tous dans le même bateau et Le Collectif veut vous retrouver en santé et heureux pour le retour en classe !

Ça va bien aller.

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Directrice générale pour le Journal Le Collectif

Diplômée du baccalauréat en traduction professionnelle à l'Université de Sherbrooke depuis août 2021, Myriam travaille au journal depuis l'automne 2018. D'abord comme correctrice, elle a ensuite tenté sa main aux postes de cheffe de pupitre des sections campus (hiver et été 2020) et culture (automne 2020 et hiver 2021) avant d'obtenir le poste de directrice générale en avril 2021.

Amoureuse du journal et de son équipe, Myriam se fait un plaisir de pratiquer sa tâche de correctrice encore à ce jour et de mener Le Collectif et ses journalistes plus loin, session après session.