Mar. Juil 23rd, 2024

Par Camille Lemarié 

Le gaspillage alimentaire est un problème majeur et l’application Too Good To Go, de plus en plus populaire à Sherbrooke, entend bien le résoudre. Selon une étude de Recyc-Québec, 1,2 million de tonnes d’aliments comestibles sont gaspillées chaque année au Québec, dont 120000 tonnes en Estrie.  

L’impact environnemental de ce gâchis est désastreux, tant au niveau des émissions de gaz à effet de serre que des ressources naturelles dilapidées tout le long de la chaîne d’approvisionnement jusqu’à nos assiettes, explique Nicolas Dot, spécialiste marketing et communication de Too Good To Go. L’application, qui permet de sauver d’un sort prématuré la nourriture invendue de nos endroits préférés, apporte une solution concrète au problème du gaspillage alimentaire. 

Née en Europe en 2016 du constat que 40 % de la nourriture dans le monde est aujourd’hui gaspillée, Too Good To Go est une entreprise à impact social qui souhaite inciter les citoyens à insérer une routine « antigaspi » dans leur quotidien. 

Une solution « très simple et flexible » 

L’application Too Good To Go permet de mettre en relation les consommateurs avec des commerces alimentaires de tout genre qui souhaitent vendre leurs surplus à la fin de la journée. Ces commerces alimentaires vont rassembler leurs invendus sous forme de panier surprise, que les consommateurs vont pouvoir acheter sur l’application au moins à moitié prix. Selon Nicolas Dot, c’est une solution vraiment « très simple et flexible ». L’application propose une gamme assez large de commerces alimentaires, ce qui permet à tout le monde de trouver des paniers à leur goût. On trouve principalement des boulangeries, des épiceries, des dépanneurs, des supermarchés, des restaurateurs, etc. 

L’application est téléchargeable gratuitement et rapidement. Une fois l’application installée, le consommateur pourra se géolocaliser dans la zone géographique qui l’intéresse afin de voir l’ensemble des commerces alimentaires participants et être à l’affût des paniers surprises disponibles. Après avoir choisi et payé son panier, il lui suffira d’aller au point de collecte à l’heure déterminée par le commerçant pour le récupérer en main propre. Finalement, « c’est encore plus simple que de jeter », ironise Nicolas Dot. 

Un concept « gagnant-gagnant » 

Tous les commerces ont des surplus et tout le monde peut en tirer un avantage. Les consommateurs qui utilisent l’application peuvent bénéficier de produits encore frais à des prix défiant toute concurrence. L’inflation galopante a généré des changements dans les habitudes de consommation et une tendance à la chasse aux aubaines : 71 % des Québécois et Québécoises avouent utiliser des applications antigaspi, telles que Too Good To Go, pour sauver de l’argent. Ce genre d’applications est une véritable manne quand on sait qu’un panier sauvé par semaine équivaut à une économie de 700 $ par an. 

L’inflation a tout autant affecté les commerçants, qui ont vu leur marge réduite par la hausse du coût des matières premières. L’application Too Good To Go leur permet de se sortir la tête de l’eau en évitant les pertes sèches par une revalorisation de leurs surplus. En outre, elle suscite l’intérêt à la fois des consommateurs et des commerces alimentaires soucieux de se pourvoir d’une conscience écocitoyenne face aux préoccupations environnementales, dans la mesure où le gaspillage alimentaire est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. L’achat d’un panier surprise équivaut à sauver 1 kg de nourriture et 810 litres d’eau, soit à éviter 2,7 kg d’émissions de gaz à effet de serre, précise Nicolas Dot. L’impact environnemental est donc certain. Finalement, tout le monde y trouve son compte, même l’environnement. Comme le soutient le spécialiste marketing et communication, c’est un concept « gagnant-gagnant ». 

Une tendance en plein essor 

Arrivée en mars 2023 à Sherbrooke, Too Good To Go a déjà permis de sauver 15 000 paniers surprises en l’espace d’une année seulement. Un tel succès a été rendu possible grâce à la collaboration de 90 commerces alimentaires, une variété impressionnante de commerces ayant participé à cet effort collectif. C’est le cas par exemple des boulangeries Bekkah à Lennoxville ou Délices Granada, des dépanneurs Voisin, de la Coop Alentour, des pizzerias, des cafés, et depuis très récemment, de l’épicerie Métro et de Tim Hortons, pour le plus grand plaisir des Sherbrookois et Sherbrookoises à la dent sucrée. 

Too Good To Go sollicite la participation de tous les commerçants. Par exemple, les cafétérias et la Coopérative de l’Université de Sherbrooke pourraient se joindre au mouvement, de manière à ce que les personnes étudiantes puissent profiter de paniers surprises à moindre coût. L’application encourage également les consommateurs à être davantage éveillés sur le sujet de l’antigaspi. « Il y a un gros travail de sensibilisation et de démocratisation à faire au niveau du gaspillage alimentaire » et Too Good To Go favorise ce mouvement, insiste Nicolas Dot.  

Il ajoute que « le travail de pédagogie et de compréhension parfaite de la mission reste le cheval de bataille de Too Good To Go ». Il est à espérer que le genre de partenariat comme avec Tim Hortons saura inspirer de nouveaux commerçants, une sorte d’émulation positive. L’application est désormais disponible dans la plupart des régions au Québec, mais il reste encore à conquérir de nouveaux lieux comme la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean ou encore la ville de Granby en Estrie. On n’a pas fini d’entendre parler de Too Good To Go


Source: Too Good To Go

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