Ven. Juil 26th, 2024

Par Charles Amyot 

Depuis le 27 octobre dernier, une grève s’est installée entre IF Metall, syndicat suédois représentant une centaine de mécaniciens électriques, et Tesla, constructeur automobile américain. Occasionnée devant le refus catégorique du PDG de la multinationale, Elon Musk, de signer la convention collective des travailleurs suédois du secteur de l’automobile électrique, la grève s’étend aujourd’hui sur toute la Scandinavie et touche les travailleurs de dix différents syndicats. 

L’origine du conflit 

En Suède, le modèle d’affaire économique est basé sur les relations syndicales, les conventions collectives protégeant 90 % des travailleurs suédois. Le milieu syndical y est tellement fort que la loi ne prévoit même pas de salaire minimum en Suède. Or, la vision économique américaine prônée par Tesla est beaucoup plus libérale.  

Sur ses 127 000 employés, la multinationale ne compte aucun syndiqué dans le monde. IF Metall a tenté de négocier durant de nombreuses années pour contraindre la multinationale à se plier au modèle économique nordique, sans résultats. Marie Nilsson, présidente d’IF Metall, mène depuis une bataille contre Tesla avec l’appui des travailleurs du syndicat dans l’optique que ces derniers reçoivent un salaire garanti, ce qui n’est actuellement pas le cas. À noter que les travailleurs de Tesla, surtout des mécaniciens, sont moins rémunérés que leurs confrères des autres industries automobiles présentes en Suède. 

La résistance suédoise et la solidarité internationale 

Depuis, les grévistes se serrent les coudes. Les mécaniciens ne réparent plus les véhicules Tesla, les électriciens ne réparent plus les bornes de recharge et les postiers ne distribuent plus le courrier des propriétaires de Tesla, ni même les plaques d’immatriculation destinées aux voitures de la marque. Soutenus par la population suédoise, les grévistes suédois ne sont plus seuls. En effet, les syndicats danois, norvégiens et finlandais se sont réunis derrière IF Metall. 

Répercussions sur Tesla 

Les effets sur l’industrie automobile américaine ne se voient pas encore, mais les répercussions pourraient se faire ressentir rapidement. Effectivement, bien que Tesla ait financièrement les moyens de se défendre en justice par l’entremise de la poursuite entamée en novembre dernier contre l’agence suédoise responsable des blocages postiers, les grévistes d’IF Metall reçoivent actuellement 130 % de leur salaire. Disons qu’il n’y a pas d’urgence à retourner au travail pour eux.  

Parallèlement, les revenus de Tesla pourraient chuter, sachant que le modèle Y de Tesla était en voie de devenir le véhicule le plus vendu en Suède en 2023 et que la Norvège est le pays où le plus de voitures électriques sont vendues annuellement. Peut-être que ce sera, cette fois-ci, à Elon Musk de faire des compromis en signant la convention collective des travailleurs du secteur de l’automobile électrique. 


Source: Wikimedia Commons

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