Par Émilie Oliver
Après avoir joué quelques saisons au Vert & Or, en plus d’avoir un diplôme en soins infirmiers en poche, Ève Mercier se retrouve qualifiée pour les championnats du monde Ironman. C’est en renouant avec une ancienne passion que la jeune athlète a réussi à se hisser sur le podium dans sa catégorie d’âge.
« Après avoir terminé l’université, je cherchais quelque chose pour continuer à performer », raconte Ève, lors d’une entrevue avec Le Collectif. Bien qu’elle ne s’attendait pas à avoir autant de succès aussi rapidement, le retour de la jeune native d’Orford vers le triathlon n’était pas un hasard. C’était, effectivement, un projet de longue date, un rêve qu’elle souhaitait poursuivre dès la fin de sa carrière sportive universitaire, au rugby.
Le Trimemphré Magog comme retour vers la discipline
C’est dans sa région que le retour d’Ève vers le triathlon s’est fait. Initialement inscrite à la distance olympique, elle s’est ravisée et a réduit la distance au triathlon sprint, puisque de plus grands projets l’appelaient : une compétition dans le Maine, aux États-Unis, à laquelle participait déjà son copain. Après un retour convaincant, il était clair que le potentiel était au rendez-vous et n’attendait que d’être exploité.
L’Orferoise a donc redoublé d’efforts à l’entraînement et n’avait maintenant qu’un seul objectif en tête : se qualifier pour les Championnats du monde de triathlon 70.3. « J’étais complètement dédiée à me rendre aux Championnats du monde, même si je n’étais pas certaine si c’était en 2025, ou en 2026 », explique Ève.
Rappelons qu’un Ironman 70.3 est constitué de trois épreuves : 1.9 km de natation en eau libre, suivis de 90 km de vélo, puis un demi-marathon (21.1 km) de course à pied. Le Ironman 70.3 tire son nom de l’équivalent du nombre de miles parcourus au total à la fin de la course.
Ce fut chose faite cette année, lors du Ironman 70.3 de New York, le 28 septembre dernier, alors qu’elle a décroché la 5e place dans sa catégorie d’âge (18-24 ans).
« J’étais tellement contente, j’étais vraiment sur un nuage. Je me disais qu’enfin, j’étais récompensée pour tous les sacrifices que j’avais faits pour me rendre jusque-là », souligne Mercier.
Plusieurs mois d’entraînement acharné
Derrière le sourire et la célébration du travail accompli se cachent plusieurs mois d’entraînement sans relâche, le tout dans une réalité de jeune travailleuse de la santé. En effet, étant infirmière depuis maintenant un peu plus d’un an, il a fallu concilier travail et entraînement, au détriment d’autres aspects de l’équilibre de vie. « Je travaillais des quarts de travail de 12 heures, parfois de nuit, mais c’était tellement important pour moi que je faisais quand même mon entraînement de 3 h de vélo suivi de 30 minutes de course en terminant mon quart de travail », raconte Ève.
Cela dit, la jeune infirmière, forte de la gestion de son temps, se rassure en disant qu’en faisant des sacrifices, certaines opportunités jaillissent.
« C’est difficile de s’entraîner autant avec des amis, lorsqu’on atteint ce genre de volume. Par contre, j’ai toujours essayé de garder le tout équilibré. J’ai planifié mes semaines en fonction de mon horaire de travail et de mes entraînements. C’est certain que ça demande une assiduité, mais on peut aussi être flexible quand on s’organise bien. », ajoute-t-elle.
Dans tous les sacrifices, Ève se réjouit également d’avoir trouvé « toute une communauté qui a les mêmes objectifs et le même mode de vie [qu’elle] », ce qu’elle estime fortement motivant.
Santé et force mentale
Somme toute, Ève estime avoir une santé mentale solide, mais surtout une force mentale à toute épreuve. Malgré le volume d’entraînement élevé, les nombreux sacrifices ainsi que la vie sociale réduite, l’Orferoise dit qu’elle recommencerait l’expérience dès demain matin, si c’était à refaire. Elle souligne que le plaisir, ainsi que la détermination à atteindre l’objectif, en sont pour beaucoup dans son processus de motivation et de discipline.
« L’important, c’est juste d’être passionné et d’aimer ça. Aussi, avoir un objectif pour moi c’est crucial, puisque ça donne une raison de faire tout ça. Dans les moments de doute, on se rappelle pourquoi on le fait et c’est motivant », raconte Ève.
La jeune triathlète mentionne aussi que sa passion pour le sport, ainsi que son assiduité à l’entraînement ne datent pas d’hier : dès son plus jeune âge, ses parents mettaient de l’avant l’importance du sport et de l’activité physique. « Avec du recul, réfléchis-t-elle à voix haute, je me rends compte que j’ai toujours eu de la difficulté à être dans la zone grise, j’ai toujours tout donné dans le sport. »
Une amélioration nette à la course à pied, le regard rivé vers le futur
Ève nomme sa fierté face à son amélioration considérable à la course à pied, qu’elle mentionne même être sa « bête noire ». Son entraînement ayant été axé davantage sur cet aspect de la discipline, elle se dit heureuse d’avoir été en mesure de persévérer pour atteindre des résultats qu’elle pourra continuer de repousser dans le futur. C’est avec une confiance accrue qu’elle se lancera donc dans la prochaine étape : les Championnats du monde de triathlon 70.3.
La prochaine séquence d’entraînement commencera donc très bientôt pour Ève en vue des Worlds, alors qu’elle se permet un repos bien mérité pendant le mois d’octobre.
« J’ai vraiment hâte de commencer cette nouvelle expérience-là », souligne-t-elle, optimiste.
La jeune estrienne aura d’ailleurs droit à de nouvelles ressources, puisqu’elle a été approchée par une équipe qui se spécialise dans l’entraînement d’athlètes élites et professionnels en triathlon. Bien qu’elle soit étonnée que ses exploits l’aient mené jusqu’ici, elle se dit heureuse et chanceuse de pouvoir profiter de cette opportunité. « Je ne pensais pas que ça allait m’ouvrir toutes ces portes-là, parce que j’étais tellement concentrée sur mon objectif que je n’avais pas pensé à après », raconte-t-elle en riant. « Je suis très excitée de vivre une course à l’international, c’est vraiment une opportunité exceptionnelle. »
Crédits: Ève Mercier
Émilie Oliver
Sportive depuis son plus jeune âge, Émilie a à coeur la santé, le sport et le bien-être. Elle a obtenu son baccalauréat en communications appliquées en 2021 tout en étant étudiante-athlète auprès du V&O Rugby. Elle poursuit ses études au certificat en langues modernes.
Fervente des sports émergents, elle s’efforce de porter l’attention de la communauté étudiante vers les nouvelles disciplines, tout en mettant en lumière les sports établis et populaires. Elle est fière de pouvoir mettre son grain de sel à la section Sports et Bien-être depuis déjà quelques années.