La vie de sportif de haut niveau n’est jamais de tout repos. Imaginez lorsqu’il faut jumeler à cela des études à temps plein ainsi que vingt heures d’entrainement. C’est pourtant ce qu’accomplit Laurence Beaudet, une athlète universitaire qui en met plein la vue partout où elle passe.
Par Matthew Vachon
Les premiers pas
Au Canada, une forte majorité des enfants et des adolescents s’intéresse aux sports les plus connus comme le hockey, le soccer, le tennis et le football. Néanmoins, ce n’est pas tout le monde qui s’adonne à ces disciplines. C’est le cas de Laurence Beaudet, une sportive qui pratique l’athlétisme depuis plusieurs années déjà. « Auparavant, je faisais de la gymnastique. Puis, alors que j’étais au secondaire, il y avait des petites olympiades qui permettaient aux meilleurs de se classer pour une compétition régionale et éventuellement provinciale. Je me suis rendue jusqu’à la compétition provinciale, où j’ai gagné une médaille au saut en longueur. À ce moment-là, il y a un entraineur de mon école qui est venu me voir pour me demander si je voulais faire de l’athlétisme. Et c’est comme ça que tout a commencé. » Grâce à cet entraineur, c’était le début d’une belle histoire d’amour entre l’athlétisme et Laurence.
Des performances à la hauteur
N’ayant pas lésiné sur les efforts à mettre dans les entrainements, Beaudet voit son travail récompensé grâce à de brillantes performances. Récemment, lors du McGill Team Challenge qui se déroulait au stade Tomlinson de l’université McGill à Montréal, elle a réussi à rafler l’or au 60 mètres haies ainsi que le bronze au 60 mètres. Son temps de 8,55 secondes au 60 mètres haies lui permet d’atteindre une nouvelle fois les standards de qualifications pour le Sports Interuniversitaire Canadien (SIC). De plus, la Montréalaise pointe dans le top 6 national dans trois épreuves individuelles. Elle peut même se vanter d’avoir réalisé la meilleure performance universitaire canadienne de la saison au saut en longueur avec un bond de 5,90 mètres.
Une idole?
Chaque athlète a, à un moment ou à un autre, envié ou voulu ressembler à un athlète en particulier. Dans le cas de Beaudet, elle avoue avoir de la difficulté à en choisir un seul. « En fait, il y a beaucoup de monde que j’admire. Si je devais en choisir une seule, je crois que ce serait Jessica Ennis. C’est une hepathlète que je trouve remarquable. J’ai toujours aimé cette épreuve. » Verra-t-on un jour le nom de Laurence Beaudet figurer dans une compétition de ce genre? « Je crois que c’est trop tard pour moi. Il y a beaucoup de travail et beaucoup d’épreuves à pratiquer. Toutefois, si j’avais la chance de recommencer, j’aurais choisi cette discipline. »
Malgré le fait qu’elle connait beaucoup de succès cette année, Beaudet est loin d’être rassasiée. Les yeux brillants, elle parle du Championnat canadien et du Championnat du monde universitaire, qui se déroulera en Corée du Sud, comme étant ses plus gros objectifs de l’année. « Par rapport au volet universitaire, il y a les Championnats canadiens qui se dérouleront à la mi-mars. Je vise la médaille d’or au saut en longueur et j’aimerais beaucoup me rapprocher du record canadien universitaire, soit 6,24 mètres. De plus, j’aimerais être médaillée aux haies. Pour ce qui est du volet civil, je vais continuer à m’entrainer pour me classer en vue des Championnats du monde universitaire qui se dérouleront en Corée lors du mois de juillet. » Afin de se classer pour cette compétition, elle devra sauter sur une distance de 6,15 mètres. Dans le but d’être bien préparée, elle s’exilera aux États-Unis pour s’entrainer et prendre part à quelques compétitions. La jeune femme conclut en mentionnant les Championnats panaméricains de Toronto comme étant un autre point culminant de sa saison.
Conciliation étude et sport
Étudiante à la maitrise en finance, Beaudet trouve, malgré tout, le temps de performer autant au niveau académique que sportif. Auparavant étudiante à l’Université de Montréal, l’athlète apprécie grandement sa nouvelle réalité à Sherbrooke. « Lorsque j’étais à Montréal, tout était plus compliqué, surtout avec le transport. Ici, tout est plus facile. Je suis étudiante à temps plein à la maitrise, et malgré tout, je réussis à avoir une vie, à voir mes amis et à m’entrainer. Une chance que je n’ai pas besoin de dormir douze heures par nuit! » Au total, c’est près d’une vingtaine d’heures qu’elle peut mettre par semaine, sans compter les compétitions qui se déroulent souvent le samedi. Pas besoin de le cacher, les temps libres ne sont pas monnaie courante dans son univers!
Plusieurs sources de fierté
Jusqu’à aujourd’hui, celle qui en est à sa dernière année d’éligibilité au niveau universitaire a de quoi être fière. Un parcours bien rempli qui recèle son lot de jolies performances. Ses plus grandes fiertés? Probablement lorsqu’elle a remporté le titre de recrue de l’année et ses deux médailles aux Jeux du Canada. Et qui sait? Peut-être qu’avec tout ce qui l’attend pour cette année, il y en aura de nouvelles qui s’ajouteront!