On vante toujours les bienfaits du sport en clamant l’importance de faire un minimum de 30 minutes d’activité physique par jour, mais qui le fait vraiment?
Par Roxanne Blais
Bouger tous les jours, c’est peu demander pour prévenir plusieurs maladies, pour favoriser le maintien d’un poids santé, pour bénéficier d’un sommeil plus réparateur et même pour augmenter nos capacités intellectuelles (intéressant!). On s’invente toujours des excuses meilleures les unes que les autres pour rester assis confortablement, mais pour certains qui aimeraient bouger, ce sont des contraintes physiques qui les freinent. Toutefois, nous avons découvert qu’il était facile d’adapter plusieurs sports aux différents handicaps. Voyons les différents exemples concernant les personnes ayant une visibilité réduite ou absente.
Le hockey sur glace sonore
Notre cher sport national a été repensé pour permettre aux malvoyants de le pratiquer eux aussi. Il suffit de remplacer la rondelle habituelle par un objet plus bruyant. Par exemple, les Hiboux de Montréal utilisent une grosse boîte de conserve comme rondelle. En plus de faire beaucoup de bruit, la boîte de conserve va moins vite qu’une rondelle traditionnelle, ce qui permet aux joueurs de tous les calibres de participer.
Il faut dire que les joueurs ne sont pas tous complètement aveugles, la norme exigée étant de 10% de vision ou moins. C’est pourquoi les joueurs capables de discerner les objets jouent à l’attaque tandis que les non-voyants jouent à la défensive ou même dans les buts. Cela peut sembler étonnant, mais les gardiens n’ont pas besoin de s’orienter pour patiner, ils doivent seulement suivre le bruit de la rondelle sonore.
De grands athlètes paralympiques
Les non-voyants ont autant de force et d’endurance physique malgré leur handicap visuel. Il ne suffit que de quelques adaptations pour que ceux-ci puissent libérer leur plein potentiel : c’est le but des Jeux paralympiques. Voici trois exemples :
1) La course
La plupart du temps, les athlètes pratiquant la course sont unis, par une cordelette, à un athlète voyant qui leur sert de guide. Il faut donc nécessairement que l’accompagnateur soit autant, sinon plus en forme que le non-voyant pour arriver à le suivre tout au long de la course. Toutefois, le guide ne sera pas admis sur le podium, c’est la victoire du non-voyant. L’accompagnateur sert donc de pilier pour permettre à l’athlète handicapé de réussir.
Certains athlètes non-voyants, comme Assia El Hannouni, sont capables de pratiquer la course en solo, et ce, en compétition avec des athlètes voyants. Celle-ci a couru 800 mètres sans guide lors d’un championnat de France et a fini en 5e position. La seule différence est que les handicapés visuels ne courent pas dans la même piste que les autres afin d’éviter une collision.
2) La natation
Les athlètes atteints de cécité ont également une certaine facilité à pratiquer la natation. Lors du départ, un signal sonore indique à l’athlète que la course est commencée. Pour ce qui est des virages, l’entraîneur n’a qu’à toucher le nageur avec une tige matelassée pour l’avertir qu’il doit changer de direction. Les non-voyants peuvent donc facilement concourir contre les athlètes sans handicap. Les records mondiaux des nageurs malvoyants sont comparables à ceux des nageurs non handicapés. Impressionnant!
3) À chacun son jeu de balle
Le goalball est un sport reconnu aux Jeux paralympiques. Il consiste à marquer des buts à l’aide d’un ballon fait de caoutchouc contenant des clochettes pour permettre aux déficients visuels de le repérer. Ce jeu se joue trois contre trois et nécessite le silence de chaque athlète. Les attaquants font donc rouler le ballon avec leurs mains tandis que les défenseurs utilisent toutes les parties de leur corps pour l’intercepter et l’empêcher de rentrer dans le but qui fait la largeur du terrain. Pour aider les athlètes à se situer sur le jeu, le terrain est muni de marques tactiles qui indiquent aux joueurs vers quelle direction ils font face.
Il ne suffit donc pas de n’avoir aucun handicap pour être actif, il faut avoir la volonté de pousser ses limites toujours plus loin et le courage de montrer à tout le monde que si on veut, on peut. Nos excuses n’ont pas lieu d’être lorsqu’on constate à quel point certaines personnes se battent pour rester en vie à travers le sport!
C’était quoi déjà mon excuse?